Un coup de poing en pleine figure pour avoir critiqué le « système ». C'est ce à quoi un jeune médecin interne aux urgences de l'hôpital Charles Nicolle a eu droit. L'agresseur n'est autre que son collègue infirmier en chef. Cet incident déplorable qui date du 12 février a fait réagir le ministère de la Santé qui a décidé l'ouverture d'une enquête, dès le lendemain. Les syndicalistes ont condamné cet incident dans un bref communiqué publié le 14 février. « C'est avec une grande préoccupation que le Syndicat des médecins, pharmaciens et dentistes hospitalo-universitaires suit les récents évènements survenus à l'hôpital Charles Nicolle. Le Syndicat dénonce l'agression du jeune médecin interne Wajih Dhakar et rappelle que les conflits professionnels devraient être résolus dans le cadre d'un dialogue et dans le respect mutuel loin des tensions et de la violence ».
La situation semble chaotique à l'hôpital Charles Nicolle. Ce n'est pas le manque d'équipements ou l'infrastructure délabrée qui ont été pointés du doigt par le jeune interne. Cette fois-ci, c'est le personnel de l'établissement qui se trouve sur le banc des accusés ou plutôt « le système », celui des infirmiers, absents. La valeur travail a, parait-il, quitté les lieux et la conscience professionnelle de certains employés est aux abonnés absents, selon le témoignage publié par Dr Dhakkar sur sa page Facebook. Alors qu'il bataillait pour assurer les soins nécessaires pour plus de 200 patients en salle d'attente, aucun infirmier n'a pointé le nez pour assurer sa garde de nuit. Signaler ce problème n'a servi à rien sauf déclencher la rage de quelques infirmiers dérangés dans leur confort. L'Organisation tunisienne des jeunes médecins a, de son côté, engagé des procédures pénales contre l'agresseur. De même pour la victime. Dr Dhakkar a affirmé qu'il ne cèderait pas en dépit des menaces.