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Affaire de complot : verdict lourd pour un procès léger
Publié dans Business News le 19 - 04 - 2025

Au bout de trois séances, toutes plus chaotiques les unes que les autres, le procès en première instance de l'affaire de complot contre l'Etat s'est achevé avec des verdicts lourds allant jusqu'à 66 ans de prison. Après une instruction bâclée, remplie d'aberrations, le procès a lui aussi été bâclé, en violant plusieurs droits fondamentaux des prévenus. On n'en avait pas besoin, mais le régime a tout fait pour prouver qu'il s'agit d'abord et avant tout d'un procès politique.

Que dire d'un procès où l'instruction a été bâclée au point qu'on en est arrivé à faire citer des morts, et où le procès lui-même a violé les droits fondamentaux des prévenus ? Des prévenus pas comme les autres, puisqu'on a une brochette de lobbyistes notoires, réputés pour leur patriotisme, et de grandes figures politiques reconnues pour leur militantisme.
Que dire du lobbyiste Kamel Letaïef, qui a passé toute sa vie à faire de la politique et à jouer aux faiseurs de rois ? Son influence sur la scène politique tunisienne est notoire et connue de tous depuis des décennies, tous régimes confondus. Cette influence des plus classiques, commune à tous les pays, qu'ils soient démocratiques ou despotiques, est assimilée désormais à du complotisme contre l'Etat en Tunisie, et la « justice » le sanctionne de 66 ans de prison.
Que dire de Mustapha Kamel Nabli, ancien ministre et ancien gouverneur de la Banque centrale, qui s'est totalement éloigné de la vie publique, mais qui se trouve malgré lui, sans avoir rien fait de concret et encore moins de répréhensible, condamné à 33 ans de prison ?
Que dire d'Ahmed Néjib Chebbi, brillant avocat, grand homme politique et éternel militant, qui a subi la prison sous Bourguiba (1956-1987), la répression sous Ben Ali (1987-2011) et le harcèlement sous la troïka (2011-2021) ? Le voilà condamné à 18 ans de prison pour le seul fait de s'être opposé au régime putschiste de Kaïs Saïed.
Que dire de Ayachi Hammami, Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi, Abdelhamid Jelassi, Khayam Turki ou encore de Karim Guellaty (actionnaire de Business News) tous réputés pour leur amour pour une Tunisie libre, indépendante, juste et démocratique ?
La liste des personnalités réputées pour leur sérieux et leur patriotisme est longue et n'aurait jamais dû exister. Sous d'autres cieux, ces personnalités condamnées à des décennies de prison auraient été décorées de la Légion d'honneur tant elles ont donné à la Tunisie. Elles le seront peut-être un jour. Sûrement.


Une instruction truffée d'aberrations
Avant même l'ouverture du procès, l'affaire du complot contre l'Etat portait déjà les stigmates d'un scandale judiciaire. Dès les premiers éléments de l'instruction, les incohérences, manipulations et violations de procédure s'enchaînent à un rythme qui ferait pâlir n'importe quelle justice digne de ce nom.
Premier fait ahurissant : des morts ont été cités dans l'instruction comme faisant partie du complot. C'est le cas de Bouali Mbarki qui a comploté en 2022 alors qu'il est décédé en 2020.
Autre incongruité tout aussi frappante : la rédaction même des procès-verbaux est chaotique et incohérente. Certaines dates sont impossibles ou contradictoires, et plusieurs prévenus ont affirmé avoir été interrogés alors qu'ils n'étaient même pas présents, voire encore incarcérés ailleurs au moment des faits supposés. Cela jette une lumière crue sur le manque de rigueur, voire la falsification délibérée des documents judiciaires.
Plus grave encore, les accusations reposent essentiellement sur des interprétations politiques, des conversations privées ou des relations supposées entre les accusés. Les faits reprochés sont vagues, les preuves inexistantes. On parle ici de "rencontres suspectes", de "proximité idéologique", ou encore de critiques exprimées contre le régime actuel, comme s'il s'agissait là de délits passibles de longues peines de prison.
Les atteintes aux droits de la défense sont également nombreuses. Des avocats ont été empêchés d'accéder à leurs clients, parfois pendant plusieurs jours. Certains prévenus n'ont même pas eu connaissance complète de leur dossier avant leur passage devant le juge. Les convocations ont souvent été faites de manière irrégulière, dans la précipitation, et parfois même sans motif clair.
Le summum de cette instruction kafkaïenne est atteint lorsqu'on découvre que les accusations les plus graves ont été formulées sans même entendre certains accusés, comme c'est le cas de Karim Guellaty, considéré comme en fuite, alors qu'il n'a pas cessé de voyager entre la Tunisie et l'étranger durant toute l'instruction et avant le procès. Plusieurs figures politiques de premier plan ont ainsi été directement envoyées devant la chambre criminelle sans avoir été formellement confrontées à leurs actes présumés. À aucun moment, il n'y a eu de confrontation, à aucun moment il n'y a eu présentation de pièces à conviction et le tout se repose sur les témoignages de deux anonymes XX et XXX.
Ce qui devait être une instruction sérieuse dans une affaire grave s'est transformé en montage grossier, où tout semble avoir été fait pour donner un vernis juridique à ce qui est, de toute évidence, une opération politique d'ampleur. À travers cette parodie d'enquête, le régime n'a pas simplement piétiné les règles élémentaires de justice ; il a inventé une nouvelle manière de criminaliser l'opposition.
Pour clôturer le tout, l'auteur de ce mauvais film, le juge d'instruction, s'est enfui à l'étranger et s'est trouvé lui-même accusé de complot contre l'Etat.

