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Tunisie Comment réconcilier l'appareil sécuritaire avec le citoyen ?
Publié dans Business News le 15 - 04 - 2011

La relation entre les Tunisiens et la police n'a jamais été un long fleuve tranquille. Entre incompréhension et idées reçues, c'est une relation à construire. Mieux. Une « réconciliation » pour l'intérêt suprême de la Nation. Car, par les temps qui courent, la police a une chance historique pour, enfin, se concilier avec les Tunisiens. Espérons qu'elle ne la gâchera pas !
Qui l'aurait cru ? Rares sont ceux qui s'y attendaient, pour ne pas dire personne !
Dans un communiqué, rendu public lundi 11 avril 2011, « le ministère de l'Intérieur exprime à tous les citoyens tunisiens ses remerciements pour leur contribution volontaire à la réfection et à l'aménagement des postes et des commissariats de police et de la garde nationale, incendiés ou détruits lors des derniers événements, ce qui témoigne d'un sens patriotique aigu ».
Le même communiqué se félicite des « efforts exceptionnels » déployés par tous les cadres et agents des forces de sécurité intérieure. Il réitère « que ces efforts procèdent de leur attachement à leur identité tunisienne et de leur ferme volonté à préserver les acquis de la révolution, à défendre la sécurité du pays et à protéger l'intégrité des citoyens et les biens publics et privés ».
Après le départ, mouvementé, de « super » Farhat Rajhi, et l'arrivé de Habib Essid, les critiques, parfois acerbes, ont fusé. Elles n'ont épargné ni le Président, ni le Premier ministre, encore moins le nouveau ministre, considéré comme proche des clans de l'ancien régime.
Lors de sa prise de fonctions et malgré les critiques, il a remis les pendules à l'heure. Dans le style sobre qui caractérise tant les commis de l'Etat, il s'est dit « fier d'assumer cette mission qui intervient à l'heure où la Tunisie traverse une période transitoire délicate ».
Et de souligner que, désormais, « la nécessité pour tous est de conjuguer les efforts en vue de réaliser les objectifs de la révolution tunisienne en cette phase de transition démocratique ».
Voilà, tout est dit ! Il faut donner un coup d'éclat à cette forteresse qu'est le ministère de l'intérieur, de sinistre réputation depuis l'ère Bourguiba, chose qui a empiré sous Ben Ali et même avec le premier gouvernement de transition.
Mais, tant que le système est en train de changer, les pratiques doivent aussi suivre.
Ainsi, lors de sa première sortie, Habib Essid, au cours d'une réunion, tenue le 2 avril 2011, avec les cadres de la garde nationale, à El Aouina, a d'emblée appelé à « rompre avec les pratiques du passé et à veiller au respect du citoyen » en soulignant « la volonté du ministère d'appliquer la loi contre tout abus de pouvoir ou atteinte aux droits des citoyens ».
Mais, peut-on réellement changer la police ?
De sources très bien informées, « les policiers tunisiens figurent parmi ceux les mieux formés de la région ». En termes de technicité, « ils valent plus que les policiers de plusieurs pays développés et se distinguent, notamment, par une discipline de fer. Cette qualité, fait la force de la police tunisienne ».
Cependant, là où le bât blesse, c'est que si ses effectifs, bien entraînés et expérimentés, sont entre de mains malveillantes, elles se transforment en une redoutable machine répressive de la dictature. Ce fut le cas. Personne ne peut réfuter cette réalité. Néanmoins, quand certains policiers deviennent à la solde des Trabelsi et des Ben Ali (frères, cousins et même amis), c'est l'égarement de tout un corps de la sûreté de l'Etat.
Les histoires sont bien connues car elles concernent toutes les franges de la société : amateurs de sports, petits commerçant, opposants, homme d'affaires, étudiants, criminels…
Les comportements sont les mêmes. Ils traduisent la frustration qui dévore les agents sous payés, mal rémunérés et peu considérés.
Dès lors, la corruption et les abus de pouvoirs n'ont eu aucun mal à se frayer un chemin dans les rangs de la police tunisienne.
