Ce sont les poules qui sont le plus vexées ! On les a accusées de transporter un virus, et quel virus et quel ravages provoqués par ce gallinacé qui circule à son gré dans bien de pauvres et misérables chaumières; lui qui est cultivé hors sol chez les gens bien, mais malgré tout, le poulet disparut des étalages, et les pauvres n'eurent encore une fois plus rien à manger. Mais comme pour eux, c'était une habitude, ils se dirent adieu veaux, vaches et poulets ! Mais dès qu'on touche au cochon, cela devient autre chose; et avec cette crise qui a joué un tour de cochon à la planète financière, l'économie déjà chancelante menace de s'écrouler : un virus qui touche le porc ! Ah non, mais qui va manger nos saucisses, notre jambon, nos cotes de porc et nos rillettes et l'infinité de produits et de sous-produits fabriqués aseptisés, conditionnés et bien présents sur tous les étalages de l'Occident! Imaginez la crise, les mangeurs de cochons vont se mettre à quoi eux ? Alors vite, on revient à la souche et la souche c'est ce pays qui, lui, peut se permettre de couler, le Mexique ! Les Américains, eux, sont protégés par un long mur, et l'Amérique latine après tout c'est loin de chez nous... qu'ils subissent un coup de grippe ou autre, c'est du pareil au même. D'ailleurs, leurs cochons, ils ne sont pas si propres. Du coup, la grippe porcine devient la grippe mexicaine. Ce qui est curieux, c'est que les grippes, elles, sont espagnoles, asiatiques, mexicaines quand elles ne portent pas des noms d'oiseaux. Mais messieurs, excusez-nous, cela fait des siècles qu'on nous a interdit de manger du cochon, on est désolé! Maintenant vous voulez nous interdire de visiter le Mexique et ses aztèques ! Faites ce que vous voulez messieurs, mais touche pas à mon cochon !