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Circulation routière : il faut bien plus que de nouvelles amendes !
Publié dans Business News le 28 - 11 - 2024

Les incivilités et les infractions routières observées quotidiennement sont cauchemardesques en Tunisie, aussi bien dans les grandes villes et les beaux quartiers que dans les petits villages et les quartiers populaires. N'ayant que la répression comme réponse à tout, l'Etat vient d'imaginer de nouvelles catégories d'infractions routières pour pénaliser les mauvais conducteurs.

Un conducteur qui grille un feu rouge, pénètre un sens interdit, stationne sa voiture dans une rue où le simple arrêt est interdit ou se gare en double file est une scène des plus ordinaires en Tunisie. Que ce soit à Tunis, Sfax (les pires), Bizerte, Djerba ou Ghomrassen, Mornag ou Kalâa Kebira, il y a toujours des conducteurs inciviques qui empoisonnent l'existence des autres conducteurs respectant religieusement le code de la route.
C'est un fait facilement démontrable : la majorité des conducteurs tunisiens sont respectueux de la signalisation routière et des règles basiques du « conduire-ensemble ». À un feu rouge, il y a toujours une dizaine de voitures qui respectent le feu et un ou deux qui le grillent. N'empêche, cette minorité incivique est comme le cheveu dans la soupe, et c'est elle qui donne l'impression que les routes tunisiennes (notamment à l'intérieur des grandes villes) sont invivables et insécurisées.

La répression, une solution facile mais limitée
Pour tenter de réduire ces infractions, l'Etat a trouvé la solution magique qu'il emploie à toutes les sauces : la répression.
L'article 45 du projet de loi de finances pour 2025 a ainsi introduit une révision majeure dans le classement des infractions routières ainsi que dans les montants des amendes correspondantes. Les infractions routières sont désormais regroupées en trois catégories, avec des amendes standardisées : vingt dinars pour les infractions de première catégorie ; quarante dinars pour les infractions de deuxième catégorie ; et soixante dinars pour les infractions de troisième catégorie. La liste détaillée des infractions par catégorie sera fixée ultérieurement par décret.

Questions fondamentales sur la responsabilité routière
Cette révision résoudra-t-elle les problèmes de circulation et mettra-t-elle fin aux incivilités ?
Le conducteur (aussi incivique soit-il) est-il l'unique responsable de la pénible circulation en Tunisie ? Les représentants de l'Etat sont-ils irréprochables dans leur comportement routier ?

Les réponses à ces trois questions montrent que l'Etat a aussi ses défaillances et porte une responsabilité dans le paysage urbain incivique.

L'exemple des campagnes de sensibilisation à l'étranger
Au vu des expériences comparées dans les autres pays, il a été démontré que la répression seule ne résoudra rien du tout. Il faut impérativement de grandes campagnes de communication pour sensibiliser les conducteurs, mais aussi les piétons, sur leur comportement sur la route.
La campagne ne doit pas toucher uniquement les médias ; elle doit également inclure l'affichage urbain, les écoles, collèges, lycées, facultés et même les mosquées. Allez dans n'importe quelle mosquée d'une grande ville, à l'heure de la prière hebdomadaire du vendredi, et vous constaterez le nombre impressionnant de voitures mal garées gênant la fluidité de la circulation. Les fidèles prieurs ne sont nullement dérangés de donner son droit au Bon Dieu tout en violant les droits de leurs compatriotes à jouir d'une route dégagée.

Les mairies et l'absence de policiers : des responsabilités partagées
En dépit de tout ce que l'on peut dire sur le stationnement anarchique des conducteurs inciviques, notamment en double file, ces conducteurs ne sont pas les seuls responsables de la situation.
Certaines artères commerciales manquent de parkings et de places disponibles pour se garer. Là, ce sont les mairies qui sont à l'origine du problème.
L'absence de policiers autour de ces artères, pour dissuader les conducteurs de se garer n'importe comment, explique aussi l'anarchie. Dans d'autres pays, les policiers municipaux circulent en vélo ou en trottinette électrique pour empêcher les conducteurs de stationner illégalement et dresser des amendes. Or, en Tunisie, il n'y a plus de police municipale. La police nationale et la police de circulation ne peuvent être partout et certainement pas dans les petites artères.

Les représentants de l'Etat ne donnent pas toujours l'exemple
Concernant la question de l'irréprochabilité des représentants de l'Etat, il est facile de constater que certains d'entre eux ne sont pas moins inciviques que les conducteurs.
Mettez-vous après 20 heures près de l'un des feux de signalisation de la Place Pasteur à Tunis et amusez-vous à compter le nombre de chauffeurs de bus de la Transtu (société publique) qui grillent le feu rouge. Il y en a un bon paquet, et le constat est quotidien, en dépit de la présence de policiers de circulation.

Dans plusieurs ronds-points de la capitale (et certainement d'autres villes), on trouve des policiers (aussi bien ceux de la circulation que ceux de la police nationale) près de leurs voitures garées à ces ronds-points, arrêtant sans raison apparente les voitures sous prétexte de contrôle routier de routine.
Deux points sont à relever concernant cette pratique courante de la police tunisienne. Premièrement, il est strictement interdit de se garer dans un rond-point. En stationnant leurs véhicules en plein rond-point, les policiers donnent le mauvais exemple et renvoient un signal négatif quant au respect de la loi. Ils empirent la situation en arrêtant les voitures, créant ainsi des embouteillages (et donc du stress et de l'incivisme). Deuxièmement, dans les pays développés, on n'arrête plus les voitures pour un simple contrôle de papiers. Il faut un motif sérieux pour qu'un policier arrête un véhicule.
Quant au contrôle des papiers, les policiers des pays développés sont munis de tablettes leur indiquant la situation de tout véhicule. En Tunisie, la police de circulation dispose de ces tablettes, mais elle les utilise après avoir arrêté le véhicule, et non avant.
On pourrait également parler des taxis conduits par des policiers-chauffards faisant des heures supplémentaires au noir, mais il manque de preuves sur ce point.

Alcool au volant : une autre responsabilité de l'Etat
Sur un autre registre, les contrôles des taux d'alcoolémie se sont multipliés ces derniers temps. A priori, c'est une excellente chose. Il faut une sévérité totale envers ces conducteurs éméchés, véritables tombeaux sur la route. Mais ici aussi, l'Etat porte une responsabilité.
L'absence de transports publics et de bars dans les quartiers résidentiels pousse les Tunisiens à se rendre dans les zones touristiques pour s'amuser, les obligeant ainsi à prendre des risques. Actuellement, les licences d'alcool sont octroyées de manière opaque par le ministère de l'Intérieur et rarement dans les zones résidentielles. Il suffirait de permettre à chacun de boire dans un bar de son quartier pour réduire le nombre de conducteurs éméchés.

Conclusion : l'exemplarité avant tout
La révision des catégories d'infractions routières est une avancée notable vers une meilleure discipline sur les routes tunisiennes, à l'image des pays civilisés.
Mais ce pas en avant, bien que nécessaire, reste insuffisant. La répression n'a jamais été la solution unique. L'Etat doit montrer l'exemple en premier.


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