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Tunisie Ennahdha réussit parfaitement sa stratégie de diversion
Publié dans Business News le 15 - 08 - 2012

En politique, comme à la guerre, les stratégies sont primordiales afin de hisser les politiciens au sommet et prolonger leur mandat. Une des formes les plus simples et les plus couramment utilisées dans la manipulation et le contrôle social est la stratégie de diversion. Pratique dans laquelle les politiciens excellent.
En Tunisie, le parti au pouvoir n'est pas en reste. A chaque fois qu'un problème éclate au sommet de l'Etat, Ennahdha a toujours sorti une entourloupette, un déluge de distractions, pour détourner l'attention des masses des « manigances » des « élites politiques » en les occupant avec des problématiques qui le touchent de plus près, dans leurs libertés quotidiennes et immédiates. L'article 28 de la future Constitution, en a été un parfait exemple…

Alors qu'aujourd'hui, médias, élites politiques et société civile s'arrachent le nouveau sujet à la mode à savoir l'article 28 de la Constitution, et que les « acquis » de la femme tunisienne se voient menacés et remis sur le tapis, de nombreuses autres décisions « plus importantes » sont en train d'être prises en catimini. Les soulèvements de Sidi Bouzid, et de nombreuses autres villes tunisiennes, ainsi que les appels à une « contre-révolution », font la part belle à la grande lassitude populaire du parti au pouvoir.

Les multiples crises au sommet de l'Etat et les grands écueils auxquels se heurte le pouvoir s'enchainent et ne se ressemblent pas, ayant pour point commun une hégémonie du parti islamiste sur les prises de décision, des considérations partisanes qui priment sur l'intérêt du peuple et une gestion pour le moins « douteuse » de l'appareil de l'Etat. Etouffant le scandale suscité par la démission de l'ancien ministre des Finances, et le tollé qu'ont provoqué ses déclarations sur les indemnisations jugées « excessives » et « hors de propos » des anciens prisonniers politiques, combiné à une nomination controversée d'un ancien disciple de Ben Ali à la tête de la Banque Centrale de Tunisie, la proposition de l'article 28 a tout l'air d'être une supercherie…

La supercherie de l'article 28

La « complémentarité » attribuée à la femme, remet en cause le principe d' « égalité ». Cette dénonciation est sur toutes les lèvres. Les féministes reprochent un retour en arrière et un bouleversement des acquis du Code du statut personnel. Même si dans le CSP, il n'a jamais été clairement mention d' « égalité » dans son sens strict du terme. Mais de nombreuses lois consacrent ce principe qui pourrait donc être remis en cause par un nouveau cadre juridique flou et ambigu. Une bataille de taille pour les défenseurs des droits de la femme qui, à peine l'os jeté par Ennahdha, s'y sont rapidement rués. « Aucun retour en arrière n'est possible ! », scandent-ils, reprochant au parti islamiste un changement de position par rapport à ses promesses électorales.
L'ascension du parti islamiste au pouvoir a suscité de grandes peurs chez les femmes et les féministes qui craignent le retour de certaines pratiques ancestrales, telles que la polygamie, ou autres qu'elles croyaient révolues à jamais. Le parti islamiste ne pouvait l'ignorer, et avait promis de ne pas y toucher, tranchant net sur la question et rassurant ses électeurs. Quel intérêt y aurait-il donc aujourd'hui à ressusciter ce vieux fantôme et à s'attarder sur un terrain aussi glissant ?
Une évidence aux yeux de certains, cette loi ne passera pas. A peine proposée, elle ne tarde pas à susciter indignation et rejet catégorique de la société civile, des médias et des élites politiques. Les libertés féminines sauront donc tenir en haleine la société qui s'est mobilisée pour dénoncer le sujet et organiser des manifestations aux quatre coins du pays. Un appât de plus pour une opposition, en mal de reconnaissance et de notoriété, qui n'a fait que sauter pieds joints dans ce piège concocté sur mesure.

