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Le tourisme médical se porte bien
Publié dans WMC actualités le 12 - 12 - 2008

La carte géographique du monde est en phase d'être redessinée, selon les spécialités chirurgicales et les domaines d'intervention : chirurgie plastique, des yeux et dentaire en Tunisie, traitement des maladies de peau en Turquie, transplantation d'organes, notamment rénale et greffe du foie en Thaïlande, chirurgie des paupières au Panama , fécondation in vitro en Espagne …..
La concurrence commence à faire rage entres des destinations qui investissent en infrastructures, réglementations et communication. Toutes réclament une part d'un gâteau très juteux. Les professionnels de la santé et du tourisme, ainsi que toutes les études stratégiques s'accordent à estimer le potentiel de ce nouveau créneau comme « énorme ».
Le phénomène est nouveau. Il semble séduire de plus en plus. Internet l'y aide beaucoup. Partir pour un week end détente, safari-scalpel ou plage-luxe et implants mammaires commence à rentrer dans les habitudes des consommateurs. Ils sont de fait, submergés par des offres de plus en plus détaillées et largement expliquées. Elles se veulent aussi rassurantes, avec notamment un contact via vidéo-caméra et interrogatoire médical via skype et autres technologies modernes.
Le Tour operateur encadre de très prêt le » client-futur patient ». Le médecin traitant est identifié, certains patients en arrivent même à demander le curriculum vitae des médecins. Un album photo lui est souvent envoyé pour lever ses doutes. Un devis très détaillé est ensuite établi. Le paiement de la facture se fait une fois l'intervention réalisée. La relation de confiance se travail au quotidien. Il s'agit surtout de soulever les craintes et les appréhensions. Les futurs patients en arrivent à appeler, avant l'arrivée, l'hôtesse d'accompagnement par son prénom et trouvent dans ce choix, la réponse à leur besoin de discrétion.
Une destination reconnue et conseillée dans la chirurgie esthétique
Le site web du tour opérateur tunisien Cosmetica Travel présente une revue de presse impressionnante. Des revues prestigieuses et des émissions de chaînes de télévision internationales sont présentées sur sa page d'accueil. L'effet psychologique semble efficace. Ils rassurent. On lit, dans son livre d'or, notamment : « Un grand bonjour et d'énormes bisous à Sawssen, Sami, Nadia et toute l'équipe de Cosmetica. Le Dr D...l m'a fait 1 lipoaspiration de 3 zones et plus ainsi que abdominoplastie, et je dois dire que j'en suis très satisfaite bien que l'opération ne date que de 15 jours. Je suis entièrement satisfaite de la prie en charge de la douleur, qui me faisait très peur, car étant moi même infirmière....mais au contraire, le personnel de la clinique, le Dr, son assistant...son adorable, toujours souriant et a disposition. Pour le personnel de l'hôtel, c'est pareil, parfait. Le service, les repas... Une seule envie, y retourner revoir tous le monde, mais en vacance cette fois! Alors n'hésitez pas, vous ne serez pas déçu.
Bien que la destination Tunisie ne fasse pas forcément rêver en termes touristiques, elle se bâtit une image de destinations conseillée et reconnue dans le domaine de la chirurgie esthétique. L'accroche du site met l'accent sur les compétences et insiste sur son association avec une clinique privée qui regroupe « l'élite des chirurgiens Tunisiens «
Jusqu'en 2004, deux agences seulement proposaient des forfaits combinant chirurgie esthétique et séjours dans les hôtels de luxe. Aujourd'hui, on compte plus d'une dizaine d'agences liées par des conventions avec des cliniques offrant tous genres de soins. Sur le net, on décompte près d'une trentaine d'agence de service qui commence à polluer le secteur. (Voir interview, Mr Amor Dehissy, gérant Estetika tours).Ce que certains professionnels appellent « les intrus » sont à l'origine de certains ratages médiatisés et de la baisse de prix injustifiée. La mentalité du bradage risque sérieusement de s'étendre sur ce nouveau créneau.
Dans le monde, un large segment de clientèle est en train de passer du statut de touriste à celui de « touriste-patient » ou au « touriste malade », ou encore« touriste-patient occasionnel ». Dans certains cabinets médicaux des stations balnéaires tunisiennes, on enregistre une hausse certaine de consultations médicales par les étrangers. « Ils sont de plus en plus nombreux à consulter. Ils viennent même pour prendre un avis, se faire un second diagnostic ou demandent des analyses. Je le vis au quotidien », déclare le Dr N.A, médecin opérant sur Hammamet.
