L'économie tunisienne a réussi à se maintenir en dépit d'une conjoncture internationale difficile. Elle a fait preuve d'adaptation aux mutations internationales. Les résultats attendus pour 2008 sont globalement positifs, mais se situent en deçà des objectifs fixés dans le 11ème plan. Pour l'année 2009, l'heure est à la vigilance et à la prudence en vue de concrétiser les objectifs fixés. Aussi, les trois moteurs essentiels de la croissance, à savoir les investissements, les exportations et la consommation, seront-ils consolidés par des politiques, des mesures et des programmes spécifiques. Il s'agit en fait de maintenir le rythme de croisière tout en faisant face à la crise qui s'installe dans les pays occidentaux et à la flambée, sans précédent, des prix de première nécessité. L'année 2009 est considérée comme une année capitale pour la Tunisie. C'est la troisième année d'exécution du 11ème plan. C'est une année électorale. Elle est également la dernière année d'exécution du programme présidentiel pour la Tunisie de demain. Une année encore plus capitale si l'on envisage les répercussions de la crise financière et économique internationale. Les retombées de la crise risqueraient d'affecter l'économie nationale. L'impact à redouter vient, principalement du ralentissement de la croissance mondiale, de la baisse de la demande internationale, et forcément des Investissements Directs Etrangers (IDE). D'où, des répercussions attendues sur les exportations nationales, sur les IDE en Tunisie et par la même sur la croissance en général. En tout état de cause, la Tunisie a apporté des rectifications au budget économique 2009. Les mesures prises tiennent compte de l'évolution de la conjoncture internationale. Néanmoins, elle maintient ses priorités dont en première ligne, l'impératif de hisser la Tunisie au rang des pays développés, de tenter d'atteindre des paliers supérieurs de croissance en vue de créer de emplois et de répondre aux demandes additionnelles dont le nombre ne cesse d'augmenter d'année en année. La relation étant organique entre la croissance et l'emploi, la vision et les orientations stratégiques du schéma de développement pour l'année 2009 s'articulent autour de l'emploi, de la promotion de l'investissement privé, des exportations et du maintien des équilibres micro et macro économiques. Pour ce faire, il serait judicieux de confirmer, voire d'améliorer les résultats enregistrés en 2008. Ces résultats constituent une base positive pour qu'en 2009 l'on fasse mieux et ce, via la mobilisation de toutes les énergies et de toutes les ressources nécessaires à la préservation de la dynamique économique. Il convient de tenter de concrétiser l'objectif de croissance prévu pour l'année prochaine à savoir 6,3%. Car, ceci permettrait de satisfaire aux 84 mille demandes additionnelles d'emploi, dont plus de la moitié émane des diplômés du supérieur. Les prévisions, pour l'année 2009 tablent sur le développement du secteur des industries manufacturières de l'ordre de 5%, grâce principalement à la valeur ajoutée du secteur des industries mécaniques et électroniques (IME), ainsi que celle de l'industrie non manufacturière (9,8%). Par ailleurs, on compte beaucoup, au cours de l'année 2009, sur l'évolution du secteur des services de 8,1%, ainsi que sur le développement des investissements globaux de l'ordre de 9,9%. Aussi, la contribution des Investissements au PIB passerait-elle de 25,1%, attendus en 2008, à 26,7%. Sans oublier que les prévisions relatives aux exportations escomptent une évolution de 6,4%, contre une croissance des importations de 6,3%. D'un autre côté, le schéma de développement adopté pour l'année 2009 envisage de réduire le chômage et d'améliorer le taux d'encadrement, l'accroissement de la productivité globale des facteurs (PGF), qui constituerait la première source de croissance pendant toute la période d'exécution du 11ème plan de développement. A cela s'ajoute, la consolidation de la compétitivité de l'économie nationale en vue d'une plus grande intégration à la mondialisation. Dans tous les cas de figure, la Tunisie, forte de résultats enregistrés en 2008, aborde l'année 2009 avec confiance. Néanmoins, elle reste vigilante. Car, l'année 2009 demeure une année particulière, outre le fait que c'est la dernière année d'exécution du programme présidentiel pour la Tunisie de demain. Elle est la troisième année d'exécution du 11ème plan de développement (2007/2011) et l'année de référence pour l'élaboration du plan glissant pour la période 2010/2014. A ces dates phares, au cours de l'année 2009, la Tunisie est appelée à relever des défis et non des moindres, dont en première ligne, l'obligation de réussir à s'adapter davantage à un contexte international caractérisé par une incertitude qui s'accentuera, à la lumière de la crise économique internationale qui s'installe dans les pays occidentaux et notamment européens. D'autre part, les demandes additionnelles d'emplois sont appelées à augmenter, dont 55% émanant des diplômés du supérieur. En 2009, les efforts seront concentrés sur la réalisation de paliers supérieurs de croissance pour, justement, répondre à ces demandes. D'où, la nécessité de renforcer et de promouvoir davantage les activités à haute valeur ajoutée, les exportations, et la compétitivité économique, sans oublier, cela va sans dire, la promotion des investissements privés notamment, étrangers. La Tunisie veillera, par ailleurs, au cours de l'année prochaine à la préservation des équilibres financiers extérieurs, pour garantir la pérennité de la croissance tout en préservant le rôle important assuré par le budget de l'Etat, notamment le secteur public, en accélérant l'investissement dans l'infrastructure de base et des ressources humaines ainsi que dans l'amélioration de l'environnement des affaires, en vue d'accélérer et de favoriser la création d'entreprises. Ceci dit, du côté social les efforts seront centrés sur l'amélioration du revenu par habitant (pus de 5000 dinars), de préserver le pouvoir d'achat et de répondre aux préoccupations des jeunes, telles que conçues par les jeunes eux-mêmes. Le pacte national a marqué la fin l'année (2008) du dialogue avec les jeunes. Parallèlement, la qualité de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique ainsi que du système de la formation professionnelle doit être améliorée, en vue de mieux répondre aux besoins du marché et des entreprises en compétences et en main d'uvre.