Les questions « importantes », ont donc été reléguées au second plan : détournement de l'argent public, grande crise au sommet de l'Etat, main basse sur l'autorité monétaire en Tunisie, nominations partisanes, effervescence populaire et échec gouvernemental.
En effet, ces grandes polémiques, suscitées il y a quelques jours à peine, ont vite été étouffées, sans avoir été discutées ou résolues. Des affaires dont on se rappelle vaguement aujourd'hui. Retour en arrière…

L'affaire Houcine Dimassi et les « dérapages budgétaires au sommet de l'Etat »

Houcine Dimassi, dont les rumeurs de démission ont couru depuis le début de l'année déjà, a fini par présenter à Hamadi Jebali sa lettre de démission, fin juillet dernier, en fustigeant « les dérapages budgétaires au sommet de l'Etat ». Dimassi accuse le gouvernement de dépenser l'argent du contribuable dans sa prochaine campagne électorale. La goutte qui a fait déborder le vase a été certainement le projet de loi visant la réintégration et le dédommagement des anciens prisonniers ayant bénéficié de l'amnistie générale.

Il faut dire que la question du dédommagement des anciens détenus politiques faisait des apparitions furtives sur la scène médiatique depuis quelques mois déjà, mais rapidement étouffée à coups d'intox, de démentis et de déclarations floues et ambigües. Le montant de 1 milliard de dinars mentionné dans la lettre de démission de Houcine Dimassi réussit à délier les langues. « Un des plus graves dérapages gouvernementaux, susceptibles d'engendrer des dépenses supplémentaires et étouffantes pour les finances publiques », soutient Dimassi.

La nomination controversée de Chedly Ayari

La Troïka n'aurait trouvé aucun « meilleur candidat » que Chedly Ayari pour remplacer Mustapha Kamel Nabli, limogé à cause de son désaccord avec la politique économique du gouvernement. Cette décision, compromettant l'indépendance de l'autorité monétaire du pays et la politisant, a suscité la controverse. La nomination de Chedly Ayari a opposé les membres de la Troïka entre eux, plus particulièrement entre le CPR et Ennahdha. Ses détracteurs lui reprochaient son âge (79 ans) face à l'ampleur des chantiers économiques, ainsi que sa connivence avec l'ancien régime de Ben Ali. La nomination a été tout compte fait validée créant une « incertitude quant à l'avenir de la politique monétaire de la Tunisie », selon les agences de notation. Et les mauvaises notes n'ont pas manqué de suivre.


Mais, loin encore de ces affaires « très médiatisées », il fallait absolument détourner l'attention de l'échec du gouvernement à résoudre des problèmes plus urgents : insalubrité publique, chômage, vie chère et tension sociale, faire de l'ombre à certaines nominations jugées « douteuses », dans de multiples grands secteurs, et à d'autres points que nombreux qualifient de « détournement de l'argent public ».

Ennahdha n'a pas uniquement misé sur le sourire éclatant de Hamadi Jebali pour affirmer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, que les chiffres restent « positifs » et que les démissions sont un « phénomène très sain ». Les salafistes, étant un épouvantail réel, constitue l'autre arme à brandir de temps à autre pour occuper les esprits de l'opinion publique, des partis politiques modernistes et la société civile.

Pour détourner les masses de la situation critiquable du pays, ballons d'essai et techniques de diversion restent les armes de guerre d'Ennahdha afin de gagner du temps et d'engager les médias sur de fausses pistes en en faisant leur cheval de bataille. Aujourd'hui même, la jeunesse d'Ennahdha, lance la campagne "Ekbess" pour inciter le gouvernement à plus de fermeté. Cette campagne lancée contre Ennahdha par les partisans même du parti fait également partie de leur stratégie de diversion. Une technique réussie par le parti islamiste et qui semble porter ses fruits. Questions identitaires, religieuses, liberticides et autres, sont autant de pièges dans lesquels les modernistes et l'opposition sautent à pieds joints pour faire parler d'eux…


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