Les SICAR tunisiennes, pour la plupart filiales de banques, appliquent toujours les mêmes méthodes que leurs maisons mères et exigent de leurs clients des garanties réelles, et ce malgré la promulgation, depuis janvier 2009, d'une loi qui leur interdit d'exiger des promoteurs des garanties hors projet ou de fixer une rémunération pour leur participation au capital du projet. Faut-il le rappeler que, en théorie, le capital-risque permet aux entreprises d'obtenir des fonds privés sans garanties tangibles ou intangibles. Ces prêts sont remboursés à moyen terme par l'entreprise elle-même une fois qu'elle commence à réaliser des bénéfices. Le plus souvent, les SICAR aident à boucler le schéma de financement des projets et apportent une réponse appropriée aux limites de l'intermédiation financière laquelle ne peut pas faire face aux besoins de financement de certains types d'entreprises telles que les entreprises non cotées. Autres avantages du capital-risque: il a pour mérite d'adapter les entreprises aux règles de bonne gouvernance et de transparence, de les responsabiliser, de mettre à leur disposition de précieuses liquidités et de dégager une rentabilité suffisante L'apport du capital-risque réside également dans l'amélioration des techniques de management et d'organisation à travers l'adoption de techniques de gestion fondées sur le suivi, la prévoyance, le contrôle continu et la vigilance. Par delà ces données, le capital-risque, pour peu qu'il soit bien géré, est fort rémunérateur pour les actionnaires des fonds d'investissements. Les taux de retour sur investissements sont très élevés et varient entre 15 à 40%. A cet avantage viennent s'ajouter les incitations substantielles instituées en faveur de ces structures. En effet, la loi du 30 octobre 1995 a institué plusieurs avantages fiscaux et financiers en faveur du capital-risque tandis que la loi de finances 2009 a élargi le champ d'intervention des SICAR. Celles-ci sont habilitées à cofinancer les investissements agricoles et le rachat d'entreprises en difficulté. Elles sont autorisées à consacrer au moins 65% des fonds mis à leur disposition et de leur capital libéré, contre 50% en vigueur actuellement, au renforcement des fonds propres des projets lancés par de nouveaux promoteurs. La Banque mondiale estime qu'en dépit d'avancées et avantages significatifs, des contraintes demeurent. Ces contraintes sont au nombre de deux. Premièrement, les perspectives d'une solution par le biais de la Bourse des valeurs demeurent faibles en raison des limites du marché boursier tunisien et du Marché alternatif. Deuxièmement, l'institution de Bretton Wood pense qu'un certain nombre de SICAR manquent d'expertise en matière d'évaluation, d'approbation et de monitoring (suivi) des projets. Pour la Banque, ce manque de savoir-faire inhibe leur implication dans le secteur.