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Hadj Fehry Mehrez ou l'homme d'affaires qui rêvait de devenir un petit grand
Publié dans WMC actualités le 04 - 08 - 2008

Le spot publicitaire de «Judy» a bercé la jeunesse de toute une génération. La petite fille en robe à volant blanche jouant avec des ballons multicolores, en souhaitant à tous les Tunisiens «Aidkom Mabrouk» est synonyme de fêtes et de victoires importantes de nos équipes nationales en football.

Associer la fraîcheur de cette adorable gamine à «Judy» et au non moins célèbre logo tamponné par une tête de singe bien sympathique dans des couleurs chatoyantes pour vendre des produits détergents, il fallait non seulement de l'audace et de l'originalité, mais aussi une pointe de folie d'un certain Fehry Mehrez.

Natif d'un village de tailleurs de pierre, «Dar Chaabane» à côté de Nabeul, où il me donne rendez-vous, El Hadj descend de son 4x4 noir et me guide au sein du siège extrêmement fleuri de sa société. La démarche légère, El Hadj est une personne débordante de vitalité, amicale et chaleureuse. Des tableaux de maître ornent les couloirs de son administration, et son personnel fidèle depuis de nombreuses années le respecte et l'admire mais le craint tout autant.

L'homme a l'œil vif. Son embonpoint ne cache pas l'épicurien qu'il est. «Je suis autodidacte niveau bac», déclare-t-il, non sans fierté. «Self-made man» par excellence, son parcours est d'exception. L'homme est une «grosse pointure» dans le monde des affaires et incontournable dans la région.

«N'anticipez rien, je suis en train de fignoler mon livre, mon parcours». Il me lit une partie de sa dédicace. Une dédicace émouvante, désarmante de vérités, résumant la complexe simplicité de l'homme, la volonté de l'entrepreneur, sa haine des injustices, et sa générosité de père de famille.

L'homme s'est construit et a bâti son empire au prix de beaucoup de souffrances qui ont ponctué une vie tumultueuse. Les coups de tête sont sa spécialité. Il bouillonne d'idées et voue une passion dévorante pour la Tunisie. Il a une opinion sur tout, et parle avec entrain, d'artisanat, d'emploi, de jeunes, de tourisme, d'avenir. Une passion qu'il fait rejaillir autour de lui, à travers des suggestions d'animations culturelles pour sa ville et au sein des multiples associations et clubs dont il fait partie.

«Judy» fête cette année ses 35 ans.

La transmission de l'entreprise n'a été en aucun cas un souci pour lui. «J'ai confiance en moi et en ma famille», dit-il avec assurance. Il a d'ailleurs commencé par lâcher la gestion des affaires à 55 ans, puis l'entreprise «Judy» à 60 ans et enfin tout le patrimoine à ses enfants à 62 ans.

Ses mémoires seront son dernier cadeau pour les siens.

J'ai rencontré un homme sensible, passionné par la musique, les voyages, la peinture, la bonne table,…Dans ses yeux brillants et expressifs, on devine que désormais il prendra le temps pour lui, pour l'art et pour se faire plaisir. Les projets d'éditions et d'expositions trottent dans sa tête et cette autobiographie qu'il prépare pour la rentrée 2009, n'en sera que le prélude.

Excessif, comme tous les passionnés de la vie, sa bibliothèque recèle d'à peu prés 200 mille photos. Il possède une magnifique collection de cartes postales anciennes. Des milliers de livres l'entourent et une immense carte géographique du monde trône derrière lui, dans un immense bureau truffé de photos de famille et d'amis et remplis de souvenirs.

Il écrit dans une première partie de ses mémoires qu'il m'a laissé lire, tout en me faisant promettre de ne rien dévoiler et non sans une certaine affection, que quelques expériences inoubliables et rencontres importantes avaient été décisives dans sa vie.

Faisant partie des 13 jeunes destouriens choisis pour représenter leur gouvernorat de l'époque, il participe au programme commémoratif de la grande marche de Bourguiba de Tunis au Caire. Suite à ce long trajet à pied, il est reçu avec la délégation au palais présidentiel. Le souvenir reste vif et présent. Il écrit avec émotion: «De retour au pays, personne parmi cette délégation exceptionnelle n'était ce qu'il fût au départ. Nous étions tous doublés d'un sentiment de fierté, de militantisme, d'un nouveau souffle… ». On «revenait de loin pour participer à l'édification de notre jeune nation et d'être un leader, chacun à sa façon, pour mener à bien le grand combat pour la prospérité…En sentant encore ma main serrée par celle de Bourguiba, je n'étais plus ce jeune villageois de Zaouit el fehry, mais plutôt, ce jeune homme universel qui veut être un petit grand».

El Hadj y parvient.

Il reste un des patrons les plus charismatiques de l'entreprenariat tunisien. A la question de savoir si on naît ou si on devient entrepreneur, il répond sans hésiter : «On le naît». Une chose est sûre : Hadj Fehry est né pour entreprendre.

Pour la petite histoire, dans un avion qui le ramène de France, il fait la connaissance de feu Ali Zouaoui, à l'époque gouverneur de la Banque Centrale, qui voit en lui «le profil d'un homme d'affaires». Fehry Mehrez est sans conteste celui à qui tout peut arriver. Il est aussi celui qui peut beaucoup provoquer.

Au-delà d'avoir été «le premier à introduire l'ordinateur au Cap-Bon en 1985», à avoir installé le premier cercle de qualité dans son entreprise, à avoir diffusé parmi les premiers spots publicitaires à la TV. C'est également celui qui a développé la première norme tunisienne et a été le premier récipiendaire du «Prix du progrès social».

A la carte de visite que je lui tends, pour qu'il garde un souvenir de moi, Hadj Fehry m'en rend 6 d'un coup, correspondants aux multiples fonctions qu'il maintient. Elles correspondent surtout à l'homme multiple qu'il est.

Un homme qui vit à cent à l'heure, qui réalise la valeur de la vie, pour avoir été fortement menacé de la perdre à son jeune âge, et qui cultive ses propres valeurs de combativité et de créativité.

J'ai promis d'en dire le moins possible. Hadj Fehry, je tiens parole !


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