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Premier jour : le régime à la barre
Le procès du complot contre l'Etat s'ouvre le 4 mars 2025 dans une ambiance électrique, tendue, presque irréelle. Dès les premières minutes, ce n'est pas tant les accusés qui semblent sur le banc des prévenus, mais bien le régime lui-même.
Le symbole de cette mascarade judiciaire saute immédiatement aux yeux : l'interdiction faite aux journalistes et plusieurs autres confrères d'entrer dans la salle d'audience, alors même que le procès est censé être public. Ce manège se répètera au deuxième jour et atteindra son paroxysme au troisième jour.
À l'intérieur, la salle est surchargée. L'Etat a mobilisé une armada de policiers, bien plus visible que le dispositif judiciaire. Tout semble orchestré pour intimider et restreindre l'accès à l'information. Le procès ne s'ouvre pas dans la transparence, mais dans le verrouillage.
Les premières audiences révèlent très vite le vide sidéral du dossier. Plusieurs avocats dénoncent l'absence de preuves tangibles et soulignent que les interrogatoires semblent guidés par des intentions politiques plus que par une quête de vérité judiciaire.
Dans la salle, les regards sont graves. Beaucoup comprennent que ce procès ne sera ni équitable ni crédible, et que les jeux sont faits d'avance. La vérité judiciaire, elle, semble avoir quitté la salle dès le début de l'audience.

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Deuxième jour : une justice d'exception
La pression monte d'un cran le vendredi 11 avril 2025, pour le deuxième jour du procès. Le climat est encore plus tendu qu'à l'ouverture. L'ambiance est lourde, les visages fermés, et les dérives judiciaires s'accentuent. Ce jour-là, la justice tunisienne se déshonore un peu plus, sombrant dans une logique d'exception qui fait voler en éclats les fondements mêmes d'un procès équitable.
Dans la salle d'audience, le déséquilibre entre l'accusation et la défense est flagrant. Les juges ne prennent même pas la peine de cacher leur parti pris. Les avocats de la défense sont systématiquement interrompus, malmenés, méprisés. Les objections sont balayées d'un revers de main.
Le dossier judiciaire, quant à lui, continue d'étonner par sa vacuité. Les échanges portent sur des captures d'écran de conversations anodines, des liens supposés entre les accusés, des jugements de valeur ou de simples commentaires politiques. Aucun fait concret, aucune preuve matérielle sérieuse ne vient étayer les lourdes accusations de complot.
L'impression générale est glaçante : la justice semble mise au service d'une vengeance politique. Tout est fait pour broyer les accusés, pour les présenter comme des ennemis de l'Etat, quitte à inventer les faits et écraser les règles du droit. Dans cette salle d'audience, c'est la séparation des pouvoirs qui vacille, et la démocratie tunisienne qui tremble sur ses bases.

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Troisième jour : l'indignation des familles et des avocats
Vendredi 18 avril, la salle d'audience s'enfonce un peu plus dans l'absurde. Les avocats de la défense prennent la parole et dénoncent à l'unisson une véritable folie judiciaire. Le terme n'est pas choisi au hasard. Ce jour-là, ce sont les robes noires, généralement tenues à une réserve feutrée, qui s'érigent en lanceuses d'alerte.
Les témoignages affluent et tous convergent vers un même constat : ce procès est un naufrage du droit. Me Ayachi Hammami, l'un des avocats les plus en vue, est catégorique : « Le pouvoir est en train de criminaliser l'action politique légitime ». Il dénonce un système qui fait passer l'engagement, les convictions, et même les opinions, pour des actes subversifs.
Ce jour-là, la défense passe en revue l'ensemble des violations du droit à un procès équitable. Elle rappelle que certains accusés ont été entendus sans avocat, que des documents ont été versés au dossier sans être communiqués à la défense, et que les juges refusent systématiquement de répondre aux requêtes les plus élémentaires. On note également l'absence de toute hiérarchisation des responsabilités, avec des peines demandées à l'aveugle, comme si le tribunal lui-même ne distinguait plus les profils ni les faits.
Dans la salle, les juges gardent une posture froide, autoritaire, presque mécanique. Aucun échange réel, aucun débat, aucun questionnement en profondeur. La défense parle dans le vide, face à un mur de silence judiciaire. L'impression d'assister à une audience déjà jugée d'avance est omniprésente.
À un moment, un avocat s'exclame : « Ce procès est une insulte à la justice ! ». Un autre renchérit : « Nous sommes dans un théâtre de l'absurde où les règles sont fixées par le bourreau lui-même ». Le ton est grave, mais la conviction, elle, est intacte. Les avocats refusent de se taire, même s'ils savent que les dés sont pipés.
Ce troisième jour clôt une séquence hallucinante, où la forme judiciaire a été vidée de tout contenu juridique. Un procès où l'on juge sans preuve, où l'on interroge sans écouter, où l'on condamne sans comprendre. Une justice devenue spectacle, dont l'unique but semble être de réprimer et d'intimider, plus que de dire le droit.
Les familles des détenus politiques brisent le silence et montent au créneau. Elles dénoncent, dans une déclaration commune lue devant le tribunal, une mascarade judiciaire indigne d'un Etat de droit. Ce sont les proches qui, à défaut de pouvoir faire entendre les voix des détenus muselés, prennent la parole pour alerter l'opinion publique.
Hier, l'audience est marquée par un climat de douleur mêlée de colère, alors que les familles assistent à un procès qu'elles jugent inhumain, bâclé, et totalement biaisé. Leur communiqué est sans appel : ce procès est politique, et les condamnations à venir sont manifestement dictées par la volonté de vengeance du pouvoir exécutif, non par le droit.

