Beaucoup en ont certainement- rêvé, mais c'est Poulina Group Holding (PGH) qui l'a fait : un salon international dédié exclusivement à l'huile d'olive. Cette initiative vient combler un vide anormal pour un pays figurant à la quatrième place mondiale des producteurs de cette denrée qui «représente 40% des exportations alimentaires», souligne M. Zakaria Hamad, directeur général des Industries Agroalimentaires au ministère de l'Industrie et de la Technologie (MIT). Un avis partagé par Mme Lamia Thabet. «Ce salon s'intègre parfaitement dans la campagne de promotion du secteur», observe la directrice générale de Packtec. Pour donner corps à ce projet qui, rappelle Lassaad Kedimi, responsable de «Médina Events», était en gestation depuis près de deux ans, PGH a recours à une formule qui a déjà fait ses preuves avec d'autres manifestations dont le salon des énergies renouvelables-, à savoir la mise en place d'un partenariat public-privé. Qui permet à la fois de crédibiliser davantage l'initiative et d'en garantir la réussite. Dans le présent cas, l'alliance bâtie par Poulina Group Holding regroupe presque- tous les acteurs du secteur : le ministère de l'Industrie et de la Technologie, Centre Technique de l'Emballage et du Conditionnement (Packtec), les oléofacteurs représentés par M. Habib Badra, les industriels, et les exportateurs. Cette manifestation arrive à point nommé, c'est-à-dire à un moment où l'huile d'olive conditionnée commence à prendre réellement son envol. Après avoir été pendant plus de quarante ans exportée en vrac, l'huile d'olives tunisienne se vend de plus en plus conditionnée. A fin 2009, un peu plus de 4% de la production nationale était écoulée sous cette forme, c'est-à-dire 5619 tonnes. «Nous sommes à mi-chemin par rapport à notre objectif. Nous visons 9.000 t en en 2010, et 13 à 14 mille tonnes, soit 10% du total, en 2011», indique le directeur général des Industries Agroalimentaires au MIT. Et pour encourager les industriels à s'investir à fond pour atteindre cet objectif et, par la suite, le dépasser, les pouvoirs publics ont récemment renforcé le dispositif incitatif mis en place en 2007 le Fonds de Promotion de l'Huile d'Olive Conditionnée. En effet, une nouvelle prime vient d'être créée qui est accordée en fonction de la quantité exportée et de la contenance des bouteilles et boîtes dans lesquels l'huile est exportée. Et plus ceux-ci sont petits plus grande est la prime. «Car les petits récipients valorisent davantage notre production», explique M. Zakaria Hamad. La preuve : l'huile d'olive se vend 23% plus cher dans les petites bouteilles et canettes que dans les récipients de 3-5 litres. Outre l'augmentation de la quantité d'huile d'olive conditionnée exportée par certains industriels en 2006 quatre seulement franchissaient la barre des 100.000 tonnes exportées par an, alors qu'ils sont aujourd'hui 9 à réussir cette performance-, le fonds a également permis d'augmenter le nombre d'opérateurs s'adonnant cette activité, en rendant celle-ci plus attractive. Ceux-ci étaient au nombre de 34 à fin 2009, contre 20 trois ans plus tôt. Ce qui est de bon augure pour le premier salon international de l'huile d'olives.