Un fait divers a relancé, depuis hier, mardi 10 mai 2022, le débat sur le viol et la notion de consentement en Tunisie. Un charlatan a usé de son statut de « guérisseur » pour agresser des centaines de femmes et l'histoire a profondément choqué l'opinion publique. Le débat en question secoue aussi l'opinion publique à l'échelle internationale et depuis l'avènement des mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc, la notion de « consentement » est décortiquée. Dans cette affaire tunisienne, il a aussi été très longuement question de cette notion qui reste malgré tout peu définie dans la loi tunisienne. Les internautes qui ont réagi au fait divers sur les réseaux sociaux sont divisés, entre ceux qui condamnent ces viols et ceux qui estiment que les victimes savaient ce qu'elles s'apprêtaient à faire et y ont consenti, dupées certes par les promesses fallacieuses de leur agresseur.
Selon l'organisation Amnesty international, une législation qui définit le viol par l'absence de consentement établit une limite claire entre un rapport sexuel consenti et un viol, et contribue à des discussions importantes sur les rapports sexuels et sur le consentement. L'organisation précise que le consentement doit être : Donné librement : le consentement sexuel doit être l'expression d'un choix libre et volontaire pour toutes les personnes concernées. Ne pas s'exprimer ou ne pas dire « non » ne signifie pas donner son consentement. Les personnes inconscientes ou sous l'emprise de l'alcool ou de drogues ne peuvent pas donner leur consentement. Une relation sexuelle n'est pas consentie si elle a lieu sous la contrainte ou la menace. D'autres situations peuvent empêcher une personne de donner son consentement librement, par exemple si elle n'a pas la capacité mentale de consentir ou si elle est mineure. Eclairé : une relation sexuelle n'est pas consentie si l'une des personnes ment ou dissimule délibérément certaines intentions, par exemple si elle prévoit un rapport non protégé. Il en est de même pour les rapports entamés avec une personne ivre par exemple. Spécifique : consentir à une chose n'implique pas un consentement à aller plus loin. Réversible : donner son consentement une fois ne signifie pas donner son consentement pour toutes les fois suivantes. Même au milieu d'une relation sexuelle, une personne devrait être libre de s'interrompre ou de s'arrêter à tout moment et de retirer son consentement. Enthousiaste : la question n'est pas de savoir si une personne dit « non », mais si elle dit « oui » ou donne activement son consentement, de diverses manières, verbales ou non.
Dans la loi tunisienne est considéré viol, tout acte de pénétration sexuelle, quelle que soit sa nature, et le moyen utilisé commis sur une personne de sexe féminin ou masculin sans son consentement l'auteur du viol est puni de vingt ans d'emprisonnement. Ici aussi la notion de consentement n'est pas explicitée et laisse place aux interprétations.
La loi française définit le viol comme un acte de pénétration sexuelle commis sur la victime ou sur l'auteur de l'acte avec violence, contrainte, menace ou surprise lorsque la victime est trompée par la ruse de l'agresseur. Il suffit que la victime n'ait pas donné son consentement clair et explicite pour qu'on qualifie l'agression de viol.
Aux Etats-Unis le viol est un rapport sexuel imposé à une autre personne sans son consentement ou contre sa volonté. Cet acte est criminalisé à travers les Etats-Unis, mais le terme juridique varie d'un Etat à l'autre, cependant, la plupart s'accordent sur la définition de pénétration sexuelle ou de sodomie sans consentement.
L'absence de consentement est l'élément crucial des crimes sexuels. Le comportement sexuel devient criminel lorsque le contact sexuel n'est pas consenti, soit parce que l'agresseur force une autre personne à avoir des relations sexuelles contre sa volonté, soit parce que l'autre personne est considérée comme incapable de consentir ou comme ayant une capacité mentale réduite à donner son consentement.
Ceux qui sont réputés incapables de consentir comprennent les mineurs, les personnes ayant une déficience intellectuelle ou souffrant de troubles mentaux et les personnes frappées d'incapacité, droguées, ivres, inconscientes, ou physiquement impuissantes.
Pour le cas du charlatan tunisien, il a usé de manipulation et de lavage de cerveau pour convaincre des jeunes filles « désespérées » qu'elles sont possédées par des démons, en particulier de djinn achek (un esprit qui, dans le folklore arabo-musulman, tombe amoureux d'un être humain et l'habite l'empêchant ainsi de construire des relations de couple, ndlr).
Il est clair ici qu'il y a eu intention d'engager des rapports sexuels « consentis par la duperie », l'agresseur aurait même poussé le vice jusqu'à filmer ses ébats et sur le plan de l'éthique et de la morale il y a évidemment eu agression voire viol. C'est à la justice, qui s'est saisie de l'affaire, de trancher sur la question…