Le membre du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Mounir Hssine, est revenu, durant la matinée du mercredi 12 avril 2023, sur les ondes de Express FM, sur les heurts entre les forces de l'ordre et des migrants subsahariens survenus, hier, au quartier des Berges du Lac 1 à Tunis. Des membres de la communauté subsaharienne se sont rassemblés, depuis plusieurs jours, devant le siège du Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR) à Tunis, en signe de protestation contre la poursuite des discours haineux et raciste à leur encontre, appelant à leur évacuation sans délai.
Ces derniers, en colère, ont jeté de projectiles sur la façade du siège de l'UNHCR. Les forces de l'ordre ont été obligées d'intervenir. Les migrants les ont accueillis à coups de pierres et de projectiles. Des affrontements ont eu lieu provoquant des dégradations importantes. Mounir Hssine a affirmé : « Nous avons reçu plusieurs témoignages reflétant la crise actuelle du pays face au phénomène de la migration illégale. Nous avons déjà noté que la Tunisie, qui est devenue un pays de transition, doit mettre en place des politiques migratoires claires, autrement, la situation serait plus compliquée ». Le membre du FTDES a dénoncé la violence de la part de toutes les parties et les agressions survenues à l'encontre des migrants irréguliers ou des demandeurs d'asile. Il a également dénoncé les attaques ayant causé des dommages aux voitures des citoyens. « Ces migrants, en sit-in, ont réclamé, depuis un moment, leur évacuation de la Tunisie vers n'importe quel autre pays. Le Haut-Commissariat, qui n'est pas parvenu à trouver un pays hôte pour ces réfugiés, doit assumer sa responsabilité », a déclaré l'intervenant. Et l'interviewé d'attirer l'attention sur l'intervention des forces de l'ordre pour traiter de la migration clandestine qui n'a pas résolu le problème. « Nous avons publié un communiqué démontrant que le nombre des victimes de la migration s'est particulièrement élevé, suite à la campagne du 21 février après le communiqué de la présidence de la République. La situation de la migration irrégulière s'est dégradée davantage » a fait savoir Mounir Hssine. Le membre du FTDES a également affirmé : « Le gouvernement tunisien doit trouver une solution radicale pour ces personnes ayant perdu leur travail et qui ont été expulsées de leurs domiciles » avant de poursuivre « il doit faire pression sur l'Union européenne pour accueillir ces migrants dont certains sont arrivés en Tunisie depuis 2010 et qui réclament leur évacuation ». M. Hssine a estimé : « Il y a une certaine lenteur dans le traitement de cette affaire de la part des pays européens qui adoptent une politique de distinction et de tri des dossiers des demandeurs d'asile ». Il convient de rappeler que le 31 mars dernier, des membres de la communauté subsaharienne en Tunisie, se sont rassemblés, devant le siège du UNHCR, où ils avaient scandé plusieurs slogans dont : « Nous ne sommes pas en sécurités en Tunisie », en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Nous voulons être évacués en urgence » ou encore « Libérer la voix des migrants ».