Même les dernières augmentations salariales demeurent en deçà des attentes, notamment les primes de nuits et les primes de risques. Car, jouer au jeu des pourcentages, cela ne garantit pas de rétablir l'ordre : la carotte des augmentations de 100 % quand elle concerne 5 dinars, elle demeure toujours dérisoire, car le résultat est, en finalité, 10 dinars !
Payer les agents au juste-prix est un droit plus que légitime. C'est surtout un moyen de « nettoyer » et d'assainir la police. Les brebis galeuses, partisanes du nivellement par le bas, n'ont plus de place. Les psychopathes, nostalgiques des temps d'avant le 14 janvier (!) doivent dégoupiller. Après, c'est à la justice d'établir les faits et de les juger, si des preuves tangibles existent.
Mais que des facebooker's ou des représentants de la société civile endossent la tenue de justiciers des temps modernes, ceci revient à l'anarchie. Car, même si la légitimité révolutionnaire unit les uns et les autres, la justice doit être préservée de la chasse aux sorcières.
Ceci va dans le même sens du contenu du communiqué rendu public, jeudi 14 avril 2011 par le syndicat des forces de l'ordre intérieures, protestant contre ce qu'il considère comme étant « les prémices d'une campagne hostile aux agents de sécurité et appelant au port du brassard rouge à partir de mardi 19 avril 2011 tout en laissant la porte ouverte à «la possibilité d'une escalade de la protestation, à travers d'autres formes, qui seront déterminées ultérieurement, en cas de poursuite de la campagne diffamatoire et si le ministère de l'Intérieur ne prend pas les mesures qui s'imposent".
D'autre part, nous apprenons que les décisions de la justice laissent parfois perplexes et vont à l'encontre des efforts des agents de l'ordre. A titre d'exemple, on citera le cas majeur des incidents de Bab El Jazira qui ont abouti à l'arrestation de 130 personnes en flagrant délit d'agressions avec armes blanches notamment et au prix d'efforts de la part d'agents qui ont bravé les pires dangers pour remettre de l'ordre et arrêter les malfaiteurs.
Or, sur ces 130 personnes arrêtées, cinq seulement, ayant des antécédents judiciaires, ont été retenues par le juge d'instruction. Toutes les autres ayant été libérées sans la moindre explication.
Pour sa part, M. Essid souligne le 11 avril via un communiqué, que « les manifestations pacifiques et les revendications légitimes sont des droits de tout citoyen tunisien » et ce, tout en exhortant les citoyens à faire preuve d'esprit de citoyenneté et à éviter de porter atteinte aux intérêts de personnes et des entreprises vitales, dans ces conditions particulièrement difficiles par lesquelles passe le pays.
Ceci revient à faire appel à l'esprit de citoyenneté. Du moins, ce qui en reste après des années de dictature qui n'a fait qu'attiser les rancœurs, multiplier les injustices et semer les déséquilibres.
Diviser pour mieux régner, fut la doctrine de l'ancien régime. Et la police y a contribué pour quelque chose !
Désormais, que cherche le Tunisien ? Certainement pas, l'archétype du policier gros, grossier et brutal.
Pourquoi pas des policiers instruits, connaissant la loi pour mieux l'appliquer, présentable, au look soigné et moderne ?
Nous aspirons à des policiers qui saluent le citoyen et montrent leur carte de service pour effectuer un contrôle de routine.
Des agents qui appliquent la loi invariablement et sans discernement.
Des postes de polices où le citoyen est bien accueilli, tout en ayant accès aux divers services sans les monnayer.
Des demandes si simples, mais ô combien importantes. Car si on coupe avec le favoritisme et les interventions, notre police pourra se moderniser.
Si on laisse la justice faire son travail, notre police sera assainie. Et ce, au grand bonheur des agents patriotes qui sont les premiers à souffrir des corrompus et des barbares.
Que les citoyens soient traités sur le même pied d'égalité et que tout un chacun paie pour ses égarements !
Les acquis de la Révolution reviennent à tous les citoyens, sans exception, et les policiers en font partie.
Mettons la main dans la main afin de protéger les acquis de la révolution tunisienne, défendre la patrie contre toute menace intérieure ou extérieure. C'est l'essence même de la citoyenneté. Adem Ben Ammar


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