Du 18 au 20 novembre prochain, les projecteurs 'écologiques'' mondiaux seront tournés vers la Tunisie qui abritera une conférence internationale consacrée à la protection des pays d'Afrique et ceux de la région méditerranéenne contre les changements climatiques. En effet, intitulée "Solidarité internationale pour la protection de l'Afrique et la région de la Méditerranée contre les changements climatiques", cette conférence aura pour tâche d'identifier des stratégies d'adaptation et de riposte aux changements climatiques pour l'Afrique et Bassin méditerranéen. Selon des informations en notre possession, il y aura une donne importante en matière d'approche écologique : c'est que la conférence de Tunis mettra en exergue ce que certains spécialistes ou experts appellent le "facteur stress", autrement dit, le facteur psychologique engendré par les impacts potentiels des changements climatiques. Pour les initiateurs de cette rencontre, il s'agit de permettre aux pays africains et méditerranéens de prendre en considération ce facteur dans leurs stratégies de développement durable à travers leur coopération en matière d'adaptation aux changements climatiques. Mais encore. Il sera également question, au cours de cette conférence, d'inaugurer des actions concertées entre ces pays visant à renforcer leurs capacités de négociation, défendre leurs intérêts communs et à bénéficier au mieux des opportunités offertes par les mécanismes de financement prévus par la convention sur les changements climatiques et le protocole de Kyoto, notamment le Fonds d'adaptation et le mécanisme de développement propre (MDP). Les organisateurs espèrent mettre sur la table 'la déclaration de Tunis pour une solidarité internationale visant la protection de l'Afrique et la région de la Méditerranée contre les effets adverses du changement climatique'', laquelle déclaration pourrait engendrer l'élaboration d'un plan d'actions pour la mise en place de projets prioritaires d'adaptation pour les gouvernements, les entreprises et la société civile. La mise en place de cet éventuel plan d'actions est un élément essentiel dans le couple Développement durable/santé des populations. Toutefois, une question demeure : les organisateurs de cette nième conférence auront-ils suffisamment de talent pour imposer aux gouvernements et aux firmes nationales et internationales le respect de leur engagement sur papier ? Ce n'est pas évident, car les pouvoirs publics dans les pays en développement, ballottés par entre des sources de financement qui se raréfient et une montée inquiétante du chômage de leur population active, sont beaucoup plus soucieux du développement économique qui passe par l'emploi que par d'autres considérations. Mais qui sait, peut-être qu'à Tunis on réussira l'exploit de concilier théorie et pratiquement des recommandations internationales ! Au programme de cette conférence, il est prévu l'organisation d'une session plénière sur 'les changements climatiques : défis au développement durable et à l'atténuation de la pauvreté'', mais aussi des ateliers de travail portant sur l'adaptation de l'agriculture, des ressources hydrauliques et des écosystèmes aux changements climatiques et sur le rôle de l'énergie et des énergies renouvelables dans les stratégies d'adaptation à ces mutations environnementales. Rappelons enfin que cette conférence va couronner d'autres actions déjà engagées par/et en Tunisie dans les domaines de la concertation et l'échange d'information et d'expertise. Parmi celles-ci, on citer notamment l'organisation de la conférence ministérielle sur le développement durable en Méditerranée (1994); la tenue en 2001 de la conférence internationale des pays de la Francophonie en préparation du sommet mondial sur le développement durable «Rio+10» tenue à Johannesburg (Afrique du sud); la conférence internationale sur «le tourisme et les changements climatiques» -sanctionnée par la déclaration dite de Djerba- ; la conférence scientifique sur l'avenir des terres arides (2006), etc. T.B.