Le président du Syndicat des propriétaires de pharmacies privées, Naoufel Amira, a indiqué que la Tunisie traversait encore une pénurie de médicaments. Il a rappelé que cette situation persistait depuis 2018. Près de 300 médicaments sont actuellement concernés par ce phénomène. Intervenant le 6 avril 2023 durant « La Matinale » de Malek Khaledi sur Shems FM, Naoufel Amira a expliqué que ces chiffres étaient officiels et qu'il s'agissait de médicaments utilisés pour diverses maladies notamment celles classées comme étant chroniques. Il a précisé qu'une partie des médicaments avait été substituée par des génériques fabriqués en Tunisie. « Il n'y a pas d'alternatives à certains médicaments… La quête des médicaments est devenue un calvaire pour le malade… Les solutions sont difficiles à mettre en place et nécessitent un peu de temps… La cotisation de 6,75% au nom de l'assurance maladie sert à payer les pensions de retraite… Si ce prélèvement est directement effectué par la Cnam, la CNSS pourrait ne plus avoir les moyens de verser les pensions de retraite », a-t-il ajouté. Naoufel Amira a expliqué que les pharmacies fournissaient aux malades les médicaments génériques disponibles. Certains laboratoires pharmaceutiques, selon lui, ne répondent plus aux demandes des pharmaciens. Dans certains cas, les malades sont dans l'obligation de se réorienter vers le médecin traitant afin de changer de protocoles et de traitement. Naoufel Amira a, aussi, révélé qu'un véritable marché noir des médicaments s'était formé en Tunisie. Il a mis en garde contre la contrebande de médicaments. Il a expliqué que les médicaments acheminés vers la Tunisie par ses voies n'étaient pas contrôlés. « Il n'y a pas d'autres solutions… Nous avons choisi cette politique de monopolisation de l'importation de médicaments par l'Etat… La dette de la Pharmacie centrale s'élève à 800 millions de dinars », a-t-il rappelé.