Les Ateliers Mécaniques du Sahel seront privatisés, la décision a été prise. Elle sera, également, radiée de la bourse. Elle sera ainsi, la septième société faisant appel public à l'épargne à quitter le marché et la quatrième à quitter la cote. Depuis 2001, après assainissement social et financier et mise à niveau, Les Ateliers Mécaniques du Sahel (Un des principaux complexes mécaniques tunisiens appartenant au groupe STB) figuraient sur la listes des privatisables. L'idée au début était une privatisation en bloc. Assistés donc par la BAT, les AMS lancent un premier appel d'offres pour la cession de 80% des actions du complexe. Il y a eu des manifestations d'intérêts et des visites d'usine, mais pas de soumissionnaire. L'entreprise eu alors la bonne idée de se demander ce qui ne va pas et d'en discuter avec les intéressés. La direction décèlera alors les principales causes de ce manque d'intérêt. Il s'agit essentiellement des problèmes de sureffectif (le complexe comptait alors un effectif de 750 personnes), un stock important composé de 600 produits finis, dont la valeur représente 50 % du total bilan. Mais il y a aussi cette diversité des activités des AMS et où, entre quincaillerie, Inox et robinetterie, l'investisseur peut se perdre.
Après étude, les décisions sont : - Faire un dernier assainissement social pour ramener l'effectif à 600 employés, - Entamer une politique de déstockage pour ramener le stock à 2 ou 3 mois de vente au lieu de 9 à 10 mois, - Morceler les complexes en 3 unités indépendantes, chacune spécialisée dans son domaine. Il y aura ainsi, la robinetterie, les articles ménage en inox et l'unité quincaillerie. La départementalisation, l'isolation géographique et le lay-out des différentes unités demandent cependant temps et investissement. Une nouvelle étude de réimplantation est alors faite, sur la base de laquelle 3 unités sont identifiées. La première, l'unité quincaillerie est ainsi désormais prête à la privatisation. Le reste demandera un investissement supplémentaire de 1 MDT. Un investissement qui devrait cependant se faire au fur et à mesure des retombées pécuniaires des privatisations et ne devrait ainsi rien coûter à l'entreprise. Un appel d'offre, national et international, devrait prochainement être lancé pour la mise en vente de l'unité quincaillerie. La vente se fera par cession d'éléments d'actifs, « avec bien sûr obligation de prise en charge du personnel, de maintenir les postes de travail en place et de respect des acquis sociaux », nous précise M. Ammar Chaïeb, le PDG des AMS. La seconde unité qui sera ensuite mise en vente, encore par cession d'éléments d'actifs, devrait être l'unité d'articles inox. Au bout de ces deux opérations, on aura privatisé 40% du complexe des ateliers mécaniques.
Il ne restera alors que l'unité robinetterie à privatiser; La robinetterie, il faut le noter, représente 60 % des activités du complexe des ateliers mécaniques du Sahel. C'est cette dernière unité qui deviendra l'unité juridique « AMS ». Elle sera, également, privatisée; mais après assainissement du passif par le produit des ventes des deux autres unités. La vente des AMS, « version robinetterie », se fera dans ce cas par cession d'actions et devrait ainsi être la seule opération qui passera par la Bourse de Tunis. Fin 2004, toute l'opération devra se terminer. Les actionnaires de l'AMS Remarque importante, les AMS sont cotées en bourse avec quelques 346266 actions au nominal de 5 DT, soit 20,67 % du capital du complexe. Quel sera le sort de ces actionnaires hors STB ? Qu'adviendra-t-il de leurs actions AMS ? Seront-elles diminuées ? M. Ammar Chaïeb est catégorique « la démarche suivie se fera dans l'intérêt des actionnaires » certifie-t-il, après avoir tenu réunion avec les actionnaires pour les informer de toutes les étapes de cette privatisation. Le PDG du complexe nous confirme aussi que le capital résiduel de la société (8,377 MDT après deux augmentation de capital en 2002 et 2003) restera le même et son nominal aussi. « La situation en sera même améliorée et nous avons pour cela invités les actionnaires à nous faire confiance et à rester avec nous » ajoute A. Chaïeb. Les derniers mots de cette déclaration sont de taille ! Ils font en effet suite à une demande d'OPR (offre publique de retrait). Celle-ci, est faite en vertu de l'article 175 du règlement général de la bourse. Ce dernier oblige en effet les sociétés admises à la bourse de saisir le CMF pour qu'il étudie la possibilité d'une OPR, lorsqu'elles décident du principe de cession de la totalité ou du principal des actifs. C'est à lui d' « apprécier les conséquences