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Tunisie - FMI : des négociations dans un climat délétère
Publié dans Business News le 25 - 03 - 2022

Durant cette dernière décennie, la Tunisie a connu pas moins d'une dizaine de chefs de gouvernement sans compter les remaniements ministériels. Depuis 2014 et le gouvernement de Mehdi Jomaâ, le même qualificatif était utilisé : « Le gouvernement de la chance ». Cependant, le gouvernement de Najla Bouden semble être le mieux indiqué pour, avant que le pays ne sombre corps et bien.

La dégradation de la note souveraine de la Tunisie par l'agence de rating Fitch qui sera probablement sinon certainement suivie par d'autres, mettant en avant les risques grandissants de défaut de paiement qu'affiche le pays, ne doit pas constituer une surprise. Plusieurs grandes institutions financières internationales alertaient déjà depuis le second semestre 2021, dans des notes internes, sur une éventuelle incapacité du pays à pouvoir honorer ses engagements de remboursements de dettes à l'échéance. Le rapport de la banque Morgan Stanley ne constitue en fait que la partie apparente de l'iceberg du sentiment des bailleurs de fonds et des investisseurs privés internationaux sur l'évolution de la situation économique du pays et particulièrement de ses finances publiques. Pratiquement tous abondent dans le même sens : sans un accord avec le FMI, le défaut de paiement pourrait intervenir au plus tard à la fin de l'année. Plus encore, et quand bien même un accord serait conclu avec l'institution financière multilatérale, les risques de défaut de paiement ne seraient qu'atténués mais pas complètement éliminés. Le passage par le Club de Paris qui réunit les créanciers publics apparait de plus en plus inévitable selon plusieurs établissements financiers internationaux. Certains d'entre eux émettent même l'hypothèse d'un recours au Club de Londres qui réunit les créanciers privés. C'est que les besoins de financement du pays demeurent toujours aussi élevés afin d'une part d'honorer le service de la dette et d'autre part de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour stopper la dérive des finances publiques et engager le pays sur un sentier de croissance saine et durable.

Les négociations entre le gouvernement Bouden et le FMI semblent sur le point d'aboutir. Elle n'achopperait que sur le refus de l'UGTT concernant la mise en œuvre de certaines mesures d'austérité et autres de réformes structurelles. Les partis politiques, quant à eux, ne proposent rien de précis, se suffisant à des généralités totalement éculées, appelant à un dialogue national et oublieux, pour certains d'entre eux, qu'ils ont contribué à un moment ou à un autre durant cette décennie, au désastre économique et financier actuel du pays. Le comble du cynisme.
Dans un document intitulé « Commentaires de l'UGTT sur le programme gouvernemental de réformes pour la sortie de la crise » élaboré par son département des études, la centrale syndicale exprime son refus concernant « le gel des salaires, la suppression des subventions des produits de base, la privatisation des entreprises publiques, le report ou la suspension des accords signés avec les gouvernements précédents, les mesures qui impactent le pouvoir d'achat et toutes autres mesures qui peuvent affecter la crédibilité et l'efficience du dialogue social ». Certes, l'organisation des salariés fournit des alternatives à ces choix. Elle propose de se pencher plus sur le volet des ressources que celui des dépenses budgétaires ; accroître les premières et non réduire les secondes. L'approche serait recevable si cela permet de ne pas augmenter davantage la pression fiscale qui déjà est à la limite du tolérable. Or, ce n'est visiblement pas le cas. Il est vrai que l'UGTT prône des mesures plus volontaristes dans le recouvrement fiscal particulièrement des créances fiscales constatées estimant qu'il est possible par ce biais d'engranger pas moins de 3 milliards de dinars de recettes budgétaires par an sur le court terme. En revanche, d'autres propositions formulées risquent de faire bondir les chefs d'entreprise et les investisseurs. En effet, l'organisation des employés ne propose rien de moins que d'augmenter la fiscalité des dividendes de 10% à 15% et de revenir à l'IS (Impôt sur les sociétés) à 25% ou, à défaut, à 18%. Et ce n'est pas tout puisque qu'elle recommande aussi d'appliquer la réalité des prix de l'électricité pour les entreprises en contrepartie des ajustements du prix du gaz et de l'électricité pour les ménages. La centrale syndicale ne semble pas voir dans ses recommandations une logique inconsciente de guérir le mal par un autre mal. A cet égard, l'Utica n'a qu'à bien se tenir, elle qui a signé avec l'UGTT un accord d'augmentation des salaires dans le secteur privé pour les trois prochaines années alors que, à ce jour, les entreprises n'arrivent pas encore à se dépêtrer de l'impact de la pandémie du Covid-19. Un accord salarial de non-sens. Voila à quoi vont servir les mesures prises, aussi insuffisantes soient-elles, par l'Exécutif et la Banque centrale pour améliorer la trésorerie des entreprises et leur permettre de faire face aux difficultés de conjoncture, préserver l'emploi, investir, gagner en productivité et compétitivité. Un accord distribuant des revenus supplémentaires de consommation qui ne servira qu'à attiser l'inflation et ne préservera nullement le pouvoir d'achat de ses bénéficiaires. De tout cela, les partenaires sociaux ne semblent pas s'embarrasser. Du côté de l'UGTT, cela peut se comprendre. Du côté de l'Utica, c'est franchement déroutant. Sauf si ce choix de la centrale des représentants des patrons émane d'une stratégie claire et bien définie. Dans ce cas, il serait opportun pour elle de la faire connaître, aujourd'hui avant demain et se débarrasser de la sorte de la passivité qu'inspire depuis quelques temps déjà la centrale patronale historique et l'indifférence qu'elle suscite auprès de l'opinion publique.

Aucune présence médiatique, aucune étude dignes de ce nom, aucune publication d'envergure si ce n'est des communiqués lâchés çà et là dénonçant la stigmatisation dont sont victimes les entreprises à l'occasion de telle ou telle campagne contre la fraude et la spéculation, à l'instar de la plus récente contre les entrepôts anarchiques.
Même ses partenaires les plus proches semblent s'en éloigner. Lors des dernières « Journées de l'entreprise », organisées par l'IACE en décembre 2021, l'Utica était curieusement absente du cortège officiel et des intervenants officiels dans les divers panels de la rencontre. Les rencontres avec le gouvernement se font de plus en plus rares. Il semble même que celui-ci lui préfère la Conect. En tout cas, les rencontres de la Confédération des entreprises citoyennes avec le gouvernement actuel sont médiatiquement plus fréquentes. Et la perte d'influence de l'Utica de plus en plus ressentie.
Le plus malheureux, c'est que c'est dans ce climat ambiant que se déroulent les négociations de la dernière chance avec le FMI.


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