Dans son bulletin mensuel du mois de mars 2008, l'Observatoire de la Conjoncture Economique (OCE) relevant de l'Institut National de la Statistique (INS), présente l'état de la conjoncture économique aux plans national et international. Au niveau national, le rapport souligne que pour l'année 2008, les perspectives agricoles s'annoncent comparables à celles de l'année dernière, en dépit d'une légère diminution des réserves hydriques.
Le secteur agricole devrait une nouvelle fois contribuer positivement à la croissance de la production nationale. Hors agriculture, les perspectives de croissance de l'économie tunisienne seront à l'épreuve de la conjoncture internationale actuelle.
Le maintien du bon rythme de l'activité nationale sera en partie tributaire de la résilience de l'économie européenne face aux conséquences de la crise financière Outre-Atlantique.
Par ailleurs, les pressions que font peser les prix des matières premières sur les équilibres extérieurs et budgétaires sont autant de défis qui s'annoncent à brève échéance.
Le rapport relève également un rebond du secteur industriel, dont la croissance annuelle est passée au cours de l'année 2007, de 3 à 9,6%.
Ce rebond était essentiellement attribuable au sursaut de la production énergétique qui s'est améliorée de 16,1% mais également à la bonne performance des industries manufacturières et plus particulièrement les industries mécaniques et électriques (IME) qui ont enregistré une hausse de production de 29,5%.
Cependant, la fin de l'année précédente et le début de l'exercice en cours ont été marqués par un fléchissement du rythme de la production énergétique qui est passé au négatif.
Le même constat vaut également pour les mines. Toutefois, la production manufacturière se maintient à des rythmes autour de 9% grâce aux IME, dont la production continue de croître à des rythmes annuels avoisinant les 30%.
Côté inflation, le rapport relève une certaine stabilisation en attendant la décrue.
En février, l'indice des prix à la consommation des ménages a baissé de 0,3%. L'inflation reste relativement stable à 5,7%, ayant été de l'ordre de 5,8% en janvier.
Le repli de l'indice des prix à la consommation au mois de février s'appuie principalement sur une baisse des prix de l'habillement (5,7%), en raison des soldes d'hiver.
Ce mouvement s'est néanmoins accompagné de diverses hausses sur la plupart des autres rubriques de l'indice. Les prix de l'alimentation augmentent de 0,3% en février après trois mois d'accélération marquée.
Les prix du transport restent sur le même rythme de croissance annuel assez soutenu du mois de janvier, à savoir 5,2%. L'augmentation de 3% de la facture d'électricité et du gaz en février explique, pour sa part, le renchérissement de 2,2% du prix de l'énergie par rapport au mois précédent.
Sur l'ensemble des deux premiers mois de l'année, les intentions d'investissement déclarées à l'agence de promotion de l'industrie (API) se sont accrues de 52,9% dans l'industrie et de 30,8% dans les services, les principales branches industrielles contribuent à ce mouvement, à l'exception notable des industries du textile-habillement et des cuirs et chaussures qui enregistrent une baisse des déclarations d'investissement.
Concernant les flux d'investissements étrangers destinés à la Tunisie, ceux-ci ont connu une forte hausse en 2007 par rapport à l'année précédente (+35,7%) s'élevant à 2157,9 MD et générant la création de 19.156 postes d'emplois.
Au terme des deux premiers mois de 2008, ces flux ont atteint 380,3 MD contre 139,4 MD à fin février 2007, soit un accroissement de 173,2 %.
S'agissant de la répartition sectorielle des flux d'IDE, le secteur énergétique continue d'être le secteur le plus attractif (42% des IDE) réalisant un accroissement de 50% sur la période de référence.
Après deux années 2005 et 2006 particulièrement fastes et en expansion, le bilan du marché boursier pour l'exercice 2007, certes favorable sur tous les plans, s'est illustré par des performances moins exubérantes que celles réalisées une année auparavant : augmentation de 18,9% de la capitalisation boursière (contre +43.0% en 2006), une croissance de 24% du nombre de titres traités (+35% en 2006) et progression des indices de la place boursière.