L'avocate Afef Zarroug a annoncé, mercredi 23 juillet 2025, l'annulation de la condamnation du prisonnier de Gafsa, sanctionné pour avoir refusé de regarder les activités présidentielles diffusées dans la prison du gouvernorat en question. Me Zarroug est revenue, dans un post publié sur Facebook, sur l'affaire du détenu condamné à six mois de prison à Gafsa pour avoir refusé de suivre une émission télévisée retransmettant des activités du président de la République. Elle a salué la décision judiciaire, qui a annulé le jugement initial pour vice de procédure. Selon elle, ce verdict constitue une victoire de la justice et confirme la crédibilité de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH), dont la section locale avait dénoncé l'affaire dès le départ. L'avocate a rappelé que, depuis la publication du communiqué de la section de Gafsa de la LTDH, l'organisation avait essuyé de nombreuses attaques remettant en question son intégrité et ses motivations. Elle a précisé que ses membres avaient choisi de ne pas répondre à ces critiques, préférant laisser la justice trancher. À ses yeux, le non-lieu constitue la meilleure preuve que la Ligue avait raison et que ses prises de position reposaient sur des principes solides. Dans son message, Afef Zarroug a dénoncé ceux qui ont tenté de banaliser ou de justifier la condamnation initiale du détenu, les accusant de vouloir couvrir une injustice manifeste. Elle a réaffirmé l'engagement de la LTDH en faveur des libertés fondamentales, y compris dans les lieux les plus marginalisés comme les prisons, soulignant que la ligne de conduite de l'organisation reste constante et assumée. Par cette publication, l'avocate a voulu adresser un signal politique et moral fort, dans un contexte où les organisations de défense des droits sont régulièrement mises en cause. « Continuez à justifier ce qui ne peut l'être, mais notre boussole, à nous, reste claire… », a-t-elle conclu. Pour rappel, la section de Gafsa de la Ligue tunisienne des droits de l'homme avait dénoncé la condamnation à six mois de prison d'un détenu pour avoir refusé de regarder, depuis sa cellule, une émission télévisée montrant des activités présidentielles. L'affaire avait été initiée sur la base de l'article 67 du Code pénal, puis requalifiée en « atteinte aux bonnes mœurs », après que le détenu a exprimé sa colère contre le président, qu'il tient pour responsable de son expulsion d'Italie. La LTDH avait critiqué la sévérité et la rapidité de la procédure, dénonçant une instrumentalisation de la justice pour étouffer la contestation, même en prison, et alertant sur une dérive autoritaire de plus en plus marquée du pouvoir judiciaire.