«Derrière chaque menace il y a une opportunité». Depuis que la crise économique mondiale a commencé, voici quelques mois, à faire sentir ses effets en Tunisie, M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Petites et Moyennes Entreprises, ne cesse de marteler ce message, là où il passe. Il l'a clamé encore une fois jeudi 26 février 2009, en ouverture du forum sur «les industries électriques et électroniques face aux défis de l'emploi et de la compétitivité», organisé en marge du 12ème Salon international des industries électriques et électroniques (CIFCO, 25/02/09 au 28/02/09). Des industries particulièrement touchées par la crise, ainsi que l'a rappelé M. Hichem Elloumi. Qui regrette que «les IEE payent cher aujourd'hui leur intégration totale dans l'économie mondiale», en raison de la récession que connaît l'Union européenne, principal marché de ce secteur industriel, et dont les effets se font de plus en plus sentir. En effet, après avoir connu une croissance record en 2006 (+36%), et encore forte en 2007 (+20,7%), les IEE ont enregistré une première et légère baisse en novembre 2008 (-2,4%), qui s'est aggravée en décembre dernier (-08%), ainsi qu'en janvier et février 2009 (-15,6%). De surcroît, l'horizon n'annonce rien de rassurant, puisque «les constructeurs, par exemple, ne s'engageant pas au-delà de quatre semaines, au maximum, la visibilité est faible. Or, sans visibilité les entreprises ne peuvent pas investir, d'où les menaces sur l'emploi », note le président de la FEDELEC. Sans sous-estimer la crise et ses retombées, M. Afif Chelbi préfère, lui, focaliser sur le bon côté des choses et inviter les industriels à en faire de même en prenant conscience du fait que «toute période transitoire aussi difficile soit-elle recèle des potentialités que nous sommes à même d'exploiter» et à «redoubler d'efforts». Car, plaide-t-il, «les pays les mieux préparés et les entreprises les mieux organisées peuvent profiter de cette conjoncture afin d'en amortir les effets et d'en sortir renforcés». Pour aider les entreprises affectées par la crise à la traverser sans y laisser trop- de plumes et à se préparer pour la reprise, les pouvoirs publics ont déjà pris des dispositions prise en charge de la cotisation patronale à la CNSS, et de 50% du montant de l'assurance à l'export, renforcement des budgets de promotion des exportations-, ainsi que l'a rappelé M. Elloumi. Le président de la FEDELEC a également invité le gouvernement à soutenir les IDE dans la réalisation de leurs projets d'implantation, à améliorer l'application des dispositions du code des investissements, qu'il trouve «bon», et à «créer les conditions d'une synergie entre une branche off-shore performante et une branche on-shore mois agressive sur les marchés extérieurs». Autant de demandes «dont nous allons tenir compte», s'est engagé M. Afif Chelbi. Bien qu'il en ait été un très bon avocat, M. Hichem Elloumi n'a pas oublié d'inviter les entreprises à assumer leur part de responsabilité dans cette bataille pour la survie qu'engage l'industrie tunisienne d'une façon générale et les IEE en particulier. «L'entreprise doit améliorer ses performances industrielles, se rapprocher de son marché pour en saisir les opportunités», recommande le président de la FEDELEC. Espérons que son appel sera entendu par des entreprises qui ont brillé par leur absence elles étaient à peine une vingtaine à avoir accepté d'investir 100 dinars pour y prendre part- dans une manifestation dont l'objectif premier était d'éclairer leur lanterne.