L'année 2010 sonne le retour de la titrisation avec la confirmation de plusieurs banques du recours à cette technique pour lever des fonds et financer leurs développements. Fort décriée depuis le début de la crise financière, la titrisation reste ainsi une technique indispensable à l'optimisation de la gestion, au financement de la production bancaire et aux concours à l'économie. Après plus de deux ans du déclenchement de la crise financière puis économique, la conclusion est que la titrisation n'est autre qu'un outil financier assez performant, qui, mal utilisé, peut s'avérer dangereux dans le rôle d'amplificateur de crises latentes et non leurs origines. C'est avant tout une technique nécessaire et très avantageuse pour le financement de l'économie à travers l'élargissement des ressources de financement des établissements financiers et commerciaux. Ainsi, le recours à la titrisation comme moyen de refinancement est indispensable pour la continuité et le développement de l'économie et de l'adéquation entre ressources et emplois mais sous réserve d'instauration des mesures de prudence et un retour vers une utilisation des formes simplifiées de la titrisation qui garantissent une meilleure visibilité des risques liés. Le cadre réglementaire tunisien, connu pour être sécurisé, clair et exigeant, est un terrain propice pour le lancement de ce genre d'opérations. En effet, la réglementation tunisienne impose des critères rigoureux quant aux choix des créances à titriser, ne laissant ainsi aucune marge d'interprétation de la part des intervenants, ce qui rend la probabilité d'un dérapage en Tunisie impossible. Les deux opérations réalisées en Tunisie constituent un parfait exemple de la faisabilité mais aussi de la réussite de la titrisation sur le marché tunisien. En effet, les deux véhicules lancés en 2006 et 2007 continuent, depuis, leurs amortissements sans difficulté en procurant au cédant plusieurs avantages et aux investisseurs un papier de qualité noté Aaa.tn. La réussite de cette expérience devrait inciter des banques et mêmes des sociétés de leasing (moyennant l'ajustement de la réglementation) à envisager le lancement de nouveaux fonds par la cession de créances hypothécaires dans le cadre d'une stratégie de développement, et ce comme moyen de financement.