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La Tunisie risque-t-elle la fuite de ses cerveaux?
Publié dans Business News le 27 - 10 - 2008

La nouvelle règlementation canadienne prévoyant l'octroi de permis de travail aux étudiants étrangers, en marge de leur formation et après l'obtention des diplômes a été présentée à l'occasion de la 8ème édition du Salon canadien de l'Education en Tunisie qui se tient depuis le 24 octobre à Tunis et à Sousse.
Une offensive de charme ciblant les têtes tunisiennes bien faites, qui risque de faire le lit d'une "fuite de cerveaux" de nature à soulager des pays en voie de développement et émergents, comme la Tunisie, de leurs compétences, formées aux frais de la princesse.
L'ambassadeur du Canada à Tunis, Bruno Picard, a présenté, vendredi 24 octobre 2008, la nouvelle règlementation relative au séjour des étudiants étrangers dans son pays. Les étudiants étrangers inscrits à temps plein pendant au moins six des 12 mois, précédant la date de la demande d'un permis de travail et ayant des résultats scolaires satisfaisants, peuvent désormais travailler hors campus pendant un maximum de 20 heures, par semaine, au cours de l'année universitaire ou à temps plein pendant les vacances.
Avantage encore plus alléchant : le Canada offre également aux étudiants étrangers qui ont obtenu leurs diplômes la possibilité de parfaire leur formation académique, en accédant au marché du travail de ce pays nanti d'Amérique du Nord. Ces têtes bien faites peuvent désormais obtenir un permis de travail ouvert d'une durée maximale de trois ans. Auparavant, la législtion canadienne ne permettait aux étudiants étrangers de travailler que sur les campus universitaires. « Ces mesures sont destinées à permettre aux étudiants étrangers d'acquérir une expérience professionnelle précieuse après avoir complété avec succès leurs programmes d'études au Canada», a expliqué M. Picard lors d'une conférence de presse, indiquant que le nombre des univeristés canadiennes qui participent à la 8ème édition du Salon canadien de l'Education en Tunisie a atteint le chiffre record de 24 établissements. Et l'ambassadeur de renchérir : « la nouvelle règlementation offre deux avantages aux étudiants étrangers: gagner de l'argent et surtout acquérir une expérience de travail nord-américaine».
Cette possibilité d'une « combinaison gagnante » travail et études est de nature à permettre à beaucoup d'étudiants tunisiens de larguer les amarres vers le Canada puisque le coût élevé des études à l'étranger constitue souvent un handicap majeur pour des milliers d'entre eux. L'Ambassadeur du Canada a d'ailleurs précisé que les coûts annuels d'installation des étudiants au Canada s'élèvent en moyenne à près de 25.000 dinars tunisiens, même s'ils varient en fonction des droits de scolarité exigés par les univesités. Il a également noté, au passage, que 120 exemptions de droits d'inscription sont accordées chaque année à des étudiants tunisiens par le gouvernement québécois.
M. Picard a, d'autre part, fait remarquer que les établissements d'enseignement canadiens « sont heureux d'accueillir en grand nombre les étudiants tunisiens, car la majorité d'entre eux font honneur à la Tunisie par leur sérieux tant dans leur vie estudiantine que dans leur vie personnelle ».
Concernant le nombre d'étudiants tunisiens installés au Canada, il a précisé qu'il s'élève à plus de deux mille. « Le nombre de visas accordés durant les quatre dernières années est passé de 400 nouveaux visas émis en 2005 à 600 en 2008, soit une progression de 50 % sur 4 ans », a indiqué l'ambassadeur. Et le risque de fuite des cerveaux dans tout cela ?
Visiblement, M. Picard n'apprécie pas le terme. « Pouquoi tient-on à parler d'élites et de fuite de cerveaux alors qu'il s'agit d'une coopération mutuellement profitable », s'est-il interrogé, mettant en avant une « cinquantaine d'accords de coopération entre des universités canadiennes et des établissements tunisiens ».
Les déclarations du ministre canadien de la citoyenneté et de l'immigration, Diane Finley, sont pourtant sans équivoques sur les intentions du Canada de cueillir le fruit de longues années de formation assurée par les caisses de pays en voie de développement. « Le gouvernement veut qu'un plus grand nombre d'étudiants étrangers choisissent le Canada. Les permis de travail ouverts, maintenant valides pour une plus longue période, permettront aux étudiants étrangers d'acquérir plus facilement une expérience de travail au Canada et de perfectionner leurs compétences. Ces modifications rendront le Canada plus attrayant et nous aideront à garder les étudiants étrangers au Canada », a ainsi précisé le ministre dans un communiqué publié sur le site web de son département. Et d'ajouter : « À long terme, le Canada en sortira gagnant puisque l'expérience professionnelle que les diplômés acquerront leur permettra de satisfaire aux exigences relatives à la résidence permanente au Canada (…).
Les modifications annoncées dans le programme de permis de travail accordés aux étudiants étrangers contribueront donc à créer un bassin de candidats qui, grâce à l'expérience de travail qu'ils auront acquise, pourront immigrer plus facilement au Canada. Notre capacité à garder les étudiants étrangers ayant obtenu un diplôme, acquis une expérience de travail au Canada et s'étant familiarisés avec la société canadienne, nous permettra d'accroître notre compétitivité, ce qui profitera à l'ensemble du Canada. ».
Les propos sont fort explicites. Il faudrait ajouter que la citoyenneté canadienne peut être accordée au bout de trois ans et l'étudiant n'a donc plus besoin de renouveler son permis de travail temporaire, puisqu'il aura, entre-temps, déposé une demande pour obtenir la nationalité canadienne.
Même si aucune étude sur le coût de la fuite des cerveaux n'a été réalisée en Tunisie, le nombre des compétences tunisiennes exerçant sous d'autres cieux plus rémunérateurs est estimé à 10.000. A l'échelle africaine, l'Organisation Internationale pour les migrations (OIM) enregistre chaque année quelque 20 000 départs d'Africains hautement qualifiés vers les pays du Nord, plus attractifs en matière de salaires et de niveau de vie. Un chiffre sous-évalué par rapport à celui que l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) répertorie au sein de ses Etats membres : plus d'un million d'Africains titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur. Principaux domaines touchés : la santé et l'éducation, des secteurs clés en matière de développement durable
Cette fuite de cerveaux coûte environ 4 milliards de dollars par an au continent noir, car, pour la compenser, gouvernements, entreprises d'Etat ou privées sont contraints de faire appel à des experts internationaux. A l'image de cette équipe de médecins chinois qui vient de s'installer en Tunisie. D'où l'importance d'accords d'immigration concertée fixant des quotas d'entrées et des profils de la main d'œuvre recherchée comme celui ratifié en avril dernier entre la France et la Tunisie. Tout autre moyen d'incitation des élites au départ serait un pillage des ressources des pays en voie de développement, dès lors qu'il n'est pas concerté entre les gouvernements.


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