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La tendance est internationale et la Tunisie n'y échappe pas
Publié dans Business News le 07 - 02 - 2008

Sigma a annoncé dernièrement la chute de l'ordre de 14,6% des insertions publicitaires dans les supports presse papier en Tunisie.
En France, le Figaro va supprimer entre 10 % et 13% de ses effectifs pour revenir dans le vert.
En même temps que l'on parie un peu partout sur Internet (le cas de Microsoft voulant acheter Yahoo est édifiant), et la croissance de la publicité en ligne, on remarque un net recul (et pas uniquement en Tunisie ou en France) de la presse papier. Y a-t-il une crise et si oui, comment y remédier ?
Après Libération, Le Monde, La Tribune, France Soir, c'est au tour du Figaro de faire face à un plan d'économies. La presse papier en France est déficitaire et son lectorat diminue. Pour le cas du Figaro, ce sont 10,5 millions d'euros (18,8 millions de dinars) de déficit pour l'année 2007. Les annonceurs deviennent frileux et sont de plus en plus attirés par la télévision et l'Internet.
Idem côté lectorat. Les Français passent de plus en plus de temps devant la télévision et sur Internet et la diffusion de la presse quotidienne nationale s'est érodée de 10 % entre 2000 et 2007.
En Tunisie, la situation est peut-être meilleure, mais elle n'est pas florissante. Posez la question au premier directeur de journal privé sérieux et il vous le confirmera.
Les chiffres de Sigma Conseil dévoilés le 19 janvier l'attestent. Et même si ces chiffres sont contestés, on n'entend pas de responsables de presse dire que les résultats de Sigma sont sousestimés. C'est tout le contraire. Au meilleur des cas, donc, la publicité pour les supports papier a diminué de 14,6% en 2007. Celle des hebdomadaires a reculé de 17,8%, les quotidiens de 11,3% et les magazines de … 32,5% !
La base monitoring de Sigma est constituée de dix quotidiens, 16 hebdos et 22 magazines. Autant dire tous les titres sérieux de la place.
La tendance est internationale, nous affirme M. Hassen Zargouni, patron de Sigma, et seuls ceux qui ont créé de nouveaux produits ont réussi à équilibrer les comptes. Il cite l'exemple de l'Italie et de l'Espagne (rejoints tardivement par la France) dont les journaux et magazines proposent régulièrement à leurs lecteurs des « gadgets » gratuits avec leur exemplaire. Les magazines pour enfants sont devenus champions du genre. Mais même les plus grands n'y échappent pas. Le meilleur exemple est celui d'El Pais en Espagne. Très souvent, on propose des livres, des DVDs et même des encyclopédies gratuitement ou pour des pacotilles pour booster les ventes. Et ça marche ! Car, les clients dans les kiosques achètent de plus en plus le magazine pour avoir le cadeau. Le magazine en question aura profité de l'occasion pour faire (re) découvrir son support.
Cette tendance est actuellement timide, voire inexistante, en Tunisie. Il n'en demeure pas moins que les patrons de journaux essaient de faire preuve d'ingéniosité pour booster les ventes. Dans la presse people, il y a ceux qui offrent des posters et axent sur les titres polémiques.
Dans la presse sérieuse et visant l'intelligentsia et les décideurs, on propose des magazines visant un lectorat différent du public cible. Il en est ainsi pour le magazine Réalités, suivie par la suite par le nouveau né l'Expression, qui proposent mensuellement un supplément destiné aux femmes. Ils ont été précédés par le quotidien La Presse qui propose chaque semaine différents suppléments (Economie, Magazine, Technologies, etc). Idem pour les quotidiens le Temps et Assabah avec des suppléments gratuits ciblant d'autres types de lectorat.
L'expérience, au vu de sa durée, semble réussir, mais elle semble aussi insuffisante d'où la nécessité de faire preuve d'encore plus d'ingéniosité. M. Zargouni le fait remarquer d'ailleurs. Le magazine Réalités organise depuis plusieurs années des forums annuels thématiques qui se veulent être des Davos du Sud. Idem, pour le magazine l'Economiste Maghrébin qui a tenté avec succès également l'expérience quelques mois plus tard. L'un et l'autre réussissent à attirer chaque année les plus grands experts internationaux et plusieurs ministres (en exercice ou ayant exercé) à ces forums annuels. L'expérience ayant été positive, l'un et l'autre ont parié sur l'organisation de tables rondes et conférences présidées souvent par des ministres autour d'un thème d'actualité donné.
Est-ce suffisant et la presse papier peut-elle continuer à agir ainsi longuement ? Le lectorat et notamment les nouvelles générations, sont de moins en moins tentés par acheter leurs lectures. « L'information se trouve sur le net et à la télé. Pourquoi achètera-t-on un journal ou un magazine pour la lire ? », nous dit-on. Quand on réplique que certains journaux et magazines sont des institutions avec des lignes éditoriales, des idées et des courants de pensée et dont les journalistes prennent très souvent le recul nécessaire par rapport à l'information et l'analyse, l'argument ne tient pas (ou ne tient plus) debout. « Avec la multiplicité des sources d'informations, des chaînes, des blogs, nous réussissons à avoir notre propre opinion et les meilleures analyses, sans passer systématiquement par la case kiosque à journaux », nous réplique-t-on tout en faisant remarquer que les opinions des plus grands éditorialistes et rédacteurs en chef (c'est le cas du Nouvel Obs, l'Express, Challenges, Jeune Afrique) sont déjà présentes sur les blogs. Avis qu'on retrouve notamment chez les 40 ans et moins appelés à être les décideurs (et clients) de demain. La tendance est de toute façon déjà là en Europe et en Amérique.
Ridha Kéfi, rédacteur en chef de l'Expression, refuse de parler de crise. Son magazine connait une courbe de ventes ascendante depuis son démarrage il y a trois mois et elle est conforme aux objectifs de départ. Le jeune magazine arabophone Haqaïq semble réussir également à attirer un bon nombre de lecteurs et d'annonceurs depuis son démarrage il y a quelques mois.
Il n'y a donc pas de crise en Tunisie contrairement à celle observée ailleurs ? « On parle de crise quand on a de grands tirages et de grands coûts salariaux, nous répond M. Kéfi. En Tunisie, le coût n'est pas aussi important qu'en Europe et Internet ne s'est pas encore suffisamment développé ce qui fait que les répercussions sont moindres ».
Il n'en demeure pas moins que la menace est là et elle commence à être sérieuse au vu de ce qui se passe un peu partout dans le monde et des derniers chiffres de Sigma. Le patron de Sigma n'hésite d'ailleurs pas à attirer l'attention sur cette tendance à la baisse qui pourrait être un signal d'alarme. Il est impératif de donner plus de moyens aux journaux (encourager la presse de qualité par exemple, comme cela se fait en France) pour qu'elle perdure et ne soit pas menacée par les nouveaux médias et les médias venus d'ailleurs. Nous pensons particulièrement aux Jazira et Rotana.
Ce rôle revient, comme ailleurs, à l'Etat puisque le paysage médiatique reflète l'image de tout le pays.
Caricature de Plantu Nizar BAHLOUL


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