Depuis le 1er juillet, et comme depuis des années, l'administration, les banques et plusieurs entreprises Tunisiennes sont entrées dans le régime de la séance unique pour des horaires allégés de quelques heures par jour. Toutes les activités économiques sont ainsi limitées à la seule matinée : de 7 heures (ou 7h30) jusqu'à 13-14 heures. Ce régime de la séance unique, quand il a été instauré, était justifié par la chaleur suffocante de la période d'été. Dans l'impossibilité de travailler par une température supérieure souvent à 35 degrés, il était nécessaire d'adopter un horaire «humain» pour les fonctionnaires. Le manque à gagner (facilement quantifiable) est considérable pour les entreprises et l'économie du pays, mais que pouvait-on faire d'autre? Or aujourd'hui, évolution technologique oblige, l'écrasante majorité des administrations, des entreprises ou des banques (100%) sont équipées de climatiseurs. Ces derniers coûtent aujourd'hui 10 fois moins cher qu'il y a une dizaine d'années. De là à s'interroger sur l'utilité de la séance unique, il n'y a qu'un pas que nous nous devons de franchir en ces temps de compétitivité et de rude concurrence. Nos entreprises peuvent-elles se permettre une farniente et de laisser leur personnel quitter les bureaux à 14 heures vers les plages alors que leurs concurrents Européens ou Marocains ne les quittent pas avant 17-18 heures ? N'y a-t-il pas un véritable manque à gagner en raison de ce chômage forcé pour tous les après-midi des mois de juillet et d'août ? Beaucoup d'entreprises Tunisiennes, des PME ou des filiales de multinationales refusent d'appliquer ce régime horaire qui n'arrange en rien leurs affaires. Face à leur personnel qui rouspète, les directions de ces entreprises les invitent à ce qu'on leur réponde à une seule question : «Pourquoi la séance unique ?» Le personnel ne trouve rien à répondre sachant parfaitement que l'argument de la chaleur ne pouvait servir quand ils sont dans des locaux parfaitement climatisés . Pourquoi alors continuer à appliquer le système de la séance unique alors que toutes les entreprises affichent et crient leurs craintes de la concurrence et cherchent par tous les moyens à améliorer leurs performances ? Comment expliquer que souvent ce sont les chefs d'entreprises qui restent à des heures tardives dans leurs bureaux ? Ne peut-on donc pas convaincre ce personnel de la gravité de cet horaire qui nuit à la compétitivité de leurs entreprises ? Plusieurs questions nous taraudent et il n'est pas du style de webmanagercenter de donner des leçons, mais il y a des évidences.