Dans un communiqué publié en date du 7 octobre 2013, l'Observatoire tunisien de l'Indépendance de la Magistrature (OTIM) a pointé du doigt le manque de coopération du ministère de l'Intérieur et des parties concernées dans l'affaire de la fuite du document mettant en garde contre l'assassinat du député Mohamed Brahmi. L'OTIM affirme, en effet, que le document en question n'est toujours pas parvenu au juge d'instruction chargé de l'affaire qui a pourtant formulé une requête dans ce sens depuis près de deux semaines. Selon le texte du communiqué, le ministère de l'Intérieure refuse, aujourd'hui encore, de transmettre le document officiel aux autorités judiciaires concernées et de coopérer avec elles. « Ce document est considéré par le juge d'instruction comme une nouvelle preuve mais également comme élément susceptible de déterminer le degré de laxisme des autorités concernées dans le traitement de cette affaire ». Le communiqué de l'OTIM regrette également que Taïeb Laâguili, président de l'Initiative pour la Recherche de la Vérité sur l'Assassinat de Chokri Belaïd (IRVA), n'ait été entendu par le juge d'instruction que deux semaines après la tenue de la conférence de presse de l'IRVA. L'Observatoire indique également que le ministère public a reçu deux plaintes au sujet du document fuité, déposées par des élus de l'Assemblée nationale et des membres de famille Brahmi contre le chef du gouvernement, Ali Laârayedh, et le ministère de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, ainsi que des cadres sécuritaires. Des plaintes qu'il considère comme « directement liées à l'affaire » et qui « ont été transmises au juge d'instruction compétent ». Enfin, l'Observatoire national de l'indépendance de la magistrature appelle Ali Laârayedh et Lotfi Ben Jeddou à permettre la transmission des éléments manquants aux autorités judiciaires compétentes, notamment pour permettre au juge d'instruction d'accéder à toutes les données pertinentes dans cette affaire.