Hier, dimanche 29 janvier 2012, les lecteurs du quotidien Le Maghreb découvrent, à la Une du journal, une photo d'ensemble de l'avenue Habib Bourguiba, au moment de la manifestation pour les libertés et contre la violence, qui s'est déroulée dans le centre-ville de la capitale, le samedi 28 janvier 2012. De l'avis des différents observateurs, cette manifestation a été un grand succès et a réuni plusieurs milliers de personnes, venues protester contre les agressions et les violences commises par des groupes extrémistes, contre des citoyens, des journalistes, etc. Comme il est de coutume pour ce type de démonstration, deux clans se divisent entre pros et antis et des débats sans fin se créent afin de savoir lequel de ces clans est représentatif de la société tunisienne. Le journal Le Maghreb, dans sa livraison de dimanche, a eu l'effet contraire de celui qui était escompté. La photo montrant l'avenue principale de Tunis noire de monde, encore plus impressionnante que celles du 14 janvier, était en effet un photomontage, où les manifestants du centre de la photo ont été démultipliés sur les côtés, au niveau des trottoirs de l'avenue, et ce afin de donner l'impression que la foule était encore plus dense que ce qu'elle était en réalité. Ce photomontage dévoilé et diffusé en masse sur les réseaux sociaux, a donné de la matière à ceux qui critiquaient cette manifestation, mais a également été dénoncé par ceux qui la soutenaient, ces derniers estimant que la marche était un succès et qu'il n'y avait pas lieu d'en rajouter, car cela servait à la discréditer. Le journal Le Maghreb a officiellement présenté ses excuses à ses lecteurs, en ce lundi 30 janvier 2012. Contacté à ce sujet par Business News, Zyed Krichen, directeur de la rédaction du journal, affirme que cette erreur est celle du photographe qui leur a envoyé la photographie retouchée, sans avertir ses supérieurs de la supercherie. Il ajoute, en outre, que le photographe en question, en raison de cette erreur grave, a été immédiatement congédié.