«Nous avons d'ores et déjà balisé le terrain au niveau de la législation touchant l'activité du commerce électronique à tous les niveaux. Le cadre réglementaire propice pour le développement du e-commerce a été mis au point, reste que nous n'avons pas à ce jour remarqué un enclenchement réel de cette activité dans notre pays», a déclaré Ridha Ben Mosbah, le ministre du Commerce et l'Artisanat, lors de la conférence de presse organisée récemment au CEPEX. A ce jour, a précisé le ministre, bon nombre de projets touchant au commerce électronique sont en cours d'examen au niveau du département. Deux jeunes promoteurs comptent incessamment lancer leurs sites e-commerce. D'après le ministre, le commerce électronique ne se limite pas à la construction des sites web au nombre de 400 et auxquels manque la dimension interactive, il faudrait aussi que la culture suive. A ce jour, il n'y a pas d'appels d'offres lancés par des organismes publics et gérés électroniquement de A à Z. Il faudrait donc, pour commencer, réfléchir sérieusement à instaurer de nouveaux réflexes au niveau des institutions et structures publiques et des grandes entreprises pour le lancement, entre autres, d'appels d'offres en ligne afin de développer le commerce électronique et les tractations commerciales en ligne. Il faut reconnaître qu'à l'échelle internationale, la vente de produits de consommation courante sur Internet représente un énorme marché. De par le monde, tous les opérateurs économiques et particulièrement les détaillants y font recours, c'est ce qui explique que tous disposent de leurs sites web aux travers desquels, ils vendent leurs produits directement aux consommateurs. Mais ce n'est pas aussi facile qu'on le pense, car au-delà de l'arsenal juridique visant à protéger la vie privée et les données confidentielles des utilisateurs, il faudrait développer une culture e-commerce et ce par le lancement de projets pilotes. Parmi les objectif cités par M. Ben Mosbah, résoudre les problèmes relatifs aux moyens et procédures de paiement électronique avec le secteur bancaire et Tunisie Télécom. Les projets test auxquels participeraient des concepteurs de sites de e-commerce, des commerçants et également des consommateurs serviront également à évaluer les dimensions pratiques et concrètes des sites en question et leur efficience et leur fiabilité. Car en Tunisie, les plus grands utilisateurs du paiement en ligne, près de 98%, sont des universitaires qui procèdent à l'inscription à distance. Il faut envisager, précise le ministre, la réalisation de projets qui gèrent des opérations de consommation courante, telles l'achat de tickets, de produits ménagers ou autres en payant en ligne avec toutes les garanties de sécurité et de fiabilité du système depuis le déclenchement de l'opération d'achat jusqu'au paiement du fournisseur. Par ailleurs, il va falloir greffer des pépinières électroniques sur les pépinières déjà opérationnelles et les centres d'affaires, à l'échelle nationale. Pour ceux qui sont intéressés par des projets e-commerce, il existe au sein du ministère du Commerce une direction de l'électronique dont la mission est le développement des activités du e-commerce et l'assistance des nouveaux promoteurs qui comptent opérer dans ce nouveau secteur. Juste pour information : en France, les opportunités de croissance liées au développement du e-commerce sont de l'ordre de 10 milliards d'euros de transactions entre entreprises et particuliers au premier semestre 2008, 31,4 milliards d'euros estimés pour 2010 et à la démocratisation d'Internet (parmi les 21,1 millions d'acheteurs en ligne que compte la France, figurent désormais des seniors, des femmes et des ménages modestes) poussent de plus en plus d'entreprise à lancer ou à refondre une activité e-commerce.