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Le hold-up des banquiers
Publié dans Business News le 15 - 02 - 2010

Ils sont deux banquiers. L'un s'appelle Sami N., il est né en 1970 et travaille à la BH. L'autre Adel A., il est né en 1963 et travaille à Attijari Bank depuis 1985.
A part qu'ils soient banquiers tous les deux, leur autre point commun est leur tentative échouée de faire main basse sur le fourgon de transport de fonds, en décembre dernier. Affaire relatée par Walid Ahmed Ferchichi dans son article paru vendredi dernier.
Le duo (avec des complices) a réussi des hold-up par le passé. Et comme 100% des délinquants, ils pensaient qu'ils pouvaient continuer leur œuvre sans être attrapés. Erreur. Le banditisme s'est modernisé, mais la police aussi. A l'instar de toute la société, à l'exception de ses médias, puisque nous sommes restés à la traîne. Pareille affaire aurait dû ouvrir le 20-Heures et faire l'objet de débats télévisés. Hélas, nos débats préfèrent s'occuper de foot.
Qu'est-ce qui a poussé deux banquiers, chefs de famille, au casier judiciaire vierge, titularisés, bien rémunérés et à l'avenir assuré à risquer ainsi leur carrière et condamner leur avenir ? N'étant ni psychologue, ni sociologue, je ne pourrai me prononcer.
Seulement voilà, le duo a une circonstance atténuante. Je doute qu'elle jouera en leur faveur lorsqu'ils passeront devant le juge, mais je l'expose quand-même.
Ces deux banquiers étaient, de par leurs fonctions, habitués à faire des hold-up quotidiens sur nos comptes bancaires. La liste est longue : agios, commissions, retenues, frais de gestion, intérêts de découvert, pénalités d'impayés, pénalités de retard, sans parler des taux exorbitants de certains crédits et de certains produits (comme le revolving). En bref, nos deux agents avaient ras le bol de soutirer les honnêtes gens que nous sommes.
Ils étaient, à vrai dire, obligés par leurs patrons, eux-mêmes obligés par leurs actionnaires, eux-mêmes obligés par le système bancaire mondial.
Justiciers dans l'âme, ils se sont dits et pourquoi ne pas donner une bonne leçon à ce système en lui soutirant une grosse somme de la manière la plus spectaculaire ?
Ce n'est que justice après tout ! Qui va plaindre une banque victime d'un hold-up ?
Ses clients ? Ils seront les premiers ravis, puisqu'ils sont eux-mêmes victimes quotidiens de cette même banque !
Ses actionnaires ? Même pas ! Leur banque gagne tellement d'argent sur le dos de ses clients qu'elle n'est pas à quelques millions près.
Ses employés ? Non plus ! Ils voient passer tellement d'argent dans le compte de leur employeur, alors qu'on ne leur verse que des "pacotilles" comme salaire (tout est relatif !), qu'ils vont se dire ce n'est que justice.
Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais dans les œuvres hollywoodiennes, on a toujours une certaine sympathie pour les Al Pacino, Robert de Niro ou Brad Pitt lorsqu'ils incarnent le personnage de braqueur de banques. On est content de les voir réussir leurs hold-up narguant ainsi toutes les mesures de sécurité, au grand dam de tout le système.
Mais là, nous ne sommes pas dans la fiction. C'est la réalité et elle ne nous autorise pas à témoigner de sympathie à l'égard de personnes qui cherchent à narguer le système et la loi, sans lesquels nous ne pouvons pas vivre en harmonie, en sécurité et en toute quiétude.
Circonstance aggravante pour le duo (et leurs complices), ils ont introduit des armes dans le pays et envisageaient de les utiliser contre des Tunisiens qui ne sont autres que leurs propres collègues.
Pire, ils ont avoué avoir initialement programmé leur acte un vendredi en cherchant à attaquer la caisse centrale lorsque quatre des six agents allaient accomplir leur prière hebdomadaire. Avec tout cela, et en dépit de tout le désamour que nous pourrions vouer aux banques, on ne saurait témoigner de sympathie dans cette affaire.
Il n'en demeure pas moins que ne saurions, non plus, témoigner de sympathie à nos banques qui continuent à nous narguer au quotidien en effectuant des "hold-up" quotidiens sur nos comptes.
Et au prochain hold-up d'une banque dont nous entendrons parler (il y en aurait eu un il y a 8 jours, apparemment) on ne pourra pas s'empêcher de sourire, tout en se disant pourvu qu'il n'y ait pas eu de victimes.
Pour que cette sympathie, cynique je l'avoue, disparaisse, il faudrait que nos banques travaillent sérieusement leur communication et leur image. L'image de celui qui travaille avec votre argent en s'offrant tout le gâteau ne vous laissant que l'ombre des miettes. L'image de rapaces qui, en cas de problème majeur, demandent le secours de l'Etat, mais lorsque tout va bien, elles jouent l'arrogance à tout va. Il suffit de les voir quand une PME vienne leur demander du secours pour boucler ses fins de mois.
En revanche, lorsqu'il s'agit de leurs propres comptes (on connait leurs bilans), elles ne se permettent jamais de résultat net négatif. Cette image du banquier n'est pas exclusive à la Tunisie et, à vrai dire, les nôtres sont encore considérées comme sages et modérées, comparées à celles britanniques ou américaines. Mais combien de temps va encore durer cette modération ?
Cette affaire de hold-up révèle une chose : ce qui est à venir risque d'être pire, aussi bien du côté des banques que du côté du grand banditisme.


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