La structure des investissements directs étrangers (IDE) mobilisés, en 2006, a dégagé de nouvelles tendances et fait ressortir le bon comportement des services (télécommunications) et de l'énergie. En revanche, le secteur des industries manufacturières, en mobilisant seulement un montant de 384 millions de dinars, accusent une baisse de 7,2% par rapport à une année auparavant. En 2006, la Tunisie a attiré, selon le rapport annuel de la Banque centrale (BCT) des IDE d'un montant record de 4,3 milliards de dinars contre 925 millions de dinars en 2005, soit une hausse de plus de 315%. Ce niveau record s'explique principalement par l'attractivité des télécommunications avec la privatisation partielle de l'opérateur public «Tunisie Télécom» remportée par le consortium Tecom-Dig, filiale de Holding Dubai. Ce groupe a racheté 35% du capital de l'opérateur public Tunisie Télécom pour la coquette somme de 2, 972 milliards de dinars. Des informations non confirmées officiellement prêtent à ce consortium l'intention de renforcer, prochainement, sa part dans le capital de l'opérateur public tunisien pour la porter à 51%. D'ailleurs, si on croit les projections, l'attractivité du secteur va crescendo. Au regard des projets programmés, le secteur des télécommunications qui croît au fort taux de 18% par an, va être encore plus attractif, durant les prochains mois. Le gouvernement projette de céder à un autre partenaire privé une autre licence GSM et d'ouvrir la téléphonie fixe aux privés. En dehors de cette opération exceptionnelle, les flux d'IDE bénéficiant aux services ont atteint 129 millions de dinars en 2006, en baisse de 101 millions de dinars par rapport à ceux enregistrés en 2005. Au final, les services auront mobilisé un montant global d'IDE de l'ordre de 3,056 milliards de dinars. La deuxième performance est à l'actif du secteur de l'énergie. Les IDE attirés par cette branche d'activité se sont élevés, en 2006, à environ 940 millions de dinars contre seulement 386 millions de dinars une année auparavant. Cet accroissement a concerné, principalement, les flux transférés pour la recherche et le développement qui sont passés, d'une année à l'autre, de 238 millions de dinars à 673 millions de dinars, soit un taux d'accroissement de 182%. Ceux effectués dans le cadre de travaux d'exploration ont augmenté moins rapidement pour se situer à 267 millions de dinars en 2006 contre 148 millions de dinars en 2005. L'industrie manufacturière a généré un total de 348 millions de dinars (-7,2%). Officiellement, cette diminution est expliquée par l'absence d'opérations de privatisation à l'instar de celle réalisée en 2005 et ayant concerné la société SOTACIB pour une valeur de 48,5 millions de dinars. Les secteurs des industries mécaniques (-77%) et des matériaux de construction (-58%) ont été les moins performants. En revanche, les industries électroniques ont réalisé de meilleurs scores (+37%). Idem pour le secteur textile/habillement - cuir/chaussures, branche confrontée à des contraintes d'adaptation face à la concurrence sud-est asiatique, a attiré 71 millions d'euros (+55,5%). La répartition géographique des flux des IDE fait apparaître, pour la première fois, la prédominance des IDE en provenance des pays arabes. Les investissements directs émiratis ont décroché, en 2006, le trophée des premiers investisseurs étrangers en Tunisie, supplantant les Ide européens. La France, premier partenaire commercial de la Tunisie, a conservé son rang de premier investisseur étranger en Tunisie, hors énergie et hors privatisation. Les IDE français en Tunisie se sont élevés, au cours de cet exercice, à 92 millions d'euros (155 millions de dinars), soit une augmentation de 53% par rapport à 2005. Il y a là, à l'évidence, de nouvelles tendances à méditer