Le bureau exécutif d'Ennahdha, réuni ce mercredi 4 novembre 2021, sous la présidence de Rached Ghannouchi, a déploré la volonté affichée de la présidence de la République de mettre la main sur l'autorité judiciaire avec l'intention de la soumettre et de l'instrumentaliser en ciblant le CSM et en s'attaquant aux juges. Ennahdha considère que le Conseil supérieur de la magistrature est un acquis constitutionnel et que le respect de son rôle est une condition du bon fonctionnement et de l'indépendance de la justice et de la garantie des droits et libertés, dit le communiqué.
Le mouvement dénonce également les tentatives d'affaiblissement de l'autorité locale représentée par les conseils municipaux élus directement par le peuple en suspendant l'article 7 de la constitution et en supprimant le ministère des Affaires locales dans la structure du nouveau gouvernement. Ceci s'est traduit, précise Ennahdha, par l'incapacité de certaines autorités locales à remplir leur mission à l'instar de la catastrophe environnementale que vit aujourd'hui le gouvernorat de Sfax où le gouverneur limogé depuis trois mois n'a toujours pas été remplacé.
Ennahdha a ensuite vivement dénoncé la politique revancharde menée par la présidence de la République à l'encontre des élus, gelant leur activité au parlement mais aussi suspendant leurs revenus et les privant de leur droit de prise en charge des soins de santé. Il a enfin condamné ce qu'il a qualifié de « campagne ciblant le dirigeant Noureddine Bhiri », par un « journal qui a l'habitude mentir et de diffamer le mouvement et ses dirigeants pour servir des agendas anti-démocratiques ».