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Le cadavre de Gadhgadhi est-il un cadeau empoisonné ?
Publié dans Business News le 06 - 02 - 2014

Le timing était parfait ! A peine deux jours avant la commémoration du premier anniversaire de l'assassinat de Chokri Belaïd, le tueur, le tristement célèbre Kamel Gadhgadhi, a été criblé de balles lors de l'opération sécuritaire anti-terroriste de Raoued menée par la section spéciale de la Garde nationale.
C'est alors, que tout content et tout fier, le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, dont la reconduction au sein du nouveau gouvernement a été assez critiquée, a présenté le cadavre de Gadhgadhi comme étant un sacrifice sur l'autel de la « vengeance » pour la mort de Belaïd.
Cependant, certaines parties ont mis en doute les propos du chef de l'Institution sécuritaire, d'autres ont crié à la misérable offrande qu'est ce cadavre d'un « présumé » assassin ! Présumé, c'est bien là qu'une brèche s'est ouverte pour y laisser s'installer le doute à propos de la crédibilité de pareilles déclarations et d'imposer l'interrogation fatidique : n'aurait-il pas été mieux de capturer Gadhgadhi vivant, de le conserver sous la main jusqu'à obtention d'aveux complets et de renseignements sur les commanditaires ?
Présenter le corps sans vie, presque défiguré à quelques endroits, de Gadhgadhi comme étant un « cadeau à tous les Tunisiens en cette triste occasion » n'est-il pas pathétique comme geste et comme confidence ? Ce n'est tout de même pas rien que le ministre de l'Intérieur se risque à sortir ce genre de réplique probablement au devenant désobligeant, en l'occurrence aux yeux de la famille du militant. D'ailleurs, Basma Belaïd a déclaré, à ce titre, que le mot « cadeau » est bien trop optimiste pour la situation, car le véritable cadeau aurait été de le garder en vie pour espérer parvenir à mettre la main sur les commanditaires.
Passons à la question de l'offrande. On va camoufler cette incartade du laïus du ministre de l'Intérieur, dans la magnitude de la réalisation. Séance tenante de la conférence de presse de l'Institution sécuritaire, une frange de l'opinion publique flanquée par une poignée d'experts en matière d'affaires policières et de terrorisme ont relevé certaines incohérences de la version officielle. Pour mettre un peu de piment à tout cela, une rumeur évoquant un test ADN sur le cadavre de Gadhgadhi et qui aurait confirmé son identité, en l'espace de deux heures de temps, a fait un véritable ricochet sur Internet. Les gens étaient scandalisés : « ils pensent que nous avons gobé leur récit qui ne tient pas debout. », disaient-ils en substance.
La rumeur du test ADN a été farouchement démentie. Ouf ! Mais pas si vite, faut-il réellement se sentir soulagé lorsque le ministre de l'Intérieur déclare que les opérations de Goubellat et de Sidi Ali Ben Aoun sont devenues des cas d'écoles enseignés dans les académies militaires d'Europe ! Que cherchait Lotfi Ben Jeddou à prouver ? La fierté de l'accomplissement de nos agents de la Garde nationale et de l'Armée ? A t-on besoin d'une déclaration aussi absurde et rigolarde, à la fois, pour exprimer sa fierté ? Bien sûr que non. Cette affirmation du ministre de l'Intérieur a fait l'effet d'un coupable clamant son innocence. Déjà que Lotfi Ben Jeddou ne jouit pas de la sympathie d'une frange respectable de l'opinion publique au regard des assassinats survenus sous son mandat, il n'y a pas à blâmer la pensée négative et suspicieuse quant à ses déclarations. Et puis, environ deux millions de Tunisiens ont revêtu leurs blouses d'expert en arme, en cadavre et en pièces à conviction pour se livrer au loisir de relever les incohérences de tous bords. Il faut croire que certaines d'entre elles semblent fortement crédibles et à théorie soutenue : certains ont établi une comparaison dite pour reconnaissance facile entre une photo de Kamel Gadhgadhi vivant et une autre de son cadavre. La ressemblance peine, un brin, à être confirmée à y bien fixer certains détails.
Seulement voilà, il y a là un os : Kamel Gadhgadhi est considéré comme "présumé" coupable de l'assassinat de Chokri Belaïd, sa culpabilité n'a pas été établie, les preuves ne sont pas probantes, il n'a pas été jugé et présenté devant un tribunal et encore moins eu droit à la défense.
Nous sommes, pourtant, bel et bien dans un Etat de droit et Gadhgadhi, aussi terroriste qu'il puisse être, avait droit à un procès équitable pour connaître, dans la foulée, la vérité et apaiser, un tant soit, peu la braise de la famille de Belaïd. Et là, il n'est pas possible d'outrepasser une question insistante : le porte-parole du ministère de l'Intérieur a répété, à plusieurs reprises, que tuer Gadhgadhi était une solution ultime et incontournable, il portait une ceinture d'explosifs, il envisageait de se faire exploser à proximité des agents de la Garde nationale, comment ne pas l'abattre en ce cas ?!
Aujourd'hui 6 février, la Tunisie célèbre la commémoration d'un an du décès de Chokri Belaïd. Une célébration qui se tient sur fond d'amertume et de révolte. L'institution sécuritaire pensait qu'en livrant son « cadeau » à temps, les âmes se seraient apaisées. Mais il n'en fut rien car l'assassinat politique de Chokri Belaïd risque de rester marqué par le mystère pour des années encore voire des décennies.
Il s'agit là de simples hypothèses et autres déductions émises par certains au vu des circonstances et du timing de l'opération, car en d'autres temps, les péripéties de l'opération paraissent plausibles dans la mesure où les agents des unités spéciales de la Garde nationale ont fait tout leur possible et pris assez de temps pour tenter de capturer les terroristes en vie.
Mais ayant déjà perdu un martyr et eu un autre blessé, les forces de la Garde nationale pouvaient-elles se permettre la prise de nouveaux risques ? Le hic résiderait, plutôt, dans une mauvaise communication faite par le ministre et dans les termes choisis à mauvais escient dans un moment d'euphorie.
Il n'en demeure pas moins que la gente suspicieuse a raison d'exprimer ses doutes à cause de l'énigme, non élucidée, quant aux vrais commanditaires de l'assassinat…


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