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Un verdict de nuit pour une justice dans le noir
Il est cinq heures du matin, dans la nuit du vendredi au samedi 19 avril 2025, quand tombe le verdict. Une pluie de condamnations s'abat sur des dizaines de figures politiques tunisiennes parmi les plus respectées. Dans un pays normalement constitué, cette scène prêterait à la stupeur ; en Tunisie, elle semble devenir la nouvelle norme. Le régime agit dans la pénombre, fidèle à ses habitudes nocturnes, comme s'il fallait cacher les décisions les plus graves aux regards encore éveillés.
Mais ce qui s'est joué durant ces trois jours de procès dépasse de loin le seul cadre d'une audience. Ce n'est pas un verdict qui a été prononcé, c'est un acte de rupture entre la justice et l'Etat de droit.

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Le procès du complot contre l'Etat restera dans les annales non pour sa rigueur judiciaire, mais pour l'ampleur des violations des fondements mêmes du droit. D'un point de vue procédural, tout est à jeter. L'instruction, d'abord, n'a jamais été menée à charge et à décharge, comme l'exige toute enquête digne de ce nom. Elle s'est limitée à une traque à sens unique, à la recherche exclusive de culpabilités supposées, quitte à invoquer les morts, inventer des preuves, tordre les faits, effacer les droits. Le tout reposant sur les témoignages indirects de deux anonymes.
Aucune pièce à conviction digne de ce nom n'a été présentée. Aucun fait tangible, aucune preuve matérielle, aucun élément irréfutable. Juste des interprétations, des rapprochements politiques, des messages WhatsApp sortis de leur contexte, des relations sociales érigées en indices à charge.
Quant à l'audition des prévenus, elle relève du simulacre. Certains n'ont même jamais été entendus par la cour. D'autres ont été extraits de leur cellule sans être prévenus, ni accompagnés d'un avocat. Il n'y a eu aucune vraie confrontation entre témoins, aucune mise en lumière des contradictions, aucun échange qui permette de faire émerger la vérité d'un quelconque complot. Ce qui devait être un débat judiciaire s'est transformé en monologue accusatoire.
Et surtout, comment un procès aussi grave, aux implications aussi profondes, peut-il être bâclé en seulement trois séances ? Trois journées houleuses, chaotiques, verrouillées, où le pouvoir n'a même pas pris le soin de sauver les apparences. On a jugé vite, fort et mal. Et l'on a condamné des hommes et des femmes qui, dans une autre Tunisie, auraient été salués pour leur engagement, non punis pour leurs idées.
Ce n'est pas une justice d'exception que l'on a vue à l'œuvre. C'est une justice d'élimination. Une justice utilisée comme une arme contre l'opposition, comme une démonstration de force à l'adresse de tous les esprits libres, comme un avertissement à ceux qui oseraient penser autrement. C'est un message glaçant : plus besoin de preuves, il suffit de déplaire.
Le procès du complot contre l'Etat aurait pu être l'occasion d'affirmer la solidité des institutions, la rigueur des magistrats, l'indépendance des juges. Il n'a été que le théâtre lugubre d'une démocratie en chute libre, où l'on juge la dissidence et où l'on condamne le patriotisme.
Ce n'est pas un procès que la Tunisie vient de vivre, c'est un aveu. L'aveu d'un régime qui ne se maintient plus que par la peur. L'aveu d'un pouvoir qui, faute de légitimité, se drape dans l'autorité. Et l'aveu d'une justice devenue complice silencieuse — ou bruyamment zélée — d'une dérive que l'Histoire jugera, elle, sans appel.

Nizar Bahloul


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