La Tunisie a adopté, à l'ère du numérique, une démarche intégrée en matière de technologie de l'information et de la communication. Les investissements alloués à ce secteur, au cours du Xe Plan de développement (2002-2006), sont de l'ordre de 2.840 millions de dinars dont 1.110 millions de dinars émanant du secteur privé. Au cours des dernières années, l'Etat a pris des mesures d'ordre technique et réglementaire ainsi que des décisions politiques et économiques qui ont influé positivement sur le champ communicationnel Tunisien. Parmi ces mesures figurent «l'ordinateur familial» et le développement de l'internet. Ainsi, le taux de pénétration des ordinateurs dans les foyers, actuellement de 4%, devrait dépasser 10% dans deux ans. Notre pays a très tôt réalisé les possibilités immenses que recèlent les technologies de l'information et de la communication (TIC) en termes de développement économique, social et de développement humain.
Une stratégie nationale en trois axes a été arrêtée dans ce sens, visant le développement et la modernisation de l'infrastructure communicationnelle, la mise en place d'un cadre institutionnel et juridique adéquat et le développement des ressources humaines. Cela a permis à la Tunisie d'être à l'avant-garde des pays africains s'agissant de l'informatique et de la société de l'information, d'autant qu'elle abritera la 2e phase du Sommet mondial sur la société de l'information (Smsi) en novembre 2005. De plus, la Tunisie est le premier pays de la région à avoir adopté le protocole Internet Ipv6 permettant la multiplication du nombre des adresses internet. Une amélioration sensible de la connexion de la Tunisie au réseau Internet est enregistrée en 2004.
Le réseau téléphonique du pays est entièrement numérisé avec la mise en place de 7.000 kilomètres de fibres optiques. Connexion à Internet du maximum d'espaces Le taux de connexion à Internet est de plus de 700.000 internautes (1er juin 2004), chiffre qui devrait atteindre 3 millions dans deux ans. Par ailleurs, et pour démocratiser l'accès au savoir, il a été décidé de généraliser la connexion des écoles, lycées et universités, mais aussi les bibliothèques publiques et centres de jeunesse au réseau Internet, outre les encouragements consentis aux privés pour la création d'espaces Internet (plus de 300 actuellement à travers le pays) et la création d'institutions comme la Cité des sciences ou le Centre national de l'informatique pour enfant. La formation des ressources humaines occupe une place de choix d'où l'émergence des compétences tunisiennes qualifiées (ingénieurs et techniciens supérieurs) dans les TIC. Pépinière de compétences qualifiées En outre, 18% de l'effectif universitaire est inscrit aux sciences de l'informatique et des communications.
La Tunisie a investi de manière conséquente dans les technopôles qui regroupent autant d'expertises et de sociétés en un seul lieu. Le programme présidentiel en la matière prévoit la création, à terme, d'un technopôle dans chacune des dix régions du pays, avec des spécialisations dans des domaines divers tels que l'industrie agroalimentaire, l'informatique et la biotechnologie. En attendant la mise en place progressive de ces technopôles, l'Etat a déjà construit cinq cyberparcs dans les régions de Gafsa, Kasserine, Monastir, Siliana et Le Kef, espaces équipés de réseaux modernes de communication. Ils sont destinés à accueillir des promoteurs qui désirent réaliser des projets de services basés sur les nouvelles technologies de l'information.
Le Xe Plan de développement prévoit une augmentation de la valeur ajoutée du secteur des technologies de la communication de l'ordre de 21,6%. Quant au volume des activités liées à Internet, il devrait atteindre 8% du PIB en 2006. La prochaine étape verra la vulgarisation de l'utilisation de l'outil informatique de façon à assurer l'égal accès des citoyens aux outils modernes de l'apprentissage et de la formation et à construire une société de l'information équilibrée et solidaire, celle prônée par le Smsi.