de l'opération », de décider de cette OPR et d'en publier le communiqué. L'actionnaire devrait ainsi avoir la possibilité de se retirer et de vendre son action AMS à un prix équivalent à la moyenne des 60 dernières journées boursières. Le CMF vient d'accepter la requête de la STB. Radiation irrévocable de la bourse ? Jusqu'à présent, deux communiqués ont été rendus public par le CMF, à ce sujet. Le premier est relatif à la demande de lancement d'une Offre Publique de retrait, sur les actions de la société AMS. La demande a été faite par la STB, détentrice, directement et indirectement de 79,02 % du capital de ladite société et qui se propose de céder le principal des actifs de la société «AMS», en vertu de la décision de la CAREPP du 28 avril 2003. Par cette demande elle entend lancer une OPR visant l'acquisition des titres qu'elle ne détient pas au capital de la société «AMS», et ce, dans le cadre des dispositions de l'article 175 du Règlement Général de la Bourse. « Les actionnaires ont été informés et invités à rester avec nous » nous déclare A. Chaïeb. La STB fixe, dans son communiqué le prix de l'offre à 3,370 DT l'action, contre un nominal de 5 DT et un cours de référence de 3,650 DT. L'OPR restant ouverte du lundi 29 décembre 2003 au lundi 19 janvier 2004 inclus. Le plus important, à notre sens, dans le communiqué publié par le CMF, est la précision qu' « à l'issue de cette OPR, et quel que soit son résultat, la radiation de la cote de l'ensemble des titres de capital de la société «AMS» sera prononcée, de même la société AMS ne sera plus qualifiée de société faisant appel public à l'épargne » et cela, sans préjudice des dispositions de l'article 1èr de la loi n° 94-117 du 14 novembre 1994. Jusqu'ici, au moins 3 entreprises cotées, ont quitté ou le feront, la cote de la bourse. Il s'agit de la SPCD en 2001, du Moteur en 2002 et de Palm Beach en cours de sortie. Cela sans compter les AMS. Trois autres entreprises, faisant appel public à l'épargne, se sont aussi retirées de cette bourse. Il s'agit des Thermes marin de Hammamet, de la SOSTEM et de l'hôtel Sidi Slim. Il serait cependant malheureux, au moment où la bourse de Tunis se plaint du manque de profondeur de voir une autre entreprise déserter la cote de la bourse. Néanmoins, le communiqué de la STB, paru le 26 décembre sur le site de la BVMT, précise que « si le nombre des actionnaires de la société « AMS » demeure supérieur à 100, cette dernière ne sera pas déclassée de la catégorie des sociétés faisant appel public à l'épargne ». 2003 dans le sillage de l'exercice 2002 Question résultats, les AMS étaient en 2002 déficitaires de -811,7 MDT avec des charges d'exploitation en hausse de 4% et des résultats d'exploitation en baisse de -53%. L'année 2003, les AMS espèrent la finir avec le maintien du chiffre d'affaires au niveau de 20 MDT, et un résultat net toujours négatif, mais à un niveau moindre que celui de l'exercice 2002. La raison, selon le PDG des AMS, devrait être « la situation financière, les retards de paiement, les intérêts bancaires qui ont généré des difficultés de trésorerie » précise-t-il. Au 30 juin de cette année, le résultat net pour les six premiers affichait déjà une perte de plus de 1,4 MDT. Mais, la situation financière devrait être assainie et le résultat rééquilibré, d'ici fin 2004, grâce aux produits de ventes des deux premiers ateliers. Qui est l'AMS ? Les Ateliers Mécaniques du Sahel est une société créée le 20 Octobre 1962, avec pour objet social, la fabrication et la commercialisation d'articles de ménage et de tous produits de robinetterie et de quincaillerie ainsi que tous sous-produits et dérivés. Mais aussi, toutes opérations mobilières et immobilières qui s'y rattachent. Généralement toutes les opérations industrielles, commerciales, immobilières et financières se rattachant directement ou indirectement à l'objet social de la société. Le capital social, est représenté par 1 675 512 actions de nominal 5 dinars chacune et représentant un montant de 8 377 560 dinars. Au 30 septembre 2003, la structure du capital est la suivante :
Actionnaire Nombre d'actions % du capital Groupe STB 1 329 246 79,33 STB 451 726 26,96 STB invest SICAF 513 874 30,67 STB Sicar 343 415 20,50 SOFIGES 6 553 0,39 SOFI ELAN SICAF 13 678 0,81 Autres (816 actionnaires) 346 266 20,67 TOTAL 1 675 512 100,00
- Textes de référence : Les offres publiques de retraits (Extrait du règlement général de la bourse (arrêté du ministre des finances du 13 février 1997, tel que modifié par l'arrêté du ministre des finances du 9 septembre 1999).
- Autres références sur la bourse, à l'espace E-Bibliothèque