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Consensus autour de l'initiative de l'UGTT, mais quelles lignes rouges ?
Publié dans Business News le 21 - 06 - 2012

A voir le contenu de l'initiative de l'UGTT, présenté par son secrétaire général, Houcine Abbassi, nul ne saurait s'opposer à ses objectifs qui concordent parfaitement avec les aspirations des Tunisiens qui ont déboulonné Ben Ali un certain 14 janvier, y compris la neutralité des mosquées et de l'administration. Les dirigeants des partis de la Troïka gouvernante n'ont cessé, eux aussi, de défendre ces slogans. Face à cette unanimité, apparente du moins, dans l'adhésion à ces propos, aussi bien le gouvernement que l'opposition l'ont soutenue, après les hésitations initiales d'Ennahdha, quelles sont néanmoins les mesures pratiques à entreprendre pour sceller ce consensus ?
Pour mieux comprendre la situation, il est utile de rappeler les grandes lignes de l'initiative de l'UGTT. Cette dernière comporte des principes et des slogans généraux parlant de l'attachement à l'Etat civil, au régime républicain et aux acquis sociétaux de la Tunisie. Elle évoque le respect des libertés fondamentales et condamne toutes les formes de violence. Elle réclame l'éloignement de l'administration, des mosquées, des établissements scolaires, universitaires et économiques, de toutes les spéculations politiques. Elle considère que les établissements de l'Etat sont les uniques garants de l'application de la loi et de la protection de la société. L'initiative appelle finalement à réfléchir à un modèle de développement qui limite les écarts sociaux et entre les régions.
Ces différentes requêtes n'apportent vraiment pas de nouveau dans la mesure où elles concordent avec l'essentiel du contenu des débats dans les commissions constitutionnelles et, également, avec les slogans de plusieurs partis politiques. Il s'agit en quelques sortes d'un rappel résumant les requêtes du moment et sur lequel un consensus est réalisable, y compris la recherche d'un consensus autour de thématiques comme les instances des élections, de la magistrature, des médias, etc. Ce consensus rejoint également les propos avancés par toute la classe politique, ce qui présagerait déjà d'un large accord sur cette initiative.
Cet optimisme ne serait que renforcé si l'on se rappelle également des propos tenus par le leader d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, dans sa dernière conférence de presse tenue mercredi 13 juin, où il a appelé à «un front des forces politiques et syndicales pour réaliser les objectifs de la révolution». Le vice-président d'Ennahdha, Abdelhamid Jelassi, avait alors proposé de réanimer «le Conseil des sages» pour asseoir un débat entre les forces politiques afin d'aider à ressortir de la crise.
Qu'il soit appelé «Conseil des sages», comme l'a proposé Ennahdha, ou «Conseil national du dialogue», comme l'a appelé l'UGTT, ce n'est pas à ce niveau que se situe le problème. Il s'agit plutôt de s'entendre sur les prérogatives de cette instance consultative. Elle ne devrait pas se transformer ni en un cercle de discussion sans lendemain, ni en une chambre à échos du gouvernement.
Tout le monde a convenu que la situation de crise persiste sur les plans social et économique et que la tension devrait baisser pour relancer l'essor économique. Il serait donc aberrant de dire que les solutions proposées sont les plus adéquates et que tout le monde est appelé à travailler et se taire. «Il faut surtout laisser les gens s'exprimer», a souligné Sami Tahri, Secrétaire général adjoint de l'UGTT, qui a rappelé que «la liberté d'expression est l'acquis le plus précieux de la révolution, qui va permettre aux Tunisiens de corriger les erreurs du processus de transition».
«Le dialogue que nous préconisons va permettre aux Tunisiens d'examiner toutes les problématiques que l'on croise sur le parcours de la transition politique, économique et sociale et de leur trouver des solutions adéquates», a-t-il ajouté.
«Ce n'est pas grave si l'on ne parvient pas à trouver des solutions dès le premier essai. C'est dans l'ordre des choses si l'on sait que nous ressortons de décennies de dictature et de pensée unique. Il faut toutefois accepter de faire valoir la raison et opter pour les solutions les plus avantageuses pour le pays, sans privilégier les calculs politiciens», a encore ajouté Sami Tahri.
Il a finalement attiré l'attention sur les questions nécessitant des consensus et auxquelles l'Assemblée nationale constituante et le gouvernement de la Troïka n'ont pas encore apporté de solutions comme les instances des élections, des médias et de la magistrature.
«Le chef du gouvernement a annoncé depuis début avril que des projets de lois, portant sur la création de ces instances, vont être examinés dans les deux semaines suivantes, alors que les citoyens s'impatientent de voir ces projets. Il y a quelque chose qui ne va pas et le Conseil national du dialogue peut examiner cette question pour accélérer la recherche du consensus, si l'on veut avancer», a encore constaté ce dirigeant syndical.
La logique de Sami Tahri tiendrait la route si la Troïka gouvernante cherche vraiment à trouver les meilleures solutions possibles aux problématiques rencontrées par notre pays sur les plans politique, économique et social. Or, rien ne prouve que ce soit le cas. Du moins, ce n'est pas encore le cas si l'on se réfère à l'unique réunion convoquée par Hamadi Jebali en février dernier pour débattre avec 30 personnalités politiques pendant une heure du destin de la Tunisie. La deuxième heure de ce débat lui avait été arrachée car il ne pouvait pas lever la séance alors qu'il n'y avait même pas eu de tour de table pour une première prise de parole.
La réponse à l'initiative de l'UGTT devrait venir surtout de l'Assemblée constituante qui a la lourde tâche de décréter la formation des commissions importantes comme celles des élections, de la magistrature ou des médias. Lesquelles commissions constitueraient inéluctablement la dynamo de la transition.
Pour le moment, le Chef du gouvernement s'est exprimé favorablement sur cette initiative, rappelant toutefois que «son gouvernement a toujours été ouvert aux propositions constructives». Encore faut-il s'interroger sur les termes de concrétisation de cet acquiescement à cette initiative et s'il s'élève à une véritable association des forces pour la Tunisie, ou se limitera-t-il à de la parlotte ?
Du côté de l'opposition, le Parti Républicain et Al Massar ont exprimé leur soutien à l'initiative de l'UGTT. Ahmed Brahim avait déjà tenu une conférence de presse le lendemain du lancement de l'initiative pour exprimer le soutien d'Al Massar. «Elle traduit les requêtes longtemps exprimées par le bloc démocratique à la Constituante», a renchéri Issam Chebbi.
Il va sans dire que la société civile et notamment l'Ordre national des avocats et la Ligue tunisienne des droits de l'Homme soutiennent cette initiative et appellent à la concrétiser pour aider à réaliser les objectifs de la révolution.
Toutefois, de tels propos ne sauraient avoir un véritable impact sur le processus en cours en Tunisie qu'au cas où un consensus parvient à se concrétiser rapidement en termes pratiques, notamment concernant cette question d'instances et loin de toute considération partisane, ce sera le lancement d'une véritable nouvelle dynamique et le gouvernement ferait alors preuve de sa bonne volonté.
Autrement, c'est … le néant…


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