« Il faut absolument reprendre le travail autrement la situation du pays ne cessera de se dégrader ! » a déclaré le ministre de l'Economie, des Finances et de l'Appui à l'Investissement Ali Kooli, lors de son intervention ce 1er mars 2021 au micro de Wassim Ben Larbi sur Express FM. Commentant la récente dégradation de la notation souveraine de la Tunisie, Ali Kooli a précisé que la situation de la Tunisie est délicate voire même critique mais qu'il n'est pas aujourd'hui juste de parler de faillite. « Nous n'en serons pas au point d'arriver à ne plus être en capacité de payer les salaires, les rentrées fiscales à elles seules couvrent la masse salariale mais cela n'empêche qu'il faut absolument reprendre le travail à tous les niveaux pour assurer cette rentrée d'argent. Notre gouvernement œuvrera à empêcher la faillite de l'Etat, il faut savoir que nous déployons des efforts considérables, que Moody's avait prévu d'abaisser davantage notre notation mais que grâce aux efforts du gouverneur de la BCT et du ministère des Finances nous avons pu les convaincre de ne pas le faire » a-t-il confié.
Ali Kooli a ajouté que la dégradation de la notation de la Tunisie n'empêchera pas de recourir aux marchés extérieurs. « Nous allons entamer les négociations avec le FMI au mois d'avril, cela ne veut pas dire que nous allons céder à ses exigences, nous allons négocier et présenter notre projet de réformes, un projet réalisable et que nous voulons consensuel. Que ce gouvernement soit appuyé et soutenu est très important car autrement il ne sera pas crédible » a poursuivi le ministre. A lire également Tarek Cherif : Les sorties sur le marché international seront désormais très coûteuses !
« Nous allons payer une partie de nos dettes pendant le premier semestre de 2021 et œuvrons à poursuivre le règlement au second semestre. Oui la situation est grave mais si nous prenons les mesures qu'il faut nous pourrons empêcher la catastrophe. Il faut absolument qu'on le réalise, qu'on se réconcilie les uns avec les autres, que cessent les grèves même si les revendications sont légitimes car le moment n'est pas opportun à cela. Il faut aider les entreprises qui travaillent, il faut rebooster notre économie et libérer l'initiative des chaînes qui ont trop longtemps entravé notre prospérité. Travailler est notre unique chance de pouvoir rebondir, d'autres pays l'ont fait et nous en sommes aussi capables » a-t-il souligné.
M. Kooli a rappelé que l'économie tunisienne est entravée par des mesures, des lois et des habitudes d'un autre âge et qu'il est aujourd'hui temps de la libérer. Il a prévenu, dans ce sens, qu'un certain nombre de réformes commenceront à être annoncées dans les semaines à venir. Mesures qui concernent notamment l'octroi de licences et autorisations, les produits subventionnés, les facilitations administratives, les établissements publics en difficulté et la masse salariale. A lire également Quels sont les pays qui ont la même notation Moody's que la Tunisie ?
« Toutes les mesures que nous prendrons seront consensuelles et préalablement débattues. Nous allons expliquer aux Tunisiens le pourquoi et le comment. Certaines mesures seront annoncées très prochainement, d'autres au fur et à mesure jusqu'en 2022. Nous sommes là pour défendre notre économie et donc les entreprises du public et du privé, ce que nous œuvrons à faire est d'abord de rattraper le coup et d'empêcher les choses de s'aggraver mais aussi et surtout de relancer notre économie durablement. Pour cela nous avons besoin de confiance et de soutien, c'est très important » a conclu le ministre.
M.B.Z
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