Invité par le patronat français à sa traditionnelle université d'été organisée, cette année, à Paris, sur le thème «voir en grand», le Premier ministre, M. Mohamed Ghannouchi, a donné une communication fort instructive sur la stratégie mise au point par le gouvernement tunisien en vue d'accélérer le processus de développement du pays (28 août 2008). En voici quelques extraits de cette communication. Selon le Premier ministre, deux pistes sont privilégiées pour stimuler la croissance et le développement. Il s'agit, dans un premier temps, de mettre en place un environnement favorable à un développement plus rapide et plus soutenu et à opter, dans un second, pour la réalisation d'une nouvelle génération de mégaprojets générateurs d'emplois et de devises.
Pour M. Mohamed Ghannouchi, l'environnement incitatif aux affaires sera perceptible à travers la mise en place d'une administration électronique plus proche des préoccupations de l'entreprise et du citoyen, la modernisation du secteur bancaire et financier et son adaptation aux normes de Bâle II, lesquelles favorisent une meilleure gestion du crédit, l'amélioration de la qualité et de l'employabilité de l'enseignement et la formation.
Quant aux mégaprojets qui pourraient intéresser les investisseurs étrangers, le Premier ministre a indiqué que ces derniers seront lancés dans les secteurs de l'énergie, de l'infrastructure et du tourisme immobilier.
Au chapitre de l'énergie, le Premier ministre a signalé trois centrales électriques d'une capacité globale de 2000 mégawatts dont 1200 pour le marché intérieur et 800 pour l'exportation vers l'Italie, une centrale de 400 MW sera réalisée par la société tunisienne d'électricité et de gaz. Les deux autres seront mises en uvre par le secteur privé selon la technique de concession. Les appels d'offre de réalisation ou de manifestation d'intérêt seront incessamment lancés. Les mises en service s'étaleront entre 2012 et 2014.
Toujours à propos d'énergie, M. Ghannouchi a évoqué la connexion électrique entre la Tunisie et l'Italie pour une capacité de 100 MW et la réalisation d'une seconde raffinerie de pétrole.
Au rayon de l'infrastructure, le Premier ministre a évoqué la mise en uvre, selon la technique de concession, d'unités de désalinisation d'eau de mer pour une capacité de 50.000 m3 par jour, un port en eau profonde dans le centre du pays, l'extension du réseau autoroutier de quelques 200 Kms, un réseau ferroviaire rapide dans le Grand Tunis dont la première tranche porte sur environ 30 Kms.
Au sujet des nouveaux projets immobiliers mais plus orientés 'touristiques'', ils couvriront une superficie globale de 2.700 ha pour un coût de 30 milliards d'euros qui seraient réalisés pour l'essentiel par des investisseurs étrangers.
De nouvelles villes sont, actuellement, en construction à l'instar de la cité du siècle «le portail de la Méditerranée» du groupe émirati Sama Dubai, Bled El Ward du groupe émirati «Al Maabar» et Tunis Sports City du magnat émirati Abou Khatir.
Le Premier ministre n'a pas occulté le partenariat tuniso-français. Il a soutenu que, malgré l'élargissement des préférences tarifaires à l'ensemble des pays de l'Union européenne, la France demeure de loin le premier partenaire de la Tunisie.
Concrètement, il a évoqué les opportunités qui pourraient intéresser les investisseurs français dans les secteurs et activités pour lesquels la Tunisie dispose d'avantages comparatifs significatifs. Au nombre de ceux-ci figurent la confection haut de gamme, le finissage, l'agroalimentaire, les composantes automobiles, les composantes aéronautiques, les technologies de l'Information et de la communication (TIC).