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Les déficits de la Tunisie s'accentuent, face au silence des responsables
Publié dans Business News le 15 - 09 - 2022

Le déficit commercial est en train de s'accentuer. Idem pour les pénuries, alors qu'elles touchaient les consommateurs, elles portent atteinte aujourd'hui aux professionnels et aux industriels. Certains secteurs sont carrément en péril. La situation est alarmante. Certes, on annonce l'imminence de la conclusion d'un accord entre le gouvernement et l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). Mais jusqu'à cette heure, les points révélés ne concernent que les augmentations salariales publiques et l'augmentation du Smig. Rien sur les entreprises publiques, l'autre point épineux où l'accord des deux parties est nécessaire pour bénéficier du soutien du Fonds monétaire international.

L'Observatoire national de l'agriculture (Onagri) vient de publier les chiffres relatifs à la balance commerciale alimentaire. Il en ressort que le déficit s'est accentué de près de 63% au huit premiers mois de 2022. Il s'est établi à 2.154,4 millions de dinars contre un déficit de 1.321,9 millions de dinars en comparaison à un an auparavant, représentant 12,74% du déficit total. Le taux de couverture a baissé de cinq points passant 68,8% à 63,8%, pour cette même période.
Selon l'Onagri, le déficit enregistré est essentiellement le résultat de l'accroissement du rythme des importations des céréales (+48,9%), des huiles végétales (+109,5%) et du sucre (+65,6%) et ceci malgré la hausse des exportations de l'huile d'olive (+33,0%).
Et de spécifier que le prix du blé dur a enregistré une hausse de 89,6% par rapport à l'année dernière alors que les prix des autres produits céréaliers (blé tendre, orge et maïs) ont enregistré une hausse variant entre 44% et 61%. Des hausses liées principalement aux répercussions de la guerre en Ukraine.
Pour sa part, le déficit énergétique a plus que doublé, selon les chiffres publiés par l'Institut national de la statistique (INS). Le déficit de la balance énergétique s'établit à -6.035,6 millions de dinars contre -2.885,9 millions de dinars durant les huit mois de l'année 2021. Ce qui représente 35,7% du déficit total pour l'année 2022. Le taux de couverture a baissé de six points passant de 39,5% à 33,5%.
Ainsi, le déficit de la balance commerciale s'est aggravé de 61,25% pour les huit premiers mois de 2022. Il s'est établi à -16.899 millions de dinars (MD) fin août 2022 contre -10.480 MD une année auparavant, avec un taux de couverture en régression de 5,3 points passant de 73,9% à 68,6%.

En parallèle, les pénuries et le manque d'approvisionnement se sont accentués. Aujourd'hui, le Tunisien est obligé de faire cinq, six commerces ou plus pour trouver ses courses, en supposant qu'il trouve tout, alors qu'auparavant il suffisait de se rendre à un commerce pour tout acheter.
La vie du Tunisien est devenue rythmée au quotidien par la recherche des produits les plus basiques : eaux minérales, laits, sucres, huiles végétales, riz, cafés, carburants. Faire les courses est devenu un parcours du combattant, qui prend du temps et de l'énergie. Sans parler des hausses des prix, souvent illégales, à cause des pénuries. Et le citoyen se trouve obligé de garder le silence, même s'il sait qu'il est arnaqué, face au manque de produits.
Pour les familles nécessiteuses, la situation est un vrai calvaire car la majorité des produits de premières nécessités sont impactés par les fluctuations d'approvisionnement et les hausses exorbitantes.
Les Tunisiens se trouvent ainsi entre le marteau et l'enclume !

