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La disparition annoncée de la classe moyenne sous la Troïka
Publié dans Business News le 17 - 10 - 2013

Ce n'est pas par hasard si la classe moyenne en Tunisie est plus que jamais menacée d'extermination depuis la prise du pouvoir par la Troïka. Paraît-il, les «Frères » et leurs alliés dont certains s'affichent comme sociaux-démocrates et fervents « laïcs » ont une vision particulière du bien-être économique et social de la population tout à fait différente des concepts communément admis par les écoles économiques dominantes dans le monde.
Les définitions de la classe moyenne indiquent que le premier critère retenu pour cerner ses contours est le niveau du revenu, à cela s'ajoute d'autres critères tels que la catégorie socioprofessionnelle, le niveau de consommation effective des biens durables, la taille de la famille, l'espace d'habitation, le statut de l'emploi, le patrimoine et la perception d'appartenance à la catégorie moyenne.
Trois couches forment la classe moyenne: la classe moyenne vacillante à faible capacité dépensière pouvant basculer facilement dans la pauvreté, la classe moyenne intermédiaire et la classe moyenne supérieure. Un rapport de la Banque Africaine de Développement publié au mois d'avril de l'année 2011 montre que le pourcentage de classe moyenne en Tunisie classes fragiles comprises, peut atteindre quelque 89,5% de la population.
D'après une étude du Centre Tunisien de Recherches et d'Etudes Sociales, la classe moyenne en Tunisie représentait environ 70% de la population début 2012. On évoque une classe moyenne fragile de plus en plus importante et qui est candidate au glissement vers la catégorie pauvre, celle composée de la population qui gagne entre 2 et 4 Dollars U.S par jour soit environ 6,5 Dinars Tunisien. Cette catégorie représente, à elle seule, 43% de la population d'après l'étude précitée au cours de la période de l'analyse.
Le paysage tunisien qui se caractérisait jadis, par l'existence d'une classe moyenne solidement ancrée dans la société, facteur majeur de paix et de stabilité sociale a subi sous la Troïka les dégâts d'un mode de gouvernance économique et social désastreux.
Les facteurs de pression sur la classe moyenne s'amplifièrent davantage. D'après les chiffres de la Banque Centrale de Tunisie, l'indice de l'évolution des prix à la consommation durant les sept premiers mois de l'année en cours s'est située à 6,3% contre seulement 3,1% durant la même période en 2011, il s'agit d'un accroissement galopant, généralisé et incontrôlable. Si on considère les niveaux d'inégalités sociales et régionales et la vétusté de la méthodologie du calcul des indices qui remonte à trente ans, l'inflation réellement ressentie peu être estimée à 14%.
Pour faire face à la flambée des prix, la classe moyenne a eu un recours massif aux crédits de consommation qui ont évolué selon les données de la source précédemment énoncée durant la période allant de Décembre 2011 à Juin 2013 de 22,4%, un chiffre à donner le vertige sachant que le taux de base d'intérêt bancaire d'après les statistiques financières de la BCT a grimpé de 3,23% au terme de l'année 2011 à 4,75% à la fin du mois d'août 2013.
La classe moyenne a supporté aussi le fardeau de la montée du volume d'affaires du secteur informel qui a largement pesé sur l'activité des commerçants et des petites et moyennes entreprises.
Côté salaires et d'après l'Institut National de La Statistique, le taux d'évolution trimestriel du salaire moyen dans le secteur privé non agricole n'a été que de 2,53% fin 2012 contre 2,09% au terme de l'année 2011. La population active dans ce secteur représente 63,3% de la population totale. Par contre, le secteur public a connu une importante hausse de sa masse salariale depuis fin 2011. Coté pouvoir d'achat, la spirale de l'inflation a bouffé largement les revenus réels et les augmentations salariales souvent insignifiantes des fonctionnaires qui sont, en règle générale, largement sous-payés.
Les efforts déployés durant des décennies pour l'amélioration des niveaux du savoir et de scolarisation, de maîtrise de la croissance démographique, d'augmentation des revenus et de l'évolution de l'ascenseur social qui ont permis l'émergence d'une classe sociale stable et harmonieuse s'évaporent de la manière la plus absurde qui soit et dans un laps de temps qui n'a pas dépassé deux ans. Mais pourquoi cette destruction et tout cet acharnement contre la classe moyenne autrefois fierté du modèle de développement national attestée par les instances internationales compétentes ?
Les causes du pourrissement de la condition sociale de la classe moyenne en Tunisie trouvent ses origines principalement dans l'absence d'une quelconque stratégie sociale, économique ou politique qui soit. Au fait, l'Etat navigue à vue en matière de planification depuis début 2012, notamment en matière d'exploitation des facteurs de production, de gestion des finances publiques, des équilibres monétaires et commerciaux de l'Etat et surtout au niveau de l'investissement quasi absent vu le manque de compétence des gouvernants et en conséquence la mise de l'économie nationale dans une situation de sous-emploi ce qui a freiné la création de richesse, l'accumulation des capitaux et l'empoisonnement du climat d'affaires dans le pays.
La situation politique est devenue tellement chaotique au point que le FMI avertit début septembre 2013 que si rien n'est entrepris au niveau des réformes économiques et sociales, l'économie tunisienne subira des risques majeurs imminents.
D'ailleurs, selon les propos mêmes de son Excellence Monsieur le ministre des Finances Elyès Fakhfakh, annonçant les résultats de la participation tunisienne, à Washington, aux assises des institutions de Bretton Woods et du partenariat de Deauville, la Banque africaine de développement (BAD) aurait annulé la tranche de prêt prévue pour la Tunisie. Il a appelé même, les décideurs politiques-dont ses confrères font partie- de faire preuve de plus de clarté et de réconciliation.
Quant à l'emploi, principale revendication des Tunisiens lors de la « révolution », garant jadis de l'ascension sociale des pauvres vers la dignité et vraie clé d'appartenance à la classe moyenne, est désormais en panne. Loin des promesses électorales de 2011 oubliées certes par les tunisiens, la concrétisation de l'emploi des jeunes diplômés pourrait passer par la cueillette des olives à plein temps durant une saison de trois mois selon son Excellence Abdelwahab Maater, ex-ministre de l'emploi et actuel ministre du commerce.
Tout espoir des classes moyennes et autres a été résumé par le vrai gouverneur du pays dans une célèbre interview télévisée à l'accès à l'eau courante et à l'électricité.
Triste sort pour la classe moyenne tunisienne qui attend des jours pénibles.
*Spécialiste en gestion des risques financiers


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