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La vérité est un like comme les autres
Publié dans Business News le 06 - 05 - 2025

Facebook est devenu la plateforme sur laquelle tout se passe. À l'ère des fake news, des faits alternatifs et du « ma vérité contre la tienne », le réseau bleu agit comme un catalyseur de toutes les angoisses du pays.
Il fut un temps où l'on attendait les journaux, les conférences de presse, voire les communiqués officiels pour s'informer sur les affaires de l'Etat. Ce temps est révolu. Aujourd'hui, tout se passe sur Facebook. L'agenda présidentiel ? Une vidéo nocturne accompagnée d'une légende laconique. Les décisions politiques ? Un communiqué expéditif à 5h33 du matin. Les messages à la nation ? Quelques lignes glissées lors d'une rencontre avec un ministre, publiées après 23 heures. Désormais, le pouvoir n'a plus de pilier, il a une page fan. Plus besoin de journalistes ni de chaînes d'information : Facebook est devenu le cœur, le cerveau et le mégaphone de la République.

Le réseau de toutes les manipulations
Face à la diabolisation croissante des médias « traditionnels » – qui, en quatorze mois de révolution-bébé, ont été méthodiquement discrédités – le réseau de Zuckerberg, celui des Boomers et des Millennials qui n'ont pas grandi avec un smartphone greffé à la main, s'est imposé comme l'unique source de vérité. Il éclipse les institutions, relègue au second plan les porte-parole officiels, et façonne l'opinion en temps réel.
À leur place, des pages pro-régime aux noms obscurs mais à l'audience massive, qui distillent à la fois secrets d'Etat et rumeurs de caniveau. Un mélange détonnant où l'intox flirte avec l'exclusivité, et où certaines « révélations » précèdent étrangement les décisions judiciaires. Le juge ? Lui aussi souvent spoilé sur des affaires qu'il n'a même pas encore instruites. Les avocats auront beau crier à la désinformation, appeler à la retenue, réclamer l'attente du verdict officiel : la « vérité » a déjà été commentée, partagée, likée.
Au milieu de cette jungle numérique, certains se distinguent par une notoriété hors norme. Parmi eux : Riadh Jrad. Autrefois inconnu, il est devenu le porte-voix officieux du régime, comblant à lui seul le vide sidéral de la parole présidentielle. Il devance les annonces, commente les silences, répond aux critiques, et semble disposer d'un abonnement illimité aux coulisses du pouvoir. Il ne parle pas pour le Président : il parle à sa place.
Mieux encore, il engrange des likes et des centaines de commentaires d'internautes buvant ses paroles comme celles d'un messie éclairé. Il suffit qu'un média publie une image ou une info qui déplaît pour qu'il dégaine ses abonnés et serve « la vérité, la seule et l'unique ». À coups de vidéos montées, de photos recadrées et de textes commentés, toute version contradictoire devient impensable.

Fake news d'Etat ?
Pas plus tard qu'hier soir, une de ces pages annonçait, dans une ambiance de thriller, la prise de parole imminente d'un fugitif légendaire, « l'une des personnes les plus recherchées du pays ». Les internautes frémissent, les curieux rafraîchissent. À l'arrivée ? Une vidéo poussiéreuse de neuf ans : Kaouther Zantour interviewe Sakher El Materi, qui évoque, très sérieusement, son possible retour au bercail, aidé par « le contexte actuel ». Que cherche-t-on à faire croire ?
Il y a quelques jours à peine, un autre scandale éclatait sur Facebook, après que l'avocate de Rayen Khelif a dénoncé des actes de torture. En quelques heures, le ministère de la Justice réagit – sur Facebook, bien sûr – pour nier, dénigrer, accuser. Les internautes fulminent et la société civile, elle, riposte immédiatement en publiant témoignages et condamnations sur ses propres pages. Encore une fois, tout est parti d'un simple post.

La vérité est un like comme les autres
Face à la toute-puissance du réseau bleu, le pouvoir resserre la vis… mais à sens unique. Influenceurs, journalistes, citoyens : tous peuvent être poursuivis pour « calomnies » ou « diffamation » grâce au magique décret 54. En 2023 déjà, le Président déplorait que « les réseaux sociaux soient utilisés pour diffuser de fausses informations, propager des rumeurs, salir des réputations, calomnier, diffamer de hauts responsables de l'Etat ». Il menaçait alors de « prendre les mesures nécessaires ».
Reste une question, simple en apparence, vertigineuse en réalité : qui contrôle cette mécanique bien huilée, qui dicte le récit en temps réel ? Derrière chaque publication virale, chaque vidéo partagée, se cachent des stratégies redoutablement efficaces. Facebook n'est plus un simple outil de communication : c'est un levier de pouvoir. Son rôle joué lors des élections n'est plus à présenter. Dans ce nouvel ordre numérique, le vrai devient flou, le faux devient roi, et le mensonge devient viral...


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