Pire, plusieurs secteurs sont touchés de pleins fouets par ces pénuries. D'autres sont les victimes des impayés de l'Etat.
Le jeudi 15 septembre 2022, les professionnels de l'huile végétale ont révélé le manque flagrant de cette denrée sur le marché, à cause du manque d'approvisionnement. Sur les 120.000 tonnes à importer prévues, seulement 55.000 tonnes sont parvenus à la Tunisie jusqu'à mi-septembre. Les quantités importées ne sont pas suffisantes pour répondre aux besoins du pays. Pire, des usines d'embouteillage et de raffinement des huiles végétales ont fermé. Les autres sont en péril.
« Nous sommes à l'arrêt et nous n'avons pas été payés ! Nous sommes devenus dans l'incapacité de payer nos employés, la Steg et tous les intervenants. Même les banques ont arrêté de nous financer », a martelé le président de la Chambre des raffineurs d'huiles végétales Slim Ben Aissa. Rappelons que les raffineurs d'huiles végétales sont des prestataires de service. Il ne s'agit pas de compensations.
Le président de la Chambre d'embouteillage des huiles végétales, Mokhtar Ben Achour, a, pour sa part évoqué le calvaire des 9.000 emplois directs et indirects, qui sont à l'arrêt.
On doit également évoquer dans ce cadre que les pénuries ont touché le secteur industriel qui se trouve à l'arrêt. A titre d'exemple, deux filiales de la SFBT ont arrêté leur production par manque de sucre : SGBIA pendant deux jours et STBG pendant un jour. Idem Pour l'usine de biscuit de Saïda. Plusieurs employés des usines précitées se sont retrouvés ainsi en chômage technique et des salariés ont manifesté devant le siège du gouvernorat de Ben Arous pour dénoncer la gravité de la situation.
En outre, le manque de café, de sucre, d'eau minérale, etc. a perturbé le fonctionnement des cafés et salons de thé. L'approvisionnement en dent de scie du carburant, a aussi fait des siennes et il a occasionné des pertes de temps mais aussi des pertes financières notamment pour le transport non régulier (louages, taxis, taxis collectifs) ainsi que pour le transport de marchandises, les uns et les autres devant faire plusieurs stations-service pour trouver du carburant et puis subir de longues files d'attente.
Dans ce cadre aussi, il faut également évoquer le non-versement de la compensation ou la non-augmentation des marges. C'est le cas du secteur laitier, l'Etat n'ayant pas payé la compensation aux industriels depuis treize mois, quatorze en comptabilisant le mois de juillet 2022. Aujourd'hui, l'Etat doit aux quatre usines qui restent sur les huit qui existaient, 260 millions de dinars jusqu'à fin juin 2022. Ce qui a obligé les industriels à recourir à l'emprunt pour combler cet afflux de trésorerie manquant mais ils ont atteint les limites de leurs capacités d'emprunt.
Pire, le président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri), Maidani Dhaoui a soutenu que 35% du cheptel de vaches laitières a été cédé à la contrebande ou aux bouchers. Ce qui a entraîné la baisse de notre stock stratégique de lait de 50 millions de litres à 20 millions de litres, sachant que la consommation quotidienne est de l'ordre de 1,5 million de litres (soit un stock de moins de quinze jours de consommation).
Idem pour les boulangers. Ils avaient décidé de ne pas augmenter leurs salariés n'ayant pas reçu leur dus de la Caisse de compensation depuis plus de douze mois. Et la grève a été évitée de justesse, grâce à la promesse du ministère du Commerce et du Développement des exportations de verser une partie des dus des boulangers de la Caisse de compensation.
Même chose pour les stations-service qui refusent de signer l'avenant de l'augmentation salariale. Le gouvernement n'ayant pas augmenté leur marge bénéficiaire. En effet, sur les cinq augmentations successives du prix du carburant opérées depuis 2021, aucune hausse de la marge brute bénéficiaire des kiosques n'a été réalisée. Ainsi, leur marge est passée de 4,5% à 3,3%, soit un manque à gagner de 21 millimes par litre. Or, les professionnels ne réclament que 6,5 millimes de hausse, afin de faire face aux différentes hausses qu'ils ont subies et pour faire face à la prochaine augmentation salariale de leurs employés.
Il s'agit là d'une liste non-exhaustive des secteurs touchés.

Pendant ce temps, le gouvernement et l'UGTT poursuivent tranquillement leur bras de fer, alors que la survie du pays dépend de leur entente. De l'aveu même du porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi : l'accord que conclurait le gouvernement Bouden avec le Fonds monétaire international serait tributaire de celui qu'il conviendrait avec les parties sociales faisant référence aux négociations avec la Centrale syndicale.
Certes, les deux parties ont trouvé un terrain d'entente sur les augmentations salariales. Ils se seraient mis d'accord sur une augmentation salariale dans le secteur public et la fonction publique de 3,5% pour les trois années 2023, 2024 et 2025, avec comme condition que le versement commence début 2023.
Elles auraient convenu aussi une augmentation de 7% du SMIG à partir du mois d'octobre 2022.
Mais, jusqu'à l'heure de l'écriture de ce papier, motus et bouche cousue à propos des dossiers brulants dont dépendent l'accord avec le FMI : la restructuration des entreprises publiques et la baisse de la masse salariale. Rien n'a filtré à ce sujet capital alors que le temps presse : les ressources de l'Etat s'amenuisant à vue d'œil et qu'il est devenu incapable de faire face à ses obligations, du moins à une grande partie, le tout sachant que la Loi de finances 2022 a était bâtie sur l'hypothèse de la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI). Et donc, l'Etat a besoin de ses fonds pour clôturer le budget 2022.

Alors que les politiques sont dans leur tour d'ivoire loin des préoccupations réelles des Tunisiens, le citoyen bataille tous les jours pour assurer les moyens de subsistance. La vie du Tunisien s'est compliquée ces derniers mois et risque de se compliquer davantage si rien n'est fait. La conclusion d'un accord avec le FMI devient nécessaire et donc l'entente entre le gouvernement et l'UGTT. Les réformes à entreprendre sont devenues primordiales, car tout millime doit être utilisé à bon escient, surtout en cette période de crise et de manque de ressources publiques.


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