Le lobbyiste et ancien membre du bureau politique du mouvement Ennahdha, Radwan Masmoudi a annoncé la couleur dans un post publié, samedi 26 août 2023, sur les réseaux sociaux. Point de congrès du mouvement jusqu'à ce que Rached Ghannouchi, Ali Larayedh et Noureddine Bhiri soient libérés de prison ! Voilà ce qu'exigent certains dirigeants d'Ennahdha alors que le congrès a été officiellement annoncé pour fin octobre. « Nous considérons toute tentative d'organiser le congrès dans ces circonstances comme une tentative de putsch contre la direction légitime et contre la ligne révolutionnaire et anti-putschiste au sein du mouvement », a écrit Radwan Masmoudi au nom des opposés à la tenue du congrès. Dans un communiqué de presse officiel, Ennahdha avait évoqué le 3 août dernier un congrès « pour exprimer sa volonté de renouveler son offre politique et son futur programme national ». Le président du mouvement, Rached Ghannouchi, a été arrêté suite à une allocution prononcée durant une rencontre ramadanesque tenue le 15 avril 2023 par le Front de salut national. Celle-ci avait été diffusée et relayée sur les réseaux sociaux. Il a été arrêté le 17 avril 2023 et le juge d'instruction du 33e bureau près le Tribunal de première instance de Tunis a émis le 20 avril 2023 un mandat de dépôt à son encontre. Rached Ghannouchi est également poursuivi dans d'autres affaires, notamment celle d'Instalingo. Ali Larayedh, ancien chef du gouvernement, ancien Premier ministre, est impliqué dans l'affaire dite des réseaux d'embrigadement. Il n'aurait pas mis suffisamment de moyens pour empêcher les Tunisiens de rejoindre les réseaux terroristes en Syrie et en Irak. Il est détenu depuis le 19 décembre 2022. Noureddine Bhiri, chef du bloc du parti islamiste Ennahdha au parlement et ancien ministre de la Justice, est accusé d'avoir prononcé un speech hostile au régime lors d'une manifestation. Il est détenu depuis le 13 février 2023.