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Ces Tunisiens qui résistent à tout !
Publié dans Business News le 27 - 04 - 2022

Il s'avère, de plus en plus chaque jour, que nous sommes devant une énième lutte de pouvoirs qui oppose aujourd'hui le président de la République, Kaïs Saïed, à une partie de la scène politique composée des Rached Ghannouchi et autre Néjib Chebbi. Cependant, ils partagent tous un point commun : Ils n'en ont rien à faire des Tunisiens. En fait, nous sommes livrés à nous-mêmes, plus que jamais.

Les quelques bonnes volontés restantes au sein de l'Etat et de l'administration tunisienne ne suffisent pas à tout faire. Le peuple tunisien est livré à lui-même dans bien des questions. Nous avons vu notre pouvoir d'achat s'éroder pratiquement de jour en jour, sans que l'Etat fasse quoi que ce soit pour y remédier ou pour au moins diminuer la vitesse de la chute. Les ministères brandissent les crises successives et la guerre russo-ukrainienne pour justifier tout et n'importe quoi. C'est ainsi que nous avons vu la facture énergétique augmenter considérablement pour les ménages. Réponse de l'Etat : Il y a une crise, vous devez payer. Ce que les Tunisiens font sagement. En fait, si l'on poursuit l'analogie, le peuple tunisien est livré à lui-même devant les marchés mondiaux de l'énergie, et il va raquer comme on le lui demandera.

Sur bien d'autres aspects, nous retrouvons la même mécanique. Entend-on aujourd'hui des voix nous parler d'éducation, de pouvoir d'achat, de lutte contre le chômage (de manière sérieuse, pas en créant des sociétés citoyennes), de santé ? Les rares qui ont essayé, à l'instar de Fadhel Abdelkefi par exemple, ont été parfaitement inaudibles dans une scène politique dominée par le populisme et le bruit. On pourra critiquer autant que l'on voudra le modèle démocratique français, mais quand les deux candidats à la présidentielle se sont retrouvés sur un plateau, ils ont parlé de pouvoir d'achat, d'éducation, de santé, de sécurité, de relations internationales. Le volet institutions, démocratie et représentativité leur a pris une dizaine de minutes. Chez nous, cela a pris dix ans, et ça continue. Par conséquent, nous restons livrés à nous-mêmes pour ce qui concerne notre vie quotidienne et ce que l'on estime être des priorités car ceux qui nous gouvernent sont occupés à autre chose. Ils façonnent un nouveau paysage à leur guise et le président de la République est totalement pris par la dissolution des conseils qu'il croise. Si seulement il y avait un conseil supérieur du pouvoir d'achat ou une instance indépendante pour le chômage, il les aurait dissous et l'histoire aurait été réglée !

Le plus drôle dans tout cela c'est que les Tunisiens n'en veulent même pas à leurs dirigeants pour cette situation. Les Tunisiens regardent la politique dans le pays comme l'on regarderait un spectacle au théâtre, ils pensent qu'à un moment donné, on pourra éteindre les lumières et rentrer chez nous retrouver une vie normale. Un large pan de Tunisiens s'intéressent seulement à ce qu'a dit telle personne en parlant de telle autre. Comment le président de la République Kaïs Saïed a bien joué son coup contre les islamistes, comment eux vont-ils répliquer, et ce Ahmed Néjib Chebbi pourquoi il fait ça ? Et Jawher Ben Mbarek avec ses cheveux, et puis pourquoi Abir ne se rallie pas au président… Entre temps, le fait que la Tunisie piétine lourdement avec le FMI ne dérange personne, le fait que près du tiers de la population tunisienne vit avec moins de cinq dinars par personne ne perturbe personne, le fait de voir l'insécurité augmenter n'est, semble-t-il, pas la responsabilité de l'Etat. Nous nous emportons, nous ne réfléchissons pas et nous agissons tels des enfants. Nous regardons à longueur de soirées ramadanesques des feuilletons que nous insultons durant toute la journée du lendemain, nous sommes toujours à la recherche de ce peuple qui a voté en 2019 en faveur d'Ennahdha, Qalb Tounes et Al Karama, tant aujourd'hui tout le monde a retourné sa veste et aime son président à la folie. C'est peut-être un trait de caractère méditerranéen sympathique, mais ce n'est sûrement pas comme ça que l'on construit des nations. Et puis, être sympathique sans avoir de quoi manger ne sert pas à grand-chose.

L'exemple le plus représentatif de notre situation est certainement le football, sport roi par excellence. Nous payons une redevance télé dans toutes nos factures mais nous n'avons pas droit à la retransmission des matchs de football. Matchs de football qui sont eux-mêmes d'un niveau affligeant. Cela veut dire que l'on n'arrive même pas à consommer la « production » locale qui est déjà nauséabonde. La seule constante étant, évidemment, que le citoyen paye. Finalement, nous sommes des supporters de football, nous ne sommes pas des citoyens. Il y a les hooligans de chaque camp qui font beaucoup de bruit, mention spéciale aux fans de Kaïs Saïed qui insultent sans vergogne la Nadia Akacha qui était leur héroïne hier et qui se sont rapidement élevés au rang de « mouches jaunes ». Pendant ce temps-là, le pays coule et arrivera sûrement un jour où tout le monde deviendra, comme par magie, opposant de la première heure à Kaïs Saïed…


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