L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a réagi aux allégations relayées ces derniers jours concernant la rémunération de son secrétaire général, Noureddine Taboubi. Dans une mise au point publiée sur sa page officielle sur Facebook, la centrale syndicale a précisé que la prime mensuelle perçue par Noureddine Taboubi et les membres du bureau exécutif n'excède pas 250 dinars. L'organisation syndicale a dénoncé des rumeurs « trompeuses », qui avancent un revenu de trente mille dinars mensuels pour son secrétaire général, assurant qu'il s'agit d'une pure manipulation.
Cette clarification intervient alors que le climat politique se tend entre le pouvoir et le syndicat. Le président de la République, Kaïs Saïed, est revenu à la charge le vendredi 15 août au soir, déclarant que « la Tunisie vit des moments historiques, des moments de démarcation entre ceux qui se sont rangés aux côtés du peuple et de ses revendications légitimes et ceux qui se sont alignés du côté opposé, lesquels paraissent unis en apparence mais sont en réalité divisés ». Il a rappelé que les réformes sociales déjà entreprises et celles en cours ont pour objectif de répondre aux revendications légitimes en matière d'emploi, de liberté et de dignité nationale. Le chef de l'Etat a par ailleurs assuré qu'il n'existe « aucune intention de régler des comptes avec qui que ce soit », mais a insisté sur la nécessité de rendre des comptes et de « récupérer le moindre millime appartenant au peuple tunisien ». Dans une allusion claire à l'UGTT, Kaïs Saïed a ajouté : « Il n'est permis à quiconque de se substituer à l'Etat, que ce soit dans une adhésion forcée ou dans un financement contraint ».
Après la décision gouvernementale d'annuler la mise à disposition syndicale des agents publics, certains observateurs estiment que la prochaine étape pourrait être l'interdiction du système de prélèvements des cotisations syndicales. Un mécanisme qui, bien qu'opérant via les salaires, repose sur une adhésion volontaire : il ne peut être activé qu'après signature de l'adhérent autorisant le débit.