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Béji Caïd Essebsi : Tirer le premier !
Publié dans WMC actualités le 11 - 11 - 2018

On aurait frôlé, selon le chef de l'Etat, un séisme institutionnel. Le remaniement ministériel aurait pu être instrumentalisé pour déstabiliser la présidence. Il y aurait eu tentative d'Empeachment, que BCE aurait fait avorter. S'agit-il d'une simple forfaiture ou y a-t-il eu préméditation ?
Jeudi 8 novembre, on a vécu, lors de l'interview du chef de l'Etat, une scène de reconstitution. A ce stade de l'actualité, on dira une scène de reconstitution d'une tentative de déstabilisation de cette institution suprême, la présidence de la République. A l'écoute du récit du chef de l'Etat, on se laisse aller à penser que la crise aurait servi d'alibi à une conspiration. Mystère !
BCE lanceur d'alerte
Le chef de l'Etat se distingue par ce style de narration selon le mode du story telling, qui lui est propre. L'opinion s'y accroche car ça fait Fun. Et ça fait tilt, aussi, auprès du bon peuple. Ce n'est pas tant une affaire de style mais bien d'authenticité du propos. Et, de fil en aiguille, le voilà qui revient sur toutes les péripéties de ce qu'on voyait de l'extérieur comme une chamaille, entre le président et le chef du gouvernement.
Erreur, il y a un intrus, et le président de la République laisse entendre que c'est lui qui tire les ficelles. Il y a bien intrigue.
Le déroulement du remaniement selon le récit présidentiel comportait un guet-apens constitutionnel. Tablant sur la désapprobation du remaniement par le président, on aurait cherché à le pousser à la faute. En bonne logique, il serait tenté de refuser le remaniement.
De facto, il se serait mis en hors-jeu constitutionnel. Et de conclure que cela pourrait servir à légitimer sa destitution. Il soutient qu'on a cherché à le pousser à la faute.
En racontant ces faits, BCE prend l'opinion à témoin. Et de rassurer le bon peuple qu'il fera preuve d'une gouvernance démocratique résolue. Et qu'il respectera la Constitution et adoubera, non sans amertume, le gouvernement. De même qu'il veillera à présider la séance du serment des ministres comme le veut la Constitution.
Et on comprend qu'il ait dégainé aussi vite pour prendre l'opinion à témoin de l'imposture. Il cherche à rasséréner l'opinion en lui disant qu'il y a un pilote dans l'avion et qu'il est le maître à bord.
La pénurie du lait pour seul bilan économique, "ça mène pas large"
Le remaniement ministériel devait donner du sang neuf, disait-on. Le but annoncé était de faire repartir l'économie. A priori, rien ne vient conforter cette option.
On peut prendre un exemple, pour illustrer que l'on n'est pas dans le champ de l'efficacité économique. Faut-il un ministère de la PME et accessoirement de l'Energie, comme c'est le cas, en ce moment ? Ne faut-il pas surtout un ministère de l'Energie qui englobe le département de la PME. Au seul vu de la facture énergétique et de ses retombées, on choisirait cette formule.
Les planificateurs disaient que l'Afrique est mal partie pour insuffisance de sa politique d'électrification. L'indépendance énergétique est le nerf de la guerre surtout pour un pays en quête d'émergence économique. Et l'on n'a pas le sentiment que la question énergétique est la priorité de l'instant. A priori, l'on n'est pas au chapitre de la relance économique.
Récusant la motivation du remaniement pour raison de performance économique, de son ton florentin, BCE s'est contenté d'appeler l'attention de l'opinion sur la pénurie du lait qui sévit dans le pays. En une phrase, il a dynamité toute l'opération. Et il s'avance pour soutenir que le remaniement obéirait à un travail d'ingénierie gouvernementale proche des intérêts d'Ennahdha.
Flagrant délit de "Taghaouel"
L'architecture du présent remaniement a bien choqué l'opinion. La majorité des observateurs voient d'un mauvais œil le départ des ministres qui dérangent. Les remplaçants ont l'air plus accommodants. Cinq d'entre eux sont encartés, et BCE de les démasquer de son ton badin. Rasé et en cravate !
La ficelle était trop grosse pour faire illusion. Et d'asséner la cravate ne fait pas le démocrate. Il y a "blanchiment politique", semblait-il dire. Et l'habit ne fait pas le patriote. Et là, il charge le parti Ennahdha, sans ambages. «Je suis le continuateur du projet de l'Etat d'indépendance», a-t-il martelé. Et d'ajouter qu'«ils sont venus d'ailleurs", Exit Ennahdha, du processus démocratique. Et de laisser croire que cela donne un goût étrange à leur façon de faire. Leur tentative de "Taghaouel" est reprise de tous.
Pour Ennahdha, c'est la série noire
Auparavant quand l'opinion pensait du mal du projet islamiste, au référentiel charaïque, on leur objectait leur partialité et leur anti-islamisme primaire. L'ennui est que les forfaits s'accumulent. La tentative de mainmise sur les rouages devient flagrante. Les élus municipaux qui versent dans le faste. Et puis des encartés à l'abri du chômage. Le recrutement dans la fonction publique et l'indemnisation sur fonds budgétaire mettent les Nahdhaouis à l'abri des aléas de la vie, rapportent tous les observateurs.
Et ce qui n'arrange rien, les accointances avec la violence et les assassinats politiques sont dans tous les esprits, et la lumière sur cette question essentielle. Pas plus que n'est élucidée la question du corps sécuritaire parallèle. En toute probabilité, comme le laissent deviner les allusions de BCE, Ennahdha voudrait se constituer un bouclier en investissant majoritairement le gouvernement.
Carthago : "Dalenda Montplaisir"
Ennahdha n'affronte pas que les revers politiques. Ces mêmes déboires dévoilent le ressort charaïque de sa politique. Et c'est BCE, lui-même, qui le dit. Le projet de loi sur l'égalité dans l'héritage est le révélateur du refus d'Ennahdha d'opérer son aggiornamento démocratique. Et le remaniement aurait pour autre objet d'occulter ce projet de loi et de le sortir du pipeline.
C'est un peu ce qui est arrivé au projet d'amnistie de change dont le but est de faire reculer l'informel lequel étouffe l'économie du pays. Et faute de contrer le projet au moins chercher à le laisser en stand-by, car le calendrier électoral démarre bientôt et il sera facile de le jeter en touche.
Pourquoi cette peur ? La raison est simple. Si Ennahdha adhère au principe de l'égalité dans l'héritage, aux yeux de son socle électoral, elle n'a plus de raison d'exister. Si elle le rejette, elle ne sera plus dans la marche du temps, et aux yeux de l'opinion, elle n'aura plus de raison d'exister.
En réalité, ce projet c'est le garrot dont se servirait BCE pour l'acte final. Y parviendra-t-il?


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