Webmanagercenter : Le secret de votre réussite ? Hassan Bertal : Nous avons mis en place un plan de développement ambitieux qui permettra à Attijari de jouer pleinement son rôle de locomotive du système financier tunisien et également contribuer à l'expansion économique du pays par son apport et son assistance à ses clientèles entreprises, professionnels et particuliers Quelle stratégie avez-vous adopté pour développer la banque ? En réalité l'on s'attendait à ce que nous soyons plus sévères vu la situation délicate dans laquelle était la banque à son acquisition. Nous avons été très professionnels. Nous sommes commercialement plus agressifs. Nous traitons nos dossiers de manière très professionnelle et nous ne suivons pas une politique rigide dans notre offre de services. Nous avons hérité d'une situation difficile. Nous avons déployé les moyens adéquats pour redresser la barre. Quels sont les critères que vous avez mis en place pour gérer comme il se doit les RH ? C'est en mettant l'Homme au cur du développement de la banque et en le respectant, en garantissant une visibilité sur les carrières, en mettant un plan social adéquat, par un traitement au niveau des commissions qui soit plus juste et plus équitable, en rémunérant les performances ou les surperformances à leur juste valeur et en essayant d'éviter inimités et injustices, que nous pensons pouvoir réussir notre gestion des ressources humaines. Nous essayons de découvrir ce qu'il y a de meilleur dans chaque employé, de cerner les bons profils, de susciter les vocations et de développer les qualifications. Pour nous, chaque employé peut être performant à condition de le mettre là où il faut et de savoir tirer profit de ses compétences en le motivant. Si un membre du personnel se montre réticent, nous essayons de comprendre les motifs de son attitude et de trouver les solutions adéquates. Pour nous, quand il s'agit de services et de produits bancaires, toute la différence se situe au niveau de la qualité et c'est grâce à un personnel bien dans sa peau, motivé et compétent que nous pouvons remporter la bataille de la qualité. Un employé épanoui permet à la banque de prendre son élan et d'évoluer. Et nous nous investissons tous les jours pour faire en sorte que ça marche. Et ce qui est rassurant c'est que le personnel a réagi rapidement et positivement à cette nouvelle politique RH ce qui nous a permis d'atteindre nos objectifs. Pensez-vous que les secteurs bancaires dans le monde arabe sont suffisamment imprégnés de la culture de la qualité et que faites vous à votre niveau pour inculquer cette culture ? La qualité est l'enjeu majeur du système bancaire. Aujourd'hui c'est notre défi à tous. Les autorités font ce qu'elles peuvent pour inciter les banques à améliorer la qualité de leurs prestations à tous les niveaux. Nous travaillons sur cette composante importante. A Attijari. La formation du personnel représente une composante importante de la stratégie de développement de la banque. En ce qui nous concerne, nous avons crée notre école de formation, Attijari Academy pour répondre à nos besoins. Nous sommes une banque qui recrute énormément et qui crée différentes gammes de produits. Le nouveau management exige des efforts supplémentaires au niveau de la formation. Des mises à jour sont effectuées régulièrement en matière de formation Qu'en est-il du réseau d'Attijari ? Etes-vous bien implanté sur le territoire tunisien ? Notre réseau s'est agrandi de presque 30% et même plus. Nous nous sommes bien déployés sur l'ensemble du pays. Il y a encore quelques insuffisances par rapport à certaines localités auxquelles nous voulons remédier le plus tôt possible. Notre réseau aujourd'hui figure parmi les plus grands en Tunisie. Quels sont les produits les plus commercialisés par votre banque ? Les produits basiques au niveau d'une banque, les comptes chèques, les comptes épargnes et les différentes formules de crédits, les crédits à la consommation, les crédits immobiliers et autres classiques. Nous avons amélioré notre gamme de monétique par des produits innovants comme la carte Saga + qui permet aux salariés d'avoir des avances sur salaires. Nous essayons de diversifier notre offre et d'être plus souples au niveau de nos produits bancaires et nous comptons exploiter tout ce que les nouvelles technologies ont apporté pour créer des produits qui répondent aux exigences de notre clientèle. Certains consommateurs se plaignent des produits bancaires tels les cartes monétiques, les DAB, on ne vous fait pas part de ce genre de problème ? Nous faisons tout ce qu'il faut pour que la qualité des produits qu'on appelle technologiques soit la plus performante que possible. Aujourd'hui, nous sommes contents des réalisations d'Attijari quand à sa logistique qu'elle se rapporte aux DAB ou à la monétique. Qu'en est-il du système d'information que vous êtes en train de changer ? Un système d'information est un mégaprojet. Ça ne fini jamais dans une banque. C'est un projet très lourd que nous avons démarré, il y a une année en octobre 2007, nous avons dépassé la mi-chemin dans sa réalisation, nous sommes presque aux deux tiers et à ce jour tout se passe bien. Le projet sera achevé au mois de mars 2009 et grâce à cela, notre process sera radicalement changé car quand on change de système on ne peut rien garder d'ancien, ceci permettra à la banque de se développer harmonieusement en maîtrisant ses produits, en maîtrisant ses process, en maîtrisant la qualité de ses services et en garantissant la fiabilité des informations. Nous pouvons également grever des produits technologiques avancés sur les anciens produits. Selon vous, à quel point l'implantation des banques étrangères dans un pays peut-être bénéfique pour l'amélioration de la qualité du produit ? De plus en plus, des standards internationaux se mettent en place et on ne peut pas opérer dans un système si nous ne répondons pas aux meilleurs standards. Savoir ce qui se passe ailleurs est bénéfique, cela permet de se remettre en cause, de se remettre en cause et de se challenger. Pour se développer, une banque doit-elle s'internationaliser comme ce qui se passe au niveau d'Attijari Wafa? La mondialisation, la globalisation font que les mouvements entre les frontières évoluent. Et donc, il est très important que nos hommes d'affaires soient accompagnés par des banques qui leurs sont familières. Une banque est un élément catalyseur incontournable pour le développement des échanges. Qu'est ce qui explique l'intérêt des banques marocaines pour la Tunisie ? La Tunisie n'est peut être pas un grand pays mais son économie l'est. C'est une économie solide, c'est aussi une plateforme économique qui permet de lancer énormément d'actions, ensuite il y a l'expérience, le savoir faire, l'éducation et les compétences. La Tunisie est un pays qui rayonne, il est très intéressant.