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Caïd Essebsi laisse un goût d'inachevé devant l'Instance de Ben Achour
Publié dans Business News le 14 - 07 - 2011

Le Premier ministre du gouvernement transitoire, Béji Caïd Essebsi a été l'invité de la Haute instance pour la protection des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, ou « l'instance de Ben Achour » (pour les intimes), lors de sa réunion du 13 juillet 2011. Les médias également étaient conviés à cette séance qui représente la deuxième visite faite par le Premier ministre à cette instance dont la première date de plus de deux mois. Un rendez-vous qui intervient à un moment où les tensions sociales sont de retour et où les critiques adressées à l'une ou à l'autre partie par l'opinion publique.
Après une introduction de bienvenue et un bref aperçu de la situation critique du pays, Iyadh Ben Achour a rappelé l'importance de la collaboration et de l'échange entre ladite commission et le gouvernement.
Prenant la parole, le Premier ministre a entamé son intervention en affirmant sa disposition à répondre aux questions, commentaires et même critiques des membres de la commission. Il a exprimé, à ce titre, son profond respect et sa gratitude envers cette Instance qui contribue, visiblement, à la renaissance du pays, une mission qu'il considère difficile et délicate. Il a rappelé, qu'au bout des quatre derniers mois, le gouvernement est passé par des moments des plus durs.
Ce gouvernement, d'après M. Caïd Essebsi, a certainement des réussites à son actif, mais a également commis des erreurs. De toutes les manières, dit-il nous étions de bonne foi et nous avons fait de notre mieux, mais personne n'échappe à l'erreur Il a mentionné quelques différends et malentendus avec la Haute Instance, mais il a assuré que le gouvernement a essayé de raisonner les partis protestataires qui se sont retirés de cette commission, dans l'objectif de parvenir à un consensus national.
La parole a été, ensuite, donnée à plusieurs intervenants, membres de la commission dont la liste était préétablie, ce qui a provoqué la colère et le chahut d'une dame parmi les présents qui s'est retirée de la réunion en signe de protestation.
Des questions sur divers domaines ont été posées au chef du gouvernement, allant du compliment, au reproche, à la critique voire même l'attaque.
Par exemple, on a mentionné l'existence «d'un Etat dans l'Etat». Le gouvernement s'est vu accusé de passivité face à des événements graves. Le remplacement de la ministre de la Santé a suscité l'intérêt et le questionnement de plus d'un et plusieurs intervenants ont manifesté leur sympathie à sa personne et leur reconnaissance envers les réalisations qu'elle a enregistrées contre les malversations et pour le développement du secteur sanitaire. Un des intervenants s'est interrogé sur la véracité de l'affirmation du ministre de la Culture de l'instauration d'un contrôle religieux des œuvres artistiques. Un autre s'est interrogé sur le sort des enquêtes menées afin de déterminer les coupables et les assassins des martyrs, des enquêtes dont les Tunisiens ignorent tout des résultats et des conclusions.
Par ailleurs, des commentaires ont été faits par rapport à la continuité des sit-in et des grèves. Des appels à plus de transparence dans les prises de décisions par le gouvernement ont été lancés. Entre autres, un intervenant a exprimé sa profonde déception de la politique extérieure du gouvernement. Ce dernier a maintenu les mêmes relations diplomatiques avec l'Europe, les Etats Unis et les pays du Golfe, contrairement aux attentes et espérances des Tunisiens, qui disait-on, au lieu de couper définitivement avec les symboles de l'ancien régime, continue à mener la même politique. Pire encore, la nomination au poste de secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, d'un ancien du régime, qui de plus est connu pour sa collaboration suspecte avec Israël, a suscité une vive critique et une forte désapprobation parmi les présents.