L'éventualité de se faire soigner à l'étranger ou de profiter des coûts moindres, est devenue omniprésente dans les esprits de ces touristes d'un nouveau genre. Il faut dire que les offres sont aussi « très alléchantes ». Les futurs patients » mondialisés », arrivent à économiser de 30 à 70% du montant de leur facture toutes destinations émergeantes confondues. Selon le « The Economist » qui cite une étude, « un américain peut économiser jusqu'à 85% sur ses frais médicaux en se faisant soigner à l'étranger ».
Face à cette demande, certains pays Européens commencent à se livrer une bataille féroce. Le marché est à prendre, des revenus considérables sont à encaisser et des emplois nombreux et de qualité sont à créer. A titre d'exemple, un article du « Figaro magazine » mentionne qu'en 2006, la FEB - le patronat belge - publie un livre blanc sur ce sujet. Le royaume reçoit déjà 35 000 étrangers par an dans ses hôpitaux, une majorité venant des Pays-Bas ou de Grande-Bretagne, où les listes d'attente sont longues. Le discours de la FEB est limpide : le «potentiel» est de 100 000 patients par an. Pour cela, il faut passer «de la demande spontanée au marketing actif» En Allemagne, plusieurs Länder ont lancé une politique tout aussi volontariste.
L'Afrique du Sud en appelle aux compétences tunisiennes
« Le tourisme médical (aussi appelé tourisme de santé, tourisme hospitalier) « est une nouvelle tendance mondiale, en pleine croissance qui a initialement débuté en Amérique du Sud avec des agences et tours opérateurs exclusivement spécialisés dans ce secteur. Le but du tourisme médical est pour les malades de se faire soigner à moindre coût dans un pays autre que celui dans lequel il réside ou de faire soigner à l'étranger ce qui ne pourrait être traité chez eux » affirme t-on sur Wikipedia, n'empêche, les chiffres du volume de ce tourisme, restent encore difficiles à évaluer. On estime à 12 millions le nombre de patients européens qui se sont rendus à l'étranger pour effectuer des soins. 16 millions serait le nombre d'américains « demandeurs de soins à l'étranger ». A titre indicatif, l'organisation Mondiale du Tourisme (OMT) estime qu'entre 100 000 à 150 000 étrangers se font soigner en Inde tous les ans. La Thaïlande, aurait reçu plus de 600 000 patients étrangers en 2006. Selon une carte du monde.
Selon « L'expresso », en 2007, le tourisme médical en Asie a rapporté plus de 1milliard d'euros. En 2012, ce chiffre devrait atteindre les 3 milliards. L'Afrique du sud aurait rapporté entre 20 et 30 millions d'euros à cette destination en 2003. Il est à retenir que ce pays a eu recours à des compétences tunisiennes pour faire face à l'accroissement de la demande.
Devant l'engouement pour cette tendance, certaines études précisent que »Pourtant, ce phénomène n'en est peut-être qu'à ses débuts et ses contours réels sont flous. Il est particulièrement difficile à quantifier car, sur ce sujet, les estimations confondant les objectifs annoncés par les promoteurs avec les réalités et les analyses abstraites sont beaucoup plus nombreuses que les enquêtes de terrain et les statistiques fiables ». Dans différents rapports, on note: « Peut-être à cause des développements rapides de ce domaine, l'essentiel de la littérature qui y est consacrée est spéculative, polarisée entre ceux qui argumentent sur les bénéfices de la libéralisation et ceux qui argumentent contre ». Un autre souligne : « Ce type d'activité est si nouveau qu'il n'a pas été mesuré jusque-là ; le résultat de cette situation est une large ignorance de l'ampleur réelle des flux mondiaux d'exportation de services de santé mais aussi des enjeux de ce type d'exportation pour les Pays en voie de développement. »
Les communiqués et déclarations, d'ailleurs, fusent de tous les côtés. Certaines destinations annoncent une augmentation annuelle de 10% tous les ans, depuis 4 ans. Une autre annonce, qu'au delà du million et demi d'étrangers se sont fait soigner sur son territoire. Pour le moment le champ est libre à toutes les spéculations.
Ce qui semble par contre, indiscutable c'est le taux d'insatisfaction des européens de leur santé. Les chiffres sont édifiants. Selon l'Agence Française de Développement (AFD), il atteint 80% en Grèce, 50 % en Espagne ,48 % en Allemagne, 21 % en Belgique et en France.
Il résulte en fait, de l'augmentation du coût de la santé, de sa lenteur et du déficit des caisses d'assurance maladie. Le déficit des lits médicalisés et des lits pour les personnes âgées sont un horizon, où tout est possible pour les pays proches et bien entendu ceux moins proches.
