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Sang pour sang tunisien
Publié dans Business News le 21 - 10 - 2012

Il s'appelle Lotfi Nagdh et a été assassiné jeudi dernier à Tataouine. Son seul tort, c'est d'avoir une opinion politique différente et d'appartenir au parti Nidaa Tounes. Paix à son âme.
Son enterrement a été émouvant et sa tribu ne compte pas rester les mains croisées entendre le ministère de l'Intérieur dire que le défunt (lynché à mort) est décédé d'une crise cardiaque et les politiques l'accuser d'avoir provoqué l'affrontement. Outre les plaintes à l'international, on sait qu'à Tataouine, on répond au sang par le sang.
Il y a quinze jours, dans cette même rubrique, je parlais du danger de la « justice des révoltés » pouvant mener à une vraie révolution qui, elle, s'accompagne de sang.
On y est ! Bravo les CPR et les Ennahdha ! Continuez à diviser les Tunisiens ! Mais sachez que celui qui joue avec le feu finit toujours pas se brûler.
Ennahdha, qui a joué avec le feu dans les années 80 et 90, en sait quelque chose. Etrangement, certains parmi les membres de ce parti répètent les mêmes erreurs et oublient que les mêmes causes provoquent, inévitablement, les mêmes effets.
Se rendent-ils seulement compte que l'on parle de Tunisiens et de sang tunisien ? J'en doute, tant ils sont aveuglés par la revanche, la haine et le pouvoir.
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Rafik Abdessalem, ministre tunisien des Affaires étrangères, a convoqué jeudi 18 octobre 2012 l'ambassadeur de France, François Gouyette pour lui rappeler les convenances diplomatiques.
Le gendre de Ghannouchi reproche à l'ambassadeur d'avoir soutenu la grève générale des journalistes. Or ceci est faux, et aucun journal sérieux n'a écrit cela.
M. Abdessalem semble se ressourcer sur Facebook pour obtenir ses informations et s'est cru obligé de remonter les bretelles du premier partenaire tunisien pour une maladresse qu'il n'a pas commise.
A titre de rappel, c'est ce même Abdessalem qui, il y a moins d'un mois, ressemblait à une carpette devant Hillary Clinton. Ne parlons pas de son comportement devant l'Emir du Qatar…
En offensant injustement l'ambassadeur, Rafik Abdessalem se met à dos la France, premier partenaire de la Tunisie, 1ère puissance régionale et 5ème puissance mondiale.
Rafik Abdessalem a tout à fait raison de s'opposer à toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la Tunisie et on ne peut que l'applaudir et le respecter. Mais, dans le cas présent, il ne s'agit nullement d'ingérence, puisque l'ambassadeur n'a fait que défendre des principes universels que le tuniso-britannique Abdessalem connaît parfaitement.
A-t-il vérifié ses informations ? A-t-il réfléchi à son acte ? En a-t-il mesuré les conséquences ?
Dans la foulée, que pense-t-il des propos de Hillary Clinton samedi 13 octobre à Washington là où il y a visiblement de l'ingérence ?
Que pense-t-il des propos de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du parti algérien FLN, lorsqu'il a dit que « l'Algérie ne restera pas les bras croisés, si Ennahdha tente de changer le modèle de la société tunisienne et que l'armée algérienne ne s'accommodera pas de l'effusion de la moindre goutte de sang du Tunisien » ?
En s'en prenant à la France, et alors qu'il a déjà à dos les Etats-Unis, l'Algérie et une partie de la Tunisie, Rafik Abdessalem se fait d'abord du mal à lui-même et à son parti.
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Dans moins de 48 heures, les 217 élus de l'Assemblée nationale constituante tombent dans l'illégalité. Le 23 octobre 2011, ils ont remporté des élections organisées sur la base du décret n°1086 daté du 3 août 2011 signé par l'ancien président de la République Foued Mebazzaâ et publié au JORT n°59 du 9 août 2011 page 1432. Ce décret stipule dans son article 6 que « l'ANC doit préparer la constitution dans un délai maximum d'un an après son élection ».
A partir de mardi prochain, les membres de la troïka vont se mettre à crier au scandale, vont protester et dénigrer tous ceux qui mettront en doute leur légitimité. Ils vont dire que « sans eux, le pays va entrer dans le mur » et que ceux qui disent le contraire sont des « ennemis de la Révolution et de la patrie ». En bref, ils vont user du même langage que Ben Ali durant les 9 dernières années de son pouvoir après avoir modifié la Constitution pour la tailler à sa mesure.
Cependant, qu'ils se considèrent légitimes ou pas, qu'ils se croient membres du meilleur gouvernement de l'Histoire ou non, qu'ils pensent être indispensables ou non, ils cesseront, dès mardi, d'être légitimes aux yeux d'une partie de l'opinion publique et des citoyens.
Qu'ils soient de la troïka, qu'ils soient des démocrates ou des indépendants, les 217 élus cesseront d'être crédibles et dignes aux yeux d'une partie de l'opinion publique et des citoyens.
Ils cesseront d'être respectables aux yeux d'une partie de l'opinion publique et des citoyens.
Ils avaient un contrat d'un an et ils ne l'ont pas respecté. Peu importe les raisons (et on les connaît), un contrat est un contrat. Pour qu'une clause du contrat change (le délai dans notre cas), il faudrait un amendement approuvé par les deux parties signataires. Ce n'est pas le cas, une partie n'a pas respecté son engagement et, de ce fait, le contrat initial tombe à l'eau, aux yeux de l'autre partie.
Remarque pour finir, les palais de la Kasbah (gouvernement) et du Bardo (Assemblée) sont barricadées derrière des fils barbelés et la sécurité a été renforcée ces 72 dernières heures. Un gouvernement et une assemblée, sûrs de leur légitimité et de leur bon droit, n'ont pas besoin de fils barbelés et de soldats pour se protéger.
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Moncef Marzouki a donné vendredi dernier une interview dans laquelle il a retrouvé son personnage d'antan : le défenseur des Droits de l'Homme, le rassembleur, le conciliateur.
On le croyait définitivement perdu ce Moncef Marzouki, mais voilà qu'il réapparaît de nouveau.
Un Moncef Marzouki qui se rend compte enfin, qu'il est président de la République, qu'il est le président de tous les Tunisiens sans exception.
Seulement voilà, on a beau applaudir le Moncef Marzouki du vendredi 19 octobre, on a beau dire qu'il a été magistral et séducteur, il n'arrive pas à me convaincre car j'attends de lui des actes et non des paroles.
Les belles promesses de Moncef Marzouki n'engageant que ceux qui les écoutent, elles contrastent avec les faits concrets de ses courtisans de Carthage. Quand on entend son porte-parole Mansar, son conseiller Ben Amor ou ses proches Abbou et Kahlaoui, on ne peut plus croire aux belles paroles de Marzouki. Il y a un paradoxe qui fait perdre toute la crédibilité du président de la République.
Le jour où Marzouki joindra les actes à la parole, le jour où il se débarrassera de ses poulains semeurs de zizanie, de division et de haine, ce jour-là (peut-être) on pourra le croire.
N.B : Pensée à Sami Fehri, Nébil Chettaoui et beaucoup d'autres, sous les verrous depuis des mois, en attente de leurs procès...


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