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Tunisie Bras de fer entre le gouvernement et l'UGTT : les véritables raisons
Publié dans Business News le 22 - 02 - 2012

La grève de quatre jours, annoncée par les agents municipaux, a dépassé ses limites revendicatives pour annoncer un bras de fer entre le gouvernement et l'UGTT. L'importance accordée à ce dossier ne trouve pas, d'ailleurs, sa consistance dans la nature environnementale de l'activité de ces agents, ni, encore moins, dans l'impact de cette activité sur l'hygiène citoyenne, mais, plutôt, dans l'attitude de l'actuel gouvernement par rapport aux engagements pris par son prédécesseur.
L'UGTT veut vérifier si le gouvernement de la Troïka va appliquer les engagements pris par celui de Béji Caïd Essebsi dans une logique de continuité de l'Etat, ou, va-t-il se désister, en se justifiant par le caractère exceptionnel de la période.
Pour gérer cette délicate problématique, nul ne souhaiterait prendre la place de Hamadi Jebali et de son équipe des Affaires sociales et des Finances publiques, tant les dossiers qu'ils négocient sont brûlants. En fait, le gouvernement se trouve face à une trilogie interdépendante de contraintes sociales et budgétaires, dont l'issue est incertaine.
D'abord, les membres de l'actuel gouvernement n'ont cessé d'affirmer qu'ils considèrent que les revendications des syndicalistes sont légitimes dans l'ensemble et que leur réalisation permet plus d'équité au sein de la société. De là à ordonner les applications des PV d'accords passés en 2011, entre les structures syndicales et les départements ministériels, il n'y a qu'un pas. Lequel pas pèse lourd en termes d'engagements financiers, et le gouvernement de la Troïka hésite à le franchir. Mais, a-t-il vraiment le choix ?
Second axe de cette trilogie, les équilibres macroéconomiques. Le gouvernement est en effet tenu à respecter les grands équilibres des finances publiques et, surtout, à réduire au maximum le déficit budgétaire, prévu pour se limiter à 6 % mais promu à une augmentation sensible, selon les experts. Ce n'est pas un hasard, si le chef du gouvernement provisoire a déclaré en Arabie Saoudite que la Tunisie a besoin de deux milliards de dinars, pour boucler l'exercice 2012 et autant en 2013. Ce montant représente près de 10 % du Budget.
Troisième axe à prendre en considération, l'UGTT n'accepte pas de reporter, cette année de manière exceptionnelle, les négociations sociales triennales. De la bouche de son secrétaire général, Houcine Abbassi, elle considère que ‘ce n'est pas admissible que les employés continuent à subir seuls le poids de la crise économique, même après la révolution'. La centrale syndicale accepte toutefois de négocier, afin d'avoir son mot à dire dans le choix du modèle de développement, sans quoi, elle n'accorde pas de période de grâce au gouvernement.
Il va sans dire que ce ne sont pas les seuls casse-têtes chinois du gouvernement provisoire. Il y a également les questions du chômage et du déséquilibre régional, auxquels il est appelé à répondre dans la loi de finances complémentaire. Ils constituent un autre challenge de grande importance.
Pour manœuvrer et faire face aux pressions syndicales, les militants du mouvement Ennahdha auraient essayé d'intimider les syndicalistes, en amassant les déchets devant les locaux de la centrale syndicale et, même, en incendiant le local de l'Union locale de Feriana, ce que le parti au pouvoir dément.
Suite à ces éventuels dépassements, le membre du bureau exécutif national de la centrale syndicale, Sami Tahri, est monté en créneau et a demandé au parti Ennahdha de s'excuser officiellement auprès de l'UGTT. ‘Nous avons toutes les preuves qu'il faut pour confirmer nos accusations : les noms, les numéros minéralogiques des voitures, ainsi que des vidéos', a-t-il déclaré.
Conscient du danger de telles allégations sur son image, le parti Ennahdha a vite fait de démentir officiellement ces accusations, dans un communiqué signé par son président, Rached Ghannouchi. Ennahdha a affirmé défendre la liberté de l'action syndicale et a accusé des ‘parties' d'être derrière cette tension. Le communiqué a également nié qu'il y ait eu un quelconque incendie au bureau de l'Union locale de Feriana.
Toutefois, les pages Facebook, connues pour leur obédience nahdhaouie et les militants de ce parti n'ont pas arrêté d'attaquer les positions de l'UGTT et de l'accuser de saborder l'action gouvernementale.
Comme attendu, cette mobilisation nahdhaouie a provoqué une réaction de la société civile et politique, qui s'est dressée pour défendre les libertés syndicales. Ainsi, Ettajdid, le Parti du travail tunisien, le Pôle démocratique moderniste, le Parti démocratique progressiste, Kolna Tounes, Ettakatol, le parti Baâth, le parti Chaâb, le parti du travail national démocratique, le Mouvement des patriotes démocrates et de nombreux autres partis ont publié des communiqués condamnant l'atteinte à l'UGTT et comparant ces pratiques avec les manœuvres du régime déchu.
Par ailleurs, la réunion hebdomadaire régulière du bureau exécutif a décidé d'appeler à la tenue d'une commission administrative nationale extraordinaire pour examiner les attaques perpétrées contre la centrale syndicale et les moyens d'y faire face.
Ces différentes manœuvres, de part et d'autre, ne sont que des préparatifs au prochain round de négociations, inévitable entre le gouvernement et l'UGTT et s'annonçant dur et lourd de conséquences, tant les enjeux sont multidimensionnels. La centrale syndicale n'accepte pas qu'on lui « marche sur plates-bandes ». Elle se sent forte et veut que le gouvernement en soit conscient.
L'UGTT ne veut plus que son rôle se limite à négocier les retombées de l'inflation sur le pouvoir d'achat et d'obtenir des miettes à l'issue de chaque round de négociations. Elle aspire, désormais, à avoir son mot à dire dans le choix du modèle de développement, sans quoi, elle n'accorde pas de période de grâce au gouvernement.
En face, le gouvernement est handicapé par une situation sociale explosive, doublée d'une crise économique. En plus du fait que les bases d'Ennahdha, cheville ouvrière de la Troïka gouvernante, commencent à s'impatienter, constatant que l'opposition est en train de malmener ‘leur gouvernement', alors que la solution existe grâce à leurs opérations coup-de-poing.
Une véritable impasse se profile à l'horizon.


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