Un autre intervenant a évoqué le cas de l'arrestation de Samir Fériani qui, selon lui, est en prison injustement depuis un mois et demi, sans que le gouvernement ne fasse le moindre geste ni exprimé le moindre avis sur son cas. Les procédures judiciaires sont trop lentes et auraient nécessité une réforme du secteur voire même l'instauration d'une «justice transitionnelle» selon l'avis d'un intervenant.
M. Caïd Essebsi, reprenant la parole, était de moins bonne humeur. Il a commencé par dire qu'avec une telle quantité de questions, il lui est difficile voire impossible de répondre à tout.
Il a réfuté l'existence d'un quelconque « Etat dans l'Etat », en précisant que le gouvernement est de bonne foi et qu'il a droit à l'erreur. Il a affirmé ne pas avoir signé d'accord de crédit, qu'il s'agissait uniquement de négociations pour l'intérêt général et qu'aucun accord ne peut être conclu sans l'avis et l'approbation de la Haute Instance.
Sur un air accablé, il a déclaré que la situation économique actuelle est plus que catastrophique. Il a affirmé que les sit-in, qui continuent à nuire à l'économie, sont orchestrés par les syndicats et notamment l'UGTT. Il s'est mis ensuite à énumérer les cas les plus significatifs tels que l'arrêt de l'activité du Groupe Chimique et les innombrables pertes y afférentes, les perturbations de l'activité de la Cimenterie d'Enfidha, de la station de pression du gaz, de la centrale électrique … « Est-ce le moment de résoudre tous les problèmes des ouvriers ? C'est une honte, même les corps de métier qui n'ont pas le droit aux grèves, tels que les magistrats et les forces de l'ordre, en font quand même !». Il a rappelé que la situation actuelle dans le pays est exceptionnelle, historique et que la survie de l'économie est la priorité et devrait être le souci majeur de tous. Cependant, il n'a pas nié la conviction du gouvernement quant à la nouvelle loi portant organisation de la profession d'avocat, considérant cette loi comme étant «valable» avant d'ajouter que les clauses controversées ont été supprimées de ladite loi.
Parlant de responsabilité, M. Caïd Essebsi a fermement affirmé que l'Etat est responsable, mais que la responsabilité des perturbations de la vie économique est bien celle de l'UGTT et des autres syndicats. Concernant les agissements des islamistes, il s'est contenté de se conformer à l'article 1er de la constitution stipulant «L'Islam est la religion de la Tunisie», donc toute utilisation de la religion à des fins politiques serait contraire à l'Islam, en rappelant que notre religion appelle à la paix et la fraternité et bannit tout recours à la violence, citant, à cet effet, des versets coraniques. Il a ajouté « Les gens qui utilisent les mosquées à des fins personnels nuisent à la religion et la contredisent ».
S'adressant à ses interlocuteurs, il a conclu par dire que le gouvernement ne monopolise pas le pouvoir, qu'il n'agit pas selon ses désirs et volontés mais qu'il reste tout de même libre de ses opinions.
Une rencontre qui s'est terminée avec des cris de colère de certains membres de la Haute Instance, « Non, non à El Jinaoui », en allusion au secrétaire d'Etat fraîchement nommé et connu pour ses tendances pro-israéliennes, ou bien encore de cri de certains :«Stop à la langue de bois!».
On notera également, cette remarque faite par le Premier ministre quant « à l'exagération de certains médias et journalistes qui traitent de sujets pouvant nuire, à son économie ou à son tourisme.
Mais là M Caïd Essebsi oublie, peut-être, que chacun fait son travail et que les médias doivent accomplir leur devoir tout en ayant le droit de se tromper et de commettre des erreurs, exactement comme c'est le cas pour le gouvernement.
M. Caïd Essebsi a su, avec délicatesse, se dérober de répondre à plusieurs questions posées et a conservé son agilité à répondre d'une manière ambiguë aux sujets qui fâchent. Des réponses, il en a donné mais en définitive, l'audimat ne peut s'empêcher d'avoir l'impression de l'inachevé. Dorra Meziou


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