Toutes proportions gardées, plus de 15.000 entreprises sont créées par essaimage chaque année en France. C'est la première réflexion qui nous est venue à l'esprit quand l'un de nos lecteurs nous a interpellés à propos d'un appel d'offres national lancé par le Groupe chimique tunisien (GCT) pour l'étude de faisabilité technico-économique portant création d'une société de prestation informatique dans le cadre du programme d'essaimage. Car, à part quelques exceptions, les grands noms du monde de l'entreprise en Tunisie ne sont pas vraiment follement épris d'essaimage ! Pourtant, ils devraient car l'essaimage (à l'origine, le mode naturel de reproduction des colonies d'abeilles) est un créateur de richesses. Il se définit comme le soutien d'une entreprise à ses salariés désireux de créer ou de reprendre une entreprise. Une mesure d'accompagnement de départ où l'aide apportée peut être matérielle (l'entreprise fournit les technologies nécessaires), financière, logistique ou encore commerciale (l'entreprise s'engage à passer des commandes). Les entreprises qui s'y engagent se retrouvent bénéficiaires car les petites unités ainsi créées peuvent être très utiles pour toutes sortes de travaux d'externalisation à part le fait d'être déjà très intéressant du point de vue de l'investissement (l'entreprise créatrice peut y prendre des participations privilégiées) Malheureusement, on ne l'a pas compris de cette manière chez nous. A part quelques entreprises nationales comme la STEG, la SONDEDE, la Poste qui ont lancé plusieurs projets d'essaimage avec plus ou moins de succès, on attend que les grands noms bougent (Tunisiana, Tunisie Télécom, la SNCFT, Tunisair ), mais il faudrait également un effort national et une vraie stratégie pour le développement de l'Initiative et de l'entrepreneuriat chez les salariés des entreprises afin qu'un nombre de plus en plus grand soit tenté par l'aventure de l'essaimage.