1000 Britannique soignés en Tunisie en 2007
D'autre part, on note que les disparités d'infrastructures sanitaires poussent par exemple le Britannique National Health Service (NHS) à choisir une liste de pays habilités à prodiguer des soins à ses ressortissants. La Tunisie en fait partie, au même titre que la France, la Suisse, la Turquie, L'Inde, L'Egypte…En tout, plus de 20 destinations sont associées dans un projet baptisé « Opération Abraod ». Certains y voient une opportunité à saisir, alors que d'autres relativisent son impact, d'autant que le concepteur du projet est décédé et que le NHS a finalement refusé la prise en charge de malades à l'étranger. La Tunisie déclare avoir traité plus de 1000 patients britanniques l'année écoulée.
Aujourd'hui, l'enjeu est de taille. Il est urgent de prendre une place de choix dans cette équation. La Tunisie l'a compris, autant que d'autres destinations concurrentes et complémentaires.
Elle s'attèle à y faire face et s'en donne les moyens, par, notamment, la mise en place d'une batterie de mesures à la hauteur de sa politique ambitieuse.(voir article la Tunisie prépare son plan d'attaque)
La Tunisie est d'ores et déjà considérée comme une destination médicale par les agences émettrices européennes, les tours opérateurs et les multiples intervenants. Une certaine gêne entoure encore tout le circuit. Les destinations autant que les structures, fonctionnent sur la réputation ou la notoriété, mais pas encore suffisamment sur la stratégie. Cliniques, médecins, assurances commencent à structurer la demande.
Au-delà des destinations, le tourisme médical méditerranéen fait face au géant asiatique. L'urgence est peut être à une réflexion commune et à une concertation d'ensemble. Les enjeux sont d'avenir et le tourisme reste un des secteurs les plus productifs du monde. La Méditerranée représente actuellement la principale destination touristique au monde avec plus de 232 millions de visiteurs par an. Les visites dans cette région, représentent 30% de la totalité du marché mondial et sont en augmentation d'environ 17 millions de touristes par an. Le géant asiatique prend des parts de marché importantes. Il s'engage très fortement, dans la bataille du tourisme médical.
Un partenaire de choix
Selon les statistiques, 18.8 % des européens sont âgés de plus de 65 ans, soit 64 millions pour qui, la qualité d'une vie plus douce et chaleureuse, quand elle est médicalisée, est un nouvel eldorado.
L'Union européenne, selon un récent communiqué tiré du « Livre vert sur les changements démographiques », révèle que d'ici 2030, environ deux personnes actives (âgées de 15 à 65 ans) devront s'occuper d'une personne inactive (65 ans et plus).Au cours des quatre prochaines années, le nombre des personnes âgées entre 55 et 64 ans vivant en Europe dépassera celui des 15-24 ans. Le nombre de personnes de plus de 60 ans, augmentera d'environ 40% d'ici 2030.
Toutes les études s'accordent à dire que d'ici 2050, l'espérance de vie aura encore gagné en Europe entre 5 et 6 ans en moyenne. Désormais, il ne s'agit plus de vieillissement de la population mais bel et bien du « vieillissement en bonne santé ». Il » constitue une priorité au niveau du ministère de l'Union européenne », a déclaré Ursula Haubner, ministre autrichienne des Générations et des Affaires sociales, qui est l'actuelle présidente des deux Conseils de Ministres de l'UE respectifs.
Les experts prévoient que le monde comptera 2 milliards de personnes âgées de plus de 60 ans d'ici 2050-contre 600millions actuellement. Le caractère inéluctable de l'évolution démographique influera sur le marché dans plusieurs secteurs, notamment ceux, de l'immobilier et des soins de santé.
Pour l'heure, L'Europe réfléchit à la constitution de pôles européens de santé qui permettraient aux patients de mieux tirer partie des domaines de spécialités médicales propres à chaque pays. La réalité a pris de cours le législatif et les mesures politiques sont à l'étude.
La Tunisie est largement à la portée de ce potentiel demandeur. Forte de son entrée dans la zone du libre échange avec l'Europe au début de cette année, la Tunisie se positionne en partenaire de choix. Un large programme est établi pour faire du pays un pôle de qualité et d'avenir en termes d'exportation de services de santé ;
Selon une étude élaborée en 2005 par l'Agence française de développement, il ressort que « Si l'avantage de coût considérable dont dispose la Tunisie vis-à-vis de l'Europe ne se traduit pas par une croissance de la demande du nord, c'est qu'il existe des barrières puissantes à ces échanges et notamment le niveau élevé de prise en charge collective des traitements médicaux et l'absence de « portabilité » de l'assurance maladie. »
Gageons, que toutes les mesures seront prises pour gérer ces enjeux. Des compétences reconnues, un savoir faire confirmé et des tarifs de 30 à 50% inférieurs à ceux des pays industrialisés dans les pays émergeants font pression et pèseront de plus en plus lourd dans l'équation.
Une chose est sûre, le tourisme médical est en bonne santé. Il a assurément de beaux jours devant lui.
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