Du 3 au 7 mai prochain, une conférence internationale portant sur l'analyse de données en astronomie ou 'Astronomical Data Analysis Conference'' (ADA), se tiendra à Monastir. Cette conférence, dont l'inauguration sera assurée par Pr. Refaat Chaabouni, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, se déroulera en l'honneur d'Albert Bijaoui, astronome classe exceptionnelle de l'Observatoire de la Cote d'Azur à Nice. Albert Bijaoui part à la retraite cette année, et cette conférence est l'occasion pour la communauté scientifique de le remercier pour sa contribution tout au long de sa carrière. Des chercheurs du monde entier vont venir présenter leurs travaux les plus récents dans le domaine de l'analyse des données et ses applications en astrophysique. Cette conférence est sponsorisée par la Communauté européenne, l'Observatoire de la Côte d'Azur (OCA), le Commissariat a l'énergie atomique (CEA), FORTH (Grèce), l'ENIT, le Laboratoire de Télédétection et SIRS (LTSIRS), SUP'COM, ASet et la Faculté de science de Monastir. L'implication des différents laboratoires tunisiens montre l'intérêt d'une telle conférence pour la Tunisie et permettra de créer des liens entre nos chercheurs tunisiens et les chercheurs étrangers. En outre, cette conférence aura la particularité de proposer des formations gratuites aux nouvelles méthodes d'analyse de données, offrant donc une réelle opportunité aux jeunes chercheurs pour se former. Par ailleurs, on apprend que Pr Albert Bijaoui donnera une conférence grand public à la Maison des sciences de Monastir, le vendredi 30 avril à 16h, et qui permettra a tous les amoureux de l'astronomie d'apprendre les dernières nouvelles de l'espace. Cependant, une question se pose : nos futurs chercheurs, en l'occurrence les étudiants d'aujourd'hui, seront-ils nombreux à Monastir pour rencontrer ces scientifiques, et Albert Bijaoui en particulier? Ce n'est pas évident, d'autant plus que, de source bien informée, on apprend qu'au jour d'aujourd'hui il n'y aurait même pas une dizaine d'inscrits. Ce qui est fort regrettable, au moment où la Tunisie mise sur la recherche scientifique pour booster son économie. Où est la curiosité intellectuelle qui conditionne toute base scientifique ? Mais alors, qui est Albert Bijaoui ? Pourquoi avoir choisi Monastir pour l'organisation de cette conférence ? Eh bien, Albert Bijaoui est né, il y a pratiquement 67 ans, jour pour jour, c'était un 18 avril 1943, à Monastir. Comme quoi, il n'a pas oublié le pays qui l'a vu naître, la Tunisie. De 1962 à 1964, A. Bijaoui est élève à l'Ecole polytechnique ; sept ans après, en 1971, il obtint le titre de docteur ès sciences thèse sur l'étude électronographique du Centre de l'amas globulaire M13. 1972, il est astronome de l'Observatoire de Nice, puis de l'Observatoire de la Côte d'Azur ; entre 2004 et 3008, il chapote le laboratoire Cassiopée de l'Observatoire de la Côte d'Azur en tant que directeur. Selon le site web de l'Académie des sciences (www.academie-sciences.fr, l'uvre scientifique du natif de Monastir est considérable. En effet, Albert Bijaoui a consacré ses travaux au traitement d'images en astrophysique et en cosmologie. Il a participé au développement de l'électronographie, en étudiant et en interprétant les propriétés photométriques de la caméra électronique et en l'exploitant à des fins astrophysiques. Puis il s'est investi dans l'analyse des données astrophysiques, en introduisant de nouvelles méthodes d'analyse et en créant les logiciels permettant de les exploiter. Ceci concerne en particulier l'analyse des images, l'exploitation de la transformation en ondelettes et des méthodes multiéchelles et la mise en uvre de méthodes de séparation aveugle de sources. Les outils résultants ont été appliqués dans le cadre de plusieurs domaines astrophysiques, en particulier en cosmologie, mais aussi à l'observation de la Terre. La même source énumère les cinq principaux thèmes du scientifique, à savoir : 1. le développement de l'électronographie ; 2. l'étude et l'interprétation des propriétés de la caméra électronique, son exploitation à des fins astrophysiques ; 3. le développement de nouvelles méthodes d'analyse des données astrophysiques et la création de logiciels permettant de les exploiter. Ceci concerne en particulier l'analyse bayesienne, l'analyse des images, l'exploitation de la transformation en ondelettes et de méthodes multiéchelles et la mise en uvre de méthodes de séparation aveugle de sources ; 4. l'application à divers domaines scientifiques en astrophysique, en observation de la Terre ou en imagerie médicale ; 5. l'analyse des images multibandes en astronomie. On rappelle également qu'Albert Bijaoui a créé en 1973 le Centre de dépouillement des clichés astronomiques de l'Institut national d'astronomie et de géophysique afin de mettre à la disposition des astronomes français, les fruits résultant des travaux de recherche en traitement numérique d'image. Entre 1974 et 1981, il a construit avec ses collaborateurs un vaste système d'analyse des images qui fut largement diffusé. Par la suite, Albert Bijaoui a examiné les problèmes spécifiques liés à l'exploitation des grands clichés astronomiques : détection des objets, extraction des primitives permettant les mesures et la reconnaissance des objets, classification des sources, etc. Cela l'a conduit à différentes applications concernant la structure de la Galaxie et la cosmologie observationnelle. Il a réalisé un comptage de galaxies dans un champ de la constellation de la chevelure de Bérénice qui l'a amené à introduire l'utilisation de la transformation en ondelettes pour décrire la hiérarchie des structures observées. L'intérêt des résultats obtenus l'a poussé à développer, avec plusieurs étudiants, des applications variées de la transformation en ondelettes à l'analyse des images naturelles, images astronomiques, de télédétection, médicales ou biologiques. Le modèle de vision multiéchelle résultant a inclus la mise en correspondance d'images, le filtrage du bruit, la déconvolution de la fonction d'étalement et l'extraction des sources, avec une reconstruction individuelle Toujours selon la même source, récemment, Albert Bijaoui a orienté ses travaux dans deux directions : - implication dans la préparation de la mission astronomique de l'ESA Gaia, pour d'une part la reconstruction des images à partir des données transmises et d'autre part pour la détermination des paramètres physiques des étoiles à partir de leurs spectres ; - analyse des images multibandes en astronomie, avec une insertion des outils résultants dans le cadre de l'Observatoire astronomique virtuel. Il n'est donc pas étonnant qu'il ait obtenu moult distinctions et Prix : - Prix Antoinette Janssen de l'Académie des sciences (1978) - Prix ERDAS de l'American Society for Photogrammetry and Remote Sensing (1994) - Médaille Arago de l'Académie des sciences (1997) - Officier des palmes académiques. (Pour plus d'information, consulter le site officiel de la conférence: http://www.aset.org.tn/conf/ADA6 ) Et pour en savoir davantage sur Albert Bijaoui, consulter le site web www.academie-sciences.fr