Le journaliste et directeur du bimensuel L'Audace, Slim Bagga, a été condamné la semaine dernière à 16 mois de prison ferme dans deux affaires intentées par une ancienne ambassadrice et une juge. Les plaignantes accusent le journaliste de diffamation et racket. Slim Bagga n'a pas été emprisonné cependant et devrait faire appel de ce jugement. En attendant, il reste interdit de voyage. Cependant, cette interdiction n'a rien de judiciaire, d'après lui. Dans son dernier édito, Slim Bagga accuse clairement, et sans ambigüité, le président Moncef Marzouki d'être derrière la cabale menée contre lui. « Ainsi donc, écrit-il, dans ce pays où j'ai choisi de vivre après 20 ans d'exil, de militantisme pour la démocratie, la liberté et l'indépendance de la justice, il s'en trouve encore des juges qui incarcèrent sans auditionner, des juges qui interdisent de voyager avant de signifier une plainte, des juges qui reçoivent des ordres de je ne sais où… Je fus tenté d'écrire à Moncef Mazouki pour lui demander ce que j'allais demander en 2009 à Ben Ali : le retrait de ma nationalité, car les gens sensés ont honte de ce qui m'arrive. Je me suis ravisé par optimisme et une croyance, voire une foi qui échappe aux hargneux comme Moncef Marzouki. C'est vrai que je n'ai pas de preuves, mais j'accuse le président provisoire, précaire ou très près du Caire (Affaire Morsi), son équipe, Adnène Mansar, Khaled Ben Mbarek et autres tartempions sur le tapis d'être derrière les instructions de mon interdiction de voyager. Me connaissant, ils croient que de Paris, je leur mènerai la guerre que j'avais menée à Ben Ali. » Slim Bagga achève son édito incendiaire en lançant un défi « Je quitterai le pays que veuillent ou non Moncef Marzouki et son équipe». Bon à rappeler, Slim Bagga était un des plus farouches défenseurs de Moncef Marzouki avant la révolution et un des plus grands critiques de Ben Ali.