La Tunisie ne finira jamais de payer la politique désastreuse de la troïka de 2012-2014 avec leurs recrutements massifs dans le secteur public et les largesses distribuées par les islamistes à leurs membres ! Le nombre de fonctionnaires publics était de 435 mille personnes en 2010 pour une masse salariale de 7,5 milliards de dinars. Cela sans compter les entreprises publiques.
A fin 2021, ce nombre a augmenté de plus de 50% avec 654.922 fonctionnaires (contre 661.000 au milieu de l'année) pour une masse salariale qui a presque triplé, estimée à 20,3 milliards de dinars.
Les différentes hausses des salaires ne sont pas concordante avec l'évolution de la production. Les augmentations spécifiques (forces de l'ordre, magistrats, corps enseignant, …) ont élargi les écarts au niveau de la rémunération et les recrutements massifs et les promotions exceptionnelles ont fortement affecté la qualité des services publics.
D'après un document confidentiel de la présidence du gouvernement, consulté par Business News, la masse salariale accapare près de la moitié des ressources totales de l'Etat.
Elle représente carrément 16% du PIB ! A titre comparatif ce pourcentage est de 10,7% au Maroc, de 8,9% en France, de 5,5% en Jordanie et de 5,2% en Egypte.
Le gouvernement entend-il réduire cette masse salariale ? Oui, d'après le document. Sauf que voilà, quand on lit de près les différentes réformes qu'il entend entreprendre (départs volontaires, programme de retraite anticipée, mobilité vers le secteur privé, congés pour la création d'entreprises), le gouvernement Bouden n'est pas du tout ambitieux. Ainsi, et au cas où toutes ses mesures se soldent favorablement (ce qui est une utopie) il entend réduire la masse salariale à 14,5% du PIB à l'